Fais-moi une fleur

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Çà et là fleurissent des fleurs éparses. Grosses, moches, sans charmes aucun avec une odeur de purin évidente. Leurs couleurs sont ternes, timides et elles semblent comme endormies ; mortifiées dans ces champs globaux où l'on compte habituellement fleurette.

Mais ! Çà ! Là ! Un timide bleuet semble se désopiler d'une jonquille espiègle. Le bleuet pasquine avec une violette facétieuse. L'opulente pâquerette se dilate le pistil, ne comprenant pas les hauts mots du bleuet, mais aimant leurs sonorités. La fleur du cerisier se raille du manque de délicatesse de la pâquerette qui préfère les gros aux hauts mots. Le chardon, lui se gausse du comportement de la fleur du cerisier qui veut juger tout le monde. Éclats de rire, pétales, larmes de rires et mots fusent à une vitesse folle. Et tout s'envole.

Oui, on rit ici. On se lit ; on pleure parfois, on se hurle dessus, on vit, on meurt ; on se lie.

Çà et là fleurissent des fleurs éparses. Imposantes, superbes, avec des charmes certains avec une odeur de bouquin évidente. Leurs couleurs sont resplendissantes ; leurs âmes pareillement. Extraverties elles semblent comme dévergondées ; glorifiées dans ces champs globaux où l'on compte habituellement fleurette.



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