CHAPITRE 35

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Un bruit désagréable retentit dans toute la chambre, et par pur réflexe j'empoignai mon oreiller et le balançai vers la source bruyante. Quelque chose de lourd s'effondra sur le sol et le silence se fit. Sans mon coussin, ma tête n'était plus calée confortablement. Je poussai un long soupir et me redressai dans mon lit avec difficulté. Des rayons de lumière traversaient les rideaux un peu trop légers à mon goût. Évidemment, mes yeux ne supportaient pas la clarté qui baignait la chambre. Je dus me les frotter plusieurs fois pour enfin réussir à voir correctement l'ensemble des meubles présents. Mon oreiller étalé sur le sol, j'aperçus juste à côté un réveil cassé, certains bouts jonchaient le sol. Je pris enfin compte de mon erreur. Je venais de casser le réveil de Lindsay. Cette dernière me l'avait passé hier soir juste après les entraînements. Elle s'était montrée très claire, je ne devais absolument pas être en retard pour cette journée. Elle m'avait aussi affirmée que c'était son réveil préféré et qu'à chaque sonnerie elle entendait la chanson du roi lion. Allez comprendre. Et, je venais justement de le lui bousiller. Pour ma part, je n'ai jamais aimé les réveils parce qu'ils finissaient toujours par se retrouver dans le même état que celui de Lindsay. J'aurais dû insister pour qu'elle le garde. Au lieu de ça, elle ne le récupérerait sans doute plus du tout.

Je repoussai les couvertures et allai choisir des vêtements adaptés pour les combats : un leggings accompagné d'un débardeur, des chaussettes, des sous-vêtements. J'allai me préparer dans la salle de bain. Je restais dans mes pensées qui se bousculaient les unes après les autres. Je repensais aux entraînements subis toute la semaine et principalement ceux d'hier. Lindsay et moi avions travaillés sans relâche, ce qui me valait aujourd'hui de nombreuses courbatures. J'espérais juste qu'elles n'allaient pas m'empêcher à combattre tout à l'heure. Adrian nous avait fait enchaîner force, rapidité, agilité et endurance. Lindsay, qui était considérée comme l'une des plus nulles recrues de cette Académie, avait eu droit à des encouragements et des félicitations de la part d'Adrian, d'Enzo et de Caleb. Un sourire s'était épanoui sur son visage juste avant qu'elle ne tombe tête la première vers le sol. Nous avions tous éclaté de rire. Et, au final nous avions terminé notre entraînement juste avant le diner. Lindsay avait narré toute notre journée à Gérard qui, bien sûr, n'en croyait pas un mot. Ce n'était pas évident de reconnaître que Lindsay se battait aussi bien que n'importe quelle personne de cet établissement alors que quelques heures auparavant on la considérait comme une moins que rien. Je n'avais pas spécialement parlé, mais j'avouais avoir apprécié les conversations entre Lindsay, Gérard et moi. Puis, j'avais regagné ma chambre en compagnie de cette dernière. Nous avons passé toute la soirée à parler de tout et rien à la fois. Je trouvais cela très agréable d'avoir quelqu'un à qui parler surtout lorsqu'il était question de Lindsay. Je regrettais toutefois de ne pas avoir eu plus d'heure de sommeil.

De retour dans ma chambre, je ne fus pas le moins du monde surprise de voir Lindsay allongée sur mon lit. Je la saluai, elle vint me sauter dans les bras et m'embrasser la joue. Je ne savais pas si elle était contente de me voir ou simplement contente de cette journée qui s'annonçait longue. Voire, interminable.

—     Jess,  tu  devrais  sourire,  regarde  comme  il  fait  beau ! S'exclama-t-elle.

Effectivement, il faisait très beau aujourd'hui. Je ne me rappelais pas d'avoir ouvert mes rideaux, Lindsay avait dû le faire en m'attendant. En parlant d'elle, je la détaillai et remarquai qu'elle s'était aussi mise en tenue de sport, son chapeau habituel n'était nulle part. Ses cheveux bleus étaient attachés en un chignon bâclé. Malgré cela, elle semblait en pleine forme ce que je ne comprenais pas. Notre entraînement avait été efficace, elle aurait dû montrer un quelconque signe de fatigue ou de courbatures. Contrairement à ce que je pensais, elle ne montra aucun de ces symptômes. Pourquoi étais-je la seule à souffrir le martyr ?

La Tueuse Écarlate - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant