CHAPITRE 21

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En fin de compte, nous arrivâmes à la maison à vingt-deux heures et des poussières. Adrian nous laissa Jason et moi sur le trottoir et partit après avoir déchargé ma moto juste devant nous. Et le « au revoir » c'est pour les cons ? Non mais j'hallucinais. Ce gars était malpoli. Je me tournai vers Jason qui, lui, me regardait avec un grand sourire aux lèvres. On aurait dit un enfant attiré par une glace qu'il n'aurait jamais.

—     Quoi ? Lâchai-je.

Il secoua la tête et reporta son regard sur moi.

—     Oh rien, rien.

—     Alors arrête de me regarder.

—     La princesse ne serait pas un peu gênée par un aussi beau visage qu'est le mien par hasard ? Rigola Jason.

—     Tu sais Jason, si tu veux mourir ce soir, continues sur ta lancée, le menaçai-je avec un regard noir.

Je partis en direction de la porte d'entrée, m'éloignant d'un Jason mort de rire. Comment vais-je faire pour le supporter toute la soirée ?

J'eus à peine le temps d'ouvrir la porte et de la refermer derrière Jason qu'Anriette apparut devant moi avec un regard sérieux. Je pouvais sentir que la tension montait progressivement. Elle fixa ensuite Jason qui venait de se placer à mes côtés, le regard d'Anriette s'assombrit. Une énergie me picota la peau, Jason dut la sentir aussi car il frissonna légèrement.

—     Bonjour à toi aussi, je suis très contente de te revoir. Ton week-end s'est bien passé ? Moi oui, si ça t'intéresse de le savoir, dis-je, sarcastique. Elle reporta son regard sur moi mais ne prononça aucun mot. Anriette voici, Jason. Jason, voici...

—     Anriette Dragnir, l'une des plus puissantes sorcières qui existe sur cette planète.

—     Hein ? M'écriai-je choquée.

—     Elle est considérée comme étant une sorcière sans pitié. Il paraît même qu'elle a tué un vampire âgé d'un millénaire durant l'une des guerres entre les créatures surnaturelles. Je ne pensais pas que cette vieille bique serait encore en vie après toutes ces années.

—     Surveille ton langage sac à puce, sinon tu ne risques pas de rester longtemps en vie, le menaça Anriette.

—     Pourquoi restez-vous dans une maison située aussi loin des vôtres ? demanda Jason curieux.

—     Cela ne te regarde pas et je te trouve bien curieux pour quelqu'un qui devrait se faire discret, répondit-elle avec un sourire malsain.

—     Tu es l'une des plus puissantes sorcières ? Dis-je toujours aussi choquée par la nouvelle que je venais d'apprendre.

—     Oui mais ne parlons pas de ça ici ! Georges n'est qu'un simple humain, je ne veux pas qu'il entre dans ce monde de brute ni même qu'il connaisse ma véritable identité.

—     C'est bien la première fois que je vois une sorcière se soucier d'un simple humain, fit remarquer Jason. C'est lamentable, il mourra bien avant vous.

—     La vie n'a donc aucune importance à tes yeux, sac à puce ?

—     Si, mais quand je vous vois j'ai une certaine envie de vous embêter, je ne sais pas si c'est à cause de votre tête ou...

—     Jason !

—     Oui, princesse ? Me demanda-t-il d'un air innocent.

—     La ferme, lui dis-je.

—     Mais qu'ai-je fait  ?

Je lui désignai Anriette. Cette dernière lui lançait un regard menaçant, les traits de son visage étaient tirés. J'avais un mauvais pressentiment. Mon instinct me criait de partir en courant pour trouver un objet qui me permettrait de me protéger contre Anriette mais mes jambes, elles, ne voulaient pas faire un seul mouvement. L'air devint irrespirable. Jason commença à pâlir. Le vase posé sur la petite table d'entrée quelques minutes plus tôt commença à flotter. Il valsa de droite à gauche et vint se heurter à la porte d'entrée dans un grand fracas. Des bouts de verres se propagèrent de tous les côtés, l'un d'eux vint se planter dans mon bras. La blessure ne semblait pas très grave mais cela suffit à me mettre en colère. Ma jambe bougea toute seule mais à une vitesse hallucinante. Je frappai Anriette à l'épaule. Elle s'écroula sur la petite table. Puis je fis une pirouette pour cogner par la suite la tête de Jason. Mais ce dernier prit appui sur la porte pour ne pas tomber. C'est seulement après que j'entendis des bruits de pas précipités dans les escaliers. Georges apparut tout essoufflé, il parcourut la pièce du regard. Quand il vit Anriette à terre, il se précipita pour l'aider à se relever. Elle se tenait l'épaule et me fixait. Jason, quant à lui, massait sa joue rougie par le coup que je lui avais administré. Georges fut le premier à rompre le silence pesant.

La Tueuse Écarlate - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant