À jamais dans ta tête

Chapitre 1

Biip biip biip !..

Je lève les yeux et les referme aussitôt. Je n'ai pas envie de me lever, surtout ce matin.

- Anaaaaaaaa ! crie Eva, c'est l'heure, bouge toi!

Je l'entends arriver en courant avant qu'elle se jette sur mon lit comme une grosse baleine. Je peine à ouvrir les yeux car la lumière du soleil, qui s'infiltre par mes volets, m'éblouit. Quand je les entrouvre enfin, c'est une jolie fille aux cheveux blonds qui se tient près de moi.

- T'as pris des fesses toi non ? lui lançais-je à la figure, pour me venger.

- Eeeeh mais c'est méchant ! Je me demande bien pourquoi on t'emmène avec nous à Nice, tu mériterais de rester ici toute seule ! dit-elle en me tirant la langue.

Et oui, ce matin est un jour assez particulier : on déménage dans le sud. La veille, j'y ai beaucoup réfléchi et j'ai eu du mal à m'endormir. Des millions de questions trottaient dans ma tête. En effet, je ne connais pas encore la maison, serait-elle confortable ? Est-ce que notre nouvelle vie nous conviendra, loin de nos amis et de tous nos repères ?

- Bon les filles, dépêchez vous, les déménageurs vont arriver d'une minute à l'autre pour prendre les derniers cartons ! Nous coupa ma mère qui, à son tour, venait de rentrer dans ma chambre.

J'enfile alors mon gilet en laine et descend à la cuisine. En bas comme en haut, tout est vide. Plus de meubles, plus de décorations, même les rideaux ne sont plus à leur place. C'est très déstabilisant de prendre son petit-déjeuner dans une maison aussi dépouillée. Je vois mon père emballer les derniers cartons, et j'active le pas. Je monte me changer, me maquiller et coiffer mes cheveux en un beau petit chignon. Mes cartons sont déjà fermés, et avec Eva, il ne nous reste plus qu'à vérifier si l'on a rien oublié.

La fin de matinée passe à vive allure, les derniers cartons ont été mis dans le camion, nous sommes donc tous les quatre réunit dans la cuisine.

- Allez mes chéries, souriez ! Une nouvelle vie s'offre à nous, ça va être génial ! s'écria Sonia, ma mère.

- Plus facile à dire pour toi que pour nous.. ronchonna ma sœur.

- Eva viens m'aider à prendre ce gros sac ! Et toi Elana, ferme la porte à clé s'il te plaît, c'est l'heure! cria papa, un peu trop fort à mon goût.

C'est sûr que lui est beaucoup plus enthousiaste que nous, car après avoir eu une promotion, un poste de directeur lui a été proposé à Nice. Un nouvel établissement ainsi que de nouveaux collègues l'attendent, mais aussi ET surtout un gros salaire à la clé. Concernant ma mère, enseignante en école primaire, elle a facilement réussi à retrouver un poste.

Voyant mon père fermer le coffre et ma soeur monter dans la voiture, je jette un dernier coup d'oeil à l'intérieur de ma maison, et verrouille le lieu de mon enfance. Alors que nous bouclons nos ceintures, mon père mis la clé sur le contact et démarra la voiture. J'essaye tant bien que mal de fixer, dans mon esprit, une image de cette petite maison urbaine. Puis mon regard se pose sur le triste visage d'Eva, qui doit appréhender ce changement. Enfin, je m'assure que le camion de déménagement nous suit avant de m'échapper de mes pensées si envahissantes en regardant par la fenêtre le paysage d'automne défiler à toute allure. Ce n'est alors qu'à ce moment précis que je réalise qu'une toute nouvelle vie va commencer pour moi, pour nous, et j'ai plutôt la boule au ventre. Malgré cela, j'essaye d'y penser le moins possible, et décide d'utiliser les dix heures de route qui séparent Roye de Nice afin de récupérer mes heures de sommeil manquantes de ma nuit dernière...

***

Salut tout le monde ! On espère que cette première partie vous aura plu, oui elle est un peu courte, mais ne vous inquiétez pas les suivantes sont plus longues.

Nous sommes deux à écrire cette chronique, pour l'instant on écrit chaque chapitre ensemble, mais peut-être que par la suite nous en écrierons un chacune notre tour.

Bonne lecture !