Chapitre 3

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Je n'arrêtais pas de fulminer tout le long du trajet jusqu'au piège. Avec notre équipement ultra-sophistiqué, il était facile pour nous de connecter ordinateur portable sur téléphone portable et ainsi connaître l'emplacement du piège sans avoir besoin de se promener avec l'ordinateur en main.

Le piège était posé dans la partie nord de la forêt, soit à l'opposé total d'où je vivais ! Il me fallait un peu plus de vingt minutes pour y aller en voiture et encore, je devais rajouter à cela les dix minutes de marche pour enfin arriver à l'endroit pile où j'avais mis le piège.

- Si je me déplace pour rien, j'envoie un rapport salé au Boss lui exprimant ma façon de penser sur cette nouvelle loi qui est de poser des pièges partout où l'on va vivre ! pensai-je en sortant de la voiture.

J'avançai à pas de loup à travers la pénombre de la forêt et je finis par retrouver mon piège complètement refermé sur lui-même. Le filet avait été remonté, par contre il n'y avait rien dedans, mise à part les quelques feuilles dont je l'avais recouvert pour le cacher.

- De la vraie merde ces pièges ! criai-je en jetant un caillou sur un arbre. Le Boss va avoir la plus belle lettre d'insultes que je n'aurais jamais écrite !

Alors que je m'apprêtai à partir, quelque chose me bouscula violemment et je finis le nez dans la boue. D'habitude, je n'ai rien contre les soins du corps à base de boue, mais là je ne sais pas pourquoi ma colère est montée en flèche et la personne ou la chose qui a osé me faire tomber va s'en mordre les doigts !

Je me remis enfin sur pieds d'un bond et je me retournai pour voir qui j'allais frapper. Je ne vis rien derrière moi et je ne sentais aucune présence au alentour.

Quand je fus persuadée que je ne risquai rien sur l'instant, je retirai la boue qui était restée sur mon visage en m'écriant :

- Ramène-toi, saloperie ! Je vais te faire bouffer les feuilles mortes !

Je n'eus aucune réponse à proprement humaine, puisque la seule chose que j'entendis fut un grognement bestial derrière moi. Je me retournai lentement et là, devant moi se dressait un loup noir qui bombait le torse et montrait ses crocs. Il se plaçait en loup dominant et voulait montrer que c'était lui le plus fort.

- Désolée mon petit loup, dis-je en rangeant mon revolver dans son étui, mais en prenant toute fois un poignard que je mettais dans l'une de mes bottes. Mais je suis loin d'avoir la tête du Petit-Chaperon rouge.

Il continuait toujours de bomber le torse et je voyais ses poils sur son dos se hérisser. Je me mis en position de défense et je ne le lâchai plus des yeux. S'il croyait me faire peur le grand méchant loup, c'est raté !

Nous continuions de nous jauger du regard lorsque j'entendis un craquement provenir de ma droite et cela me déconcentra quelques secondes. Le loup noir en profita pour bondir sur moi.

Je ne sais pas quel miracle je lui ai échappé, mais j'ai eu le réflexe de me jeter face contre terre et de rouler sur le côté avant qu'il ne me tombe sur le dos. Je finis par me relever pour lui faire face de nouveau, mais je vis ce dernier détaller plus loin.

- Euh... tu as fini de faire joujou ? À la prochaine ! criai-je.

Pour m'assurer que je ne risquai rien, je tournai sur moi-même en prenant bien soin d'examiner les alentours et de faire attention qu'il n'y avait plus rien de dangereux.

Alors que j'allais rentrer chez moi, j'entendis encore un craquement de branches ainsi qu'un petit jappement. Je m'approchai avec précaution de l'endroit où j'entendais le bruit et en bougeant des branches d'un buisson, je restai éberluée. Se tenait devant moi, un tout petit chiot marron et noir, mais si petit que j'avais peur de le tenir dans mes bras et de le briser. Il était tout petit et couvert de boue.

Shadow HuntressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant