Chapitre 1

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Salut, salut ! Alors ce premier chapitre sera sans doute l'un des plus long, vu que bah, c'est le premier ! E t puis le début est super dark mais vous inquiétez pas ça part trèèèèèès vite en cacahuète, promis ! Voilà, bonne lecture <3

Je me glisse hors de la ruelle, laissant un cadavre encore chaud derrière moi. Assise sur le toit de l'immeuble d'en face, ma meilleure amie m'attend avec impatience. Lorsqu'elle me voit émerger de l'ombre, elle se laisse léviter jusqu'au sol, où elle se réceptionne sans un bruit, quelques 5 mètres plus bas, face à moi. 

Il n'y a pas un chat ce soir et seule la lumière vacillante des réverbères empêche cette partie de la ville de disparaître dans l'ombre épaisse de la nuit. Quelques feuilles couleur caramel volettent, emportées par le vent froid annonçant l'hiver à venir. Je jette un coup d'œil à notre reflet dans la vitre d'une boutique quelconque qui se trouve sur notre chemin. Deux ombres dans la nuit. 

La première, Alice, la petite vingtaine, de longs cheveux aussi noirs que la nuit qui nous entoure avec de grands yeux noisettes aux reflets ambrés. Un visage poupin constellé de tâches de rousseurs et un corps svelte aux courbes marquées. Un long manteau sombre recouvre son tailleur- pantalon taupe. Une simple paire de ballerines noirs complète sa tenue.

A ces côtés, il y a moi, Esther. Le même âge qu'Alice mais physiquement très différente. De grosses boucles couleur sang descendent jusqu'au milieu de mon dos et mes yeux noisettes sont agrémentés de reflets cuivres. Un tailleur-pantalon habille ma petite taille et mes courbes généreuses. Des escarpins de la même couleur me hissent presque à la taille d'Alice, avec leurs 15 cm de hauteur. Un manteau semblable à celui de ma meilleure amie dissimule mon tailleur aux yeux de la nuit.

On continue de progresser dans la rue mal éclairée alors que je me suis détournée de nos reflets dans la vitrine. Sur les murs, de grandes affiches clament que Sorcières, Vampires et Métamorphes doivent se faire recenser à la mairie de la ville dans les plus bref délais. D'autres énumèrent les nombreuses règles imposées aux créatures surnaturelles, telles que l'interdiction de rassemblement de plus de 5 membres d'une même espèce, ou encore l'obligation de se soumettre à une fouille au corps avant de pénétrer dans n'importe quel bâtiment officiel. Des dizaines d'autres règles s'étalent sur les murs de la ville. 

Comme dans toutes les villes des Etats-Unis d'ailleurs.

Arrivées à une intersection, nous tournons à droite, vers le centre ville de Smartcity. Petit à petit des passants remplissent les rues et de la musique forte s'échappe des clubs, bars et boîtes de nuit qui ont fleuris au cours des quelques années précédentes. Je ramène mes cheveux particulièrement encombrant en un chignon serré sur ma nuque et dissimule mes yeux trop reconnaissables derrière une paire de lunettes à monture épaisse, tout comme Alice à ma gauche.

On se laisse emporter par la foule hétéroclite (mais pas trop) que compose la jeunesse prometteuse (ou pas) de Smartcity. On bifurque dans une petite rue bien moins fréquentée et on s'arrête finalement devant la porte d'un petit immeuble semblable aux autres. Alice tape le code digital pendant que je surveille les alentours, le corps en alerte. Un long bip signal l'ouverture de la porte transparente. J'appelle l'ascenseur en martelant le bouton vert, espérant sans doute qu'il arriverait plus vite. Ce n'est pas le cas. 

On se retrouve toutes les deux dans la cabine exiguë (vraiment très exiguë), bercées par "Été" des Quatre Saisons de Vivaldi... ou la meilleure berceuse du monde. Finalement les portes s'ouvrent sur le 3ème étage avec un petit tintement. Mes talons aiguilles produisent un petit claquement étouffé par l'épaisse moquette défraîchie. On toque 3 fois à la porte portant le numéro 12, puis on attend que quelqu'un daigne bouger ses fesses pour venir nous ouvrir . Une longue poignée de secondes plus tard la porte s'entrouvre et une grosse tête ronde apparaît derrière la chaînette de sécurité.

Quand le surnaturel se rebelleWhere stories live. Discover now