La porte ne se referme jamais

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Ce fut tout d'abord quelque chose de lent, maladroit. Je ne savais pas qui je devais être. Je restais en retrait, plaçant ça et là quelques phrases, un mot, un rire virtuel. Jusqu'au petit matin, les écouteurs dans les oreilles, je les entendait crier, rire, chuchoter. Il fallait retenir leurs noms, car c'était la première chose qui me venait à l'esprit quand je pensais à eux. Pas de sourire, ni de traits particuliers. Un prénom, une écriture, une voix. L'été a touché à sa fin, j'ai repris mes livres et mes stylos, mais ils étaient toujours là, dans ma tête, hurlant de rire, se plaignant, murmurant. Petit à petit, j'ai balayé des poids lourds de ma vie, et ils comblèrent le vide. Chaque soir, le sourire aux lèvres, je lisais patiemment les débats qu'ils avaient eu en mon absence. Et c'est là quelque chose d'étrange et de différent avec eux. Je n'ai jamais eu ce sentiment de rejet. Celui que l'on ressent en découvrant un lundi matin ce que nos "amis" ont fait ensemble pendant le week-end, sans avoir été invité à partager ces moments. Non. Ce n'est pas ça. Au contraire. La porte ne se referme jamais. Je rentrais activais le wi-fi en buvant un verre de jus d'orange, et parcourais fébrilement les dizaines et dizaines de messages qu'ils s'étaient envoyés depuis ma dernière connexion. J'en notais certains dans un coin de ma tête, terminais de lire, et donnais mon avis ou commentais seulement ceux qui m'avaient interpellée ou tout simplement rire. Et toujours ainsi. Des fous rires, parfois même jusqu'à en pleurer. Chaque soir est une aventure différente, pendant laquelle j'explore cette amitié grandissante. Vous savez, je crois que c'est l'une des plus belle expérience de ma vie. Cette amitié-là n'est pas comme les autres. Elle est indescriptible. Et pourtant j'essaie de mettre des mots dessus, parce que j'aimerai vous montrer à quel point je suis heureuse. J'aimerai que vous sachiez que je les aime. Ces gens-là sont extraordinaires. Uniques. Ces gens-là, ce sont mes amis.


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