Chapitre 8

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Ma gorge était sèche, mais j'avais tout de même quelque chose à l'intérieur de la bouche. Ça avait un goût de métal rouillé et cela me fit revenir rapidement à moi. Je sentais des gouttes d'eau me tomber sur le visage et lorsque j'ouvris les yeux, avec beaucoup de difficultés, je vis de la fumée au-dessus de moi. Je fis appel à un effort surhumain pour me retourner et me mettre sur le ventre pour ainsi mieux voir ce qu'il se passait et j'eus beaucoup de mal à distinguer les formes autour de moi et ce n'est qu'une voix qui me fit réagir :

- Ne pensez pas vous en sortir vivants bande d'enfoirés !

Je relevais la tête en direction de cette voix que je connaissais bien et je fus stupéfaite de voir ce qu'il se passait devant moi.

Quelques heures plus tôt

Être professeur par moment, cela peut être déprimant... il faut corriger les âneries des élèves, essayer de leur apprendre des trucs pour leur culture générale... Mais l'avantage, c'est l'emploi du temps ! Personnellement je n'ai pas trop à me plaindre car le mercredi je n'ai pas cours de la journée et je ne reprends le lendemain que dans l'après-midi. Qui a dit qu'être professeur c'est épuisant ? Certainement pas moi !

- Victoria Petterson ! se mit à hurler Alix.

De là où je me trouvais, je l'entendais parfaitement courir partout dans la maison à ma recherche, sans doute pour me torturer ou me martyriser, allez savoir.

Alors que je la vis sortir de la maison, enragée, je remarquai qu'elle tenait entre ses mains une paire de chaussures à moitié mordillée et pleine de bave.

- Un problème ? demandai-je avec un petit sourire narquois.

Lorsqu'elle entendit le son de ma voix, elle se retourna subitement et regarda à droite et à gauche tout en criant :

- Où tu es ?!

- Ici, répondis-je.

Elle leva alors enfin la tête et quand elle me vit sur le toit de ma demeure écarquilla les yeux et en perdit la parole.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Il lui fallut quelques minutes avant de retrouver l'usage de la parole et lorsque ce fut fait, elle me fusilla du regard en me criant :

- Ta saloperie de clébard n'arrête pas de faire ses dents sur mes chaussures ! Si ça continue tu vas devoir le donner !

Je ne lui répondis pas sur le coup, mais au lieu de ça je me levais du toit et lorsque je fus près du bord je sautai pour atterrir juste en face d'elle et pour pouvoir lui répondre en face :

- Je te rappelle au passage que tu es chez moi, donc si un jour il y a quelqu'un qui doit partir, ça sera toi et certainement pas mon chien. De plus, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même car tu laisses toujours tes affaires traîner partout dans la maison. Ne viens pas te plaindre après car Homère vient les mordiller un peu.

- Un peu ?! Mais il m'a tué une paire de louboutin !

- Parce que tu les avais laissés traîner. Apprends un peu à ranger tes affaires tout de même ! C'est comme tes dossiers, tu poses tout n'importe où, du coup lorsque je te demande de me montrer un dossier, il te faut plusieurs jours avant de le retrouver.

- Oui bon ça, j'avoue que le rangement ce n'est pas mon fort, mais ce n'est pas une raison non plus pour que ton chien s'en prenne à mes chaussures ! Ça serait toi, tu...

- Déjà pour information, il se trouve que mes chaussures sont rangées, du coup il va avoir du mal à aller les manger. Et si tu n'es pas contente, comme je te l'ai dit hier, tu vas vivre chez Mathias.

Shadow HuntressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant