CHAPITRE 24

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Deux petites filles de cinq ans couraient dans l'herbe, elles se poussaient avant d'éclater de rire et de recommencer de plus belle. Je les reconnus instantanément. Lindsay et moi. Comment ne pas les reconnaître avec leurs cheveux tout aussi lumineux l'un comme l'autre, d'un côté un rouge écarlate telle un couché de soleil et de l'autre un bleu ciel aussi clair qu'un jour d'été, des couleurs tout à fait opposées mais cependant très attirantes.

On tomba toutes les deux par terre avant de se faire un gros câlin.

Jess ? demanda la petite voix enfantine de Lindsay.

— Oui, Linds ? Répondis-je d'une voix tout aussi douce que celle de Lindsay.

— Quand on sera grande, je serais ta protectrice, je te promets de ne jamais te laisser. Même les méchants ne pourront pas nous battre, on deviendra comme nos parents les plus fortes de toute la planète. Et je te promets que s'il t'arrive quelque chose je me vengerais.

— Moi aussi, je te vengerais. Je t'aime Linds ! Lui dis-je avant de lui faire un gros bisou.

— Les filles venez-là, c'est l'heure du goûter, cria une voix.

Je tournai la tête et vis Victoria au loin avec deux tablettes de chocolat dans la main.

Mais môman, je joue avec Linds, dit la mini moi d'un air boudeur.

— Tu continueras tout à l'heure ma chérie, me répondit-elle avec un grand sourire. Ta cousine ne rentre que tard ce soir tu as encore toute la soirée.

Ma cousine ? Lindsay était donc ma cousine ! Pourquoi ne m'en étais-je pas rappelée plus tôt ?

Puis sans que je ne puisse les arrêter, d'autres souvenirs défilèrent à toute vitesse dans ma tête. Je me souvenais de Lindsay, de mes parents, de Derek, de mon oncle Luke et de ma tante Sofia. Je me souvenais d'eux maintenant.

Ma proximité avec Lindsay fit ressurgir tous ces moments. Toutes ces sensations autrefois oubliées m'envahirent. Un gros poids se relâcha dans ma poitrine, je me sentais légère, je me sentais moi. Il en aura fallu du temps. J'avais envie de pleurer, de crier. Je voulais que toute cette solitude ressentie durant des années disparaisse avec ces actions. Car je n'étais plus seule.

Je revins à moi lorsque je sentis quelqu'un me pousser l'épaule.

— Jessie ! dit une voix. Jessie !

— Quoi ?

Mon regard rencontra celui de Derek. Il me fixait d'un air inquiet. Je le dévisageai encore quelques secondes avant de me reprendre. Je sentais toujours les bras de Lindsay autour de mon cou, je me tournai avec difficulté vers elle et lui demandai gentiment :

— Linds, tu peux arrêter de me serrer le cou comme si j'étais une peluche, s'il te plaît.

— Oups, pardon.

Elle desserra son emprise mais ne me lâcha pas pour autant. Derek lança un regard noir à celle-ci.

— Pourquoi tu l'écoutes elle et pas moi qui suis ton frère ? Je peux savoir ?

— Très cher cousin, la jalousie est un vilain défaut, lui dis-je amusée.

— Je ne suis pas jaloux, renchérit-il. Et puis comment se fait-il que tu te souviennes de Lindsay et que moi, tu as du prendre plus d'une semaine pour t'en rappeler ?

— Mais tu as raison Jess, notre petit Derekounet est jaloux, ma parole, dit-elle d'un ton moqueur. Et puis elle m'aime plus que toi en même temps avec ton caractère de bad boy elle ne risque pas de voir ton bon côté un jour. Même petit, tu étais détestable.

La Tueuse Écarlate - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant