VI

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"You shot me right in the face with a shotgun."

"T'as révisé pour le test de jeudi?" Me demanda Niall, découragé.

"Ouais, disons que j'ai relu mes notes quelques fois. Je vais commencer à réviser vraiment demain, pour l'instant je suis crevé. Avec les surentraînements de Whitey et le prof de philo qui nous casse les couilles avec la fin de session qui arrive bientôt, c'est épuisant. Et toi?"

"Même chose." Soupira-t-il.

Je soupirai aussi puis rangeai le livre que je devais lire pour la semaine prochaine. Après cette journée, j'étais épuisé. Niall dormait chez moi ce soir, il s'était disputé avec Cameron et n'avait pas envie de dormir dans le même appart que lui. Même si j'étais persuadé que demain, tout serait remis en ordre, je n'avais pas obstiné et j'avais gentillement accepter. Et puis ce n'est pas comme si c'était un fardeau.

Un bruit strident se fit entendre dans toute la pièce. Un gémissement sortit de ma bouche.

"Han... Putain..." Grognais-je.

J'appuyai sur le bouton Off de mon cadran puis soupirai.

"Bordel Niall, tu prends toute l'espace !"

"Tais-toi et laisse-moi dormir Tomlinson." Lâcha faiblement mon meilleur ami.

"On a cours. Tasse ton gros cul et lève-toi bon sang, tu m'écrases !"

Je l'entendais gronder dans son oreiller. Tant pis, qu'il m'en veuille ça m'est égal. Là, il m'écrase.

Puis sans qu'il s'y en attende, je le poussai en bas du lit. Un gros cri se fit sortir de sa bouche.

"Mais t'es malade putain?!" Cria-t-il.

"Dépêches-toi, les cours commencent dans une demi-heure."

"Connard."

Je rigolais tandis que lui, il me criait toutes les insultes possibles sur cette terre.

Premier cours; littérature. Espérons que ce stupide de Styles ne soit pas là encore aujourd'hui. Je n'ai aucunement envie de le voir et j'ai encore moins le goût de lui faire visiter la fac. De plus, s'il est là, le timbré de prof me forcera à le faire. Heureusement, hier il m'a dit que s'il n'était pas encore là aujourd'hui, je pourrai changer de partenaire pour le travail d'équipe ou je pourrai tout simplement le faire seul, ce qui ne me dérangerait en aucun cas.

La cloche retenti et à la dernière seconde avant que celle-ci n'ait fini de sonner, Styles entra dans la pièce. Tous les regards se posèrent sur lui, y compris le mien. Il avait les cheveux en pagaille, sa lèvre était fendue et on pouvait même y voir une légère trace de sang fraîche. Son sourcil était fendu lui aussi. Il avait un léger ecchymose sur la joue droite. Dans quoi s'avait-il encore aventurer?

"Hum... Monsieur Styles. Prenez place je vous prie." Demanda monsieur Calder, visiblement mal à l'aise de parler à cet abruti qui était assez défiguré.

Il prit finalement place au fond carrément de la classe sans jeter un seul regard à une seule personne. Il sortit son livre puis se mît à lire celui-ci. Faut croire que réussir le bac est facultatif pour lui à le voir être si insignifiant aux indications de monsieur Calder.

Cela faisait presque deux heures que nous étions dans cette minable classe à écouter parler le professeur, qui semblait lui-même tanné de parler ou même de s'entendre parler.

"Monsieur Styles, je ne vous aie pas vu porter un seul regard vers moi durant ces deux dernières heures. Peut-être êtes-vous très intelligent et n'avez-vous donc pas besoin d'explications à ce que je dis. Alors pourquoi ne vous nous résumeriez pas ce que vous êtes en train de lire jeune homme?"

Styles souffla en refermant son bouquin. Il soupira puis pris parole en regardant droit dans les yeux monsieur Calder d'une façon si intense qu'on pouvait remarquer que le professeur était mal à l'aise.

"Le roman auquel je porte une attention depuis plus de deux heures s'intitule «Les chemins de l'existence». Il raconte l'histoire d'une jeune femme âgée de dix-huit ans qui a perdu tout espoir en la vie. Rejetée par sa maternel qui refuse d'accepter que sa fille est dépressive et abandonnée par son père qui a décidé de choisir la voie facile qu'est la mort, elle est complètement chamboulée par sa terrible vie et ne rêve que d'être achevée. Mais hélas pour elle, la vie a décidé de lui pourrir le moral. Elle lui a fait perdre ses proches, son amour, sa passion qu'elle avait pour l'écriture ainsi que la foi. Elle tente de s'échapper de ce fardeau à maintes reprises, mais malheureusement pour elle, la lumière n'a jamais pris la bonne décision de lui aveugler les yeux. Kathleen ne croit plus en rien. Ni en Dieu, ni en le bonheur. J'étais en train de lire la partie où elle tente de s'ouvrir les veines mais par malchance elle ne peut trouver une lame assez pointue pour achever ses lourdes souffrances. Dans la prochaine partie, elle essayera de se mettre une corde au cou, mais sa maternel arrivera et l'empêchera. La vie se résume à choisir le bon chemin, la vie ou la mort. Pour elle, la mort semble être la route idéale. Mais par malheur pour Kathleen, la vie a décidé d'être chienne et de lui pourrir le peu d'espoir qu'elle avait encore enfouis en elle. Voilà ce que je lisais, monsieur Calder."

"Demons aren't bad. Angels are, because they make you believe in someone that doesn't even exist. Only Devil exists."

-J

Borderline [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant