Connue mais inconnue

Bonus n°4: Une nouvelle vie

Lundi 1er Août 2016.

Nous y voilà. Le fameux jour où nous franchirons les portes de cette nouvelle vie. Le fameux jour où je dois, aussi, franchir les portes de mon ancienne maison, pour annoncer mon départ à mes parents. Certes, j'aurais pu le faire plus tôt, voilà une voire deux semaines que nous étions revenus de New-York, et je ne leur avais donné aucune nouvelle, sauf à mon petit frère et à ma sœur, qui étaient les seuls à savoir où je vivais provisoirement, et avec qui. C'était juste mes parents, de toute manière, d'après Lola, ils ne s'inquiétaient pas, limite ils m'avaient déjà oublié.

Je laisse échapper un long soupir, je me tiens devant la porte de mon ancien chez-moi. Enfin, si tu y avais déjà été la bienvenue... Je sais d'avance que mon seul regret, quand je franchirai cette porte pour sortir, sera de laisser mon frère et ma sœur, même si elle peut partir mais qu'elle ne le fait pas. Tant mieux pour ton frère... Je prends mon courage à deux mains, et donne trois petits coups dans la porte. Je sais, à l'avance, que mes parents sont ici, et que mon frère est parti chez un ami. Je ne voulais pas qu'il assiste à cela. Je l'ai déjà prévenu pour mon départ, et je lui ai promis de venir le voir, souvent. J'entends des voix éloignés, puis elles se rapprochent. J'entends le bruit d'une clé, dans la serrure, et la poignée s'abaisse, laissant place à ma mère. Elle me regarde, de haut en bas, avant de dire, méchamment:

''-Tiens, tiens. Mademoiselle se souvient de sa famille.''

Si seulement vous étiez ma famille, toi et papa. Je lui fais un faux sourire et dis:

''-Je peux entrer ?''

Ma mère se décale un peu, signe que je peux entrer, je pars m'installer dans le canapé. Tu aurais dû être accompagnée... Personne n'était disponible, et je dois le faire seule. Mes parents s'assoient devant moi, nous avons tous un air sérieux sur le visage, comme un air d'enterrement. Mon père demande:

''-Pourquoi reviens-tu ?''

Je lève les yeux au ciel, un parent normal n'aurait pas demandé cela, mais plutôt 'Où te trouvais-tu ?'. Si seulement tu avais des parents normaux.

''-Pour récupérer mes affaires, et vous annoncez deux trois trucs.''

Ma mère dit, après un rire diabolique:

''-Ta vie est censée nous intéresser ?''

Je hausse les épaules en répliquant:

''-Si vous étiez de vrais parents, oui.''

Et je monte dans ma chambre, récupérer tous mes affaires. Je remarque que mes vêtements sont déjà dans un sac poubelle, et tout ce qui couvrait mes murs, toutes mes petites décorations, dans une valise. Mes parents avaient prévu mon départ, si je n'étais pas revenue j'aurais pu dire adieu à toutes mes affaires... Je secoue la tête, à nouveau. La haine que j'éprouve envers mes parents ne cesse de grossir, au fil des jours et des années. Je prends le sac poubelle, et la valise, puis vérifie qu'il n'y a vraiment plus rien qui m'appartient, avant d'aller dans la chambre de mon petit frère. Je lui laisse une petite note, avec une photo de nous deux. Et je descends, enfin, rejoindre mes 'parents'. Ils restent regarder mes sacs, un petit sourire en coin. Je soupire:

''-Je vois que vous aviez déjà prévu mon départ.''

Ma mère répond:

''-Ne nous dis pas que tu veux revenir, ça ne sert à rien.''

''-Moi ? Revenir ? Vous rêvez. Ma vie est encore plus parfaite, sans vous.''

''-Oh, elle abandonne son frère ? Encore ?''