Sépulcral

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Il fait noir. Sombre. Obscur. Ténébreux. Je suis confus, entortillé, incertain, indéchiffrable, incompréhensible, nébuleux. Voilé. Flou. Je marche, je cours, je saute ; mais je suis toujours au même endroit. Il fait toujours aussi sombre. Je regarde autour de moi. Tout est flou, indistinct. Je crie. Haut et fort. Celui-ci frappe tout les murs qui m'encerclent et revient à moi sous forme d'un écho. Mon cri résonne dans toute la pièce. Mais... Suis-je dans une pièce ? Je cours encore, j'essaye de trouver les murs, mes mains à l'avant, comme une personne aveugle, je cherche et je cherche. Rien. En vain. Il n'y a pas de mur. Aucun. Où suis-je ? Où est la sortie ? J'entends une voix au loin. Elle s'approche, lentement, tout doucement, comme une mélodie d'enfance qui refait son chemin dans les mémoires. Elle est douce, elle est tendre, elle vient à mon aide. Là, à deux pas. Je peux presque la sentir. Ses bras m'entourent. Sa chaleur me réchauffe. Je me sens soudainement en sécurité. Même si mes alentours sont encore obscur. Même si je ne vois rien à part du brouillard et de la fumée. Même si j'ai peur. Ses bras sont là, autour de moi, ils me serrent de plus en plus fort. La mélodie devient grave au fur et à mesure. Elle n'est plus douce. Elle me serre et hausse la voix. Elle cri. Plein dans mon oreille. J'essaye de reculer, de m'échapper de son emprise, mais elle me retient. Elle me suffoque. J'essaye de crier à nouveau, mais j'ai déjà du mal à respirer. « Restes avec moi » elle me chuchote soudain. Puis son cri reprend, de plus en plus fort, et son étreinte, de plus en plus serrée. « Restes avec moi. Tu es bien mieux avec moi. » Je ne trouve pas ma voix pour lui répondre. Je ne trouve pas ma voix pour lui crier que je veux m'en aller. Que je ne veux pas être avec elle. Que je veux être libéré. Je me débat encore un peu, avec le peu d'espoir qu'il me reste. Puis, je me laisse faire. J'accepte. Je vais rester avec elle. Elle est ma seule compagnie dans cet obscurité. Elle est la seule qui m'entend. Elle est la seule qui a répondu à mon appel. Ou... Est-elle ? Je tend l'oreille du mieux que je peux. Des murmures lointains se font à peine entendre. Au contraire de la mélodie, ils prennent du temps jusqu'à être clairs. Je ne peux toujours pas comprendre ce qui est dit. Mais les murmures se font de plus en plus fort. Et, au fur et à mesure, les bras autour de moi se déserrent. Le cri se transforme en chuchotement. « Restes avec moi. » elle murmure une fois de plus. Je regarde autour de moi. Les voix s'approchent. Le brouillard se lève. La lumière réapparaît. Petit à petit. Je reconnais les lieux. Les voix sont à quelques pas de moi. Une main m'est tendu. « Restes avec moi » elle me supplie une dernière fois, ses bras se détachant complètement et me libérant. Je suis maintenant seule. La mélodie m'attend. La main qui m'est tendu m'attend. Je dois choisir. Et j'hésite. La mélodie m'appelle, elle me promet de belles choses, des choses qu'on fera ensemble. Je fais un pas vers elle. Ses bras me manquent déjà. J'ai froid sans elle. Puis, je me fais tirer en arrière. D'autres mains me sont tendus. Mon cœur bat si rapidement. Que dois-je faire ? La mélodie m'attend. Mais je succombe et prend la main qu'on me tend. On m'entraîne plus loin, loin, loin. Je commence à me calmer. Le brouillard s'est complètement levé. Le soleil se montre enfin. J'entends des rires. D'autres mains sur ma main. J'entends des rires. Plus haut, plus fort. Et je ris, aussi. « Merci, mes amis. »

Words for a FriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant