Borderline [L.S]

XI

"Passe-moi le sel s'il te plaît." Demandais-je.

Niall me le tendit, tout en buvant son jus de pomme.

"Alors comme ça, tu lui as dit merci et il t'a carrément ignorer?" Demanda Liam.

"Ouais, ce mec fait peur je vous jure."

"Carrément." Poursuivit Cameron.

"Il est sexy je trouve." Ajouta Ethan.

"Pire, il est définitivement un putain de beau gosse." Lâchai-je.

"Tu comptes te le taper Tommo?"

"T'es fou Niall. Il va le tuer avant."

Tout le monde ria à réplique de Liam, tandis que moi, je me contentai de sourire. Je sais qu'Harry souffre, c'est donc pourquoi il est autant méchant. Au fond, je sais qu'il est sensible.

On finit notre repas en parlant de tout et de rien. Ce soir était vendredi, le jour V. Chaque vendredi, les gars et moi se retrouvons chez quelqu'un de nous cinq et nous faisons livrer des pizzas. Et puis ensuite, nous passons la soirée à jouer à des jeux vidéos et tout ce que des jeunes hommes de l'université peuvent faire ensemble. Ce qui veut dire; n'importe quoi. Si un de nous ne peut vraiment pas le vendredi, on change la journée pour une autre journée.

Mon portable se mit à sonner, l'écran affichait le prénom de ma soeur Lottie. Je m'excusai puis sortis de la table.

"Coucou Lottie, ça va?"

"Non, je t'en prie, viens ici."

"Chérie, est-ce que ça va?" Demandais-je, inquiet.

"Maman et papa se disputent gravement. Les jumelles ne cessent de pleurer et Fizzy et moi ne savons pas comment les calmer. Louis, j'ai peur. Tu dois absolument venir et les calmer."

"Je... D'accord, j'arrive tout de suite. Ne bouge pas et ne vous mêlez pas d- putain c'était quoi ça?!"

"Papa vient de lancer une lampe vers maman. Louis je t'en supplie, dépêche-toi. J'ai réellement peur."

"Il a quoi?! Je... Oui, je... Je suis déjà en route. J'arrive. Et surtout, ne bougez pas."

J'éteignis mon portable et partis en quatrième vitesse vers la maison de mes parents. Les garçons criaient derrière moi, confus, mais je ne m'en souciais point. La seule chose qui m'importait était la santé de ma mère ainsi que celle de mes soeurs. Comment a-t-il pu lui lancer une lampe? Mes émotions sont mélangées, je suis complètement perdu.

Plusieurs minutes plus tard, -paraissant trop longues à mes yeux-, j'arrivai enfin chez mes parents. Je sortis de la voiture en me dirigeant rapidement vers la porte. J'entendais ma mère crier à mon père de dégager de sa maison et mon père hurler que c'était lui qui avait payé la majeure partie de celle-ci. J'ouvris la porte en vitesse et la claqua férocement. Un grand silence s'installa dans la maison. Les regards de mes parents se posèrent sur moi. Mon visage devait sûrement être rouge de colère, comme celui de ma mère.

"Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici?! Les filles m'ont appelé puisqu'elles avaient peur bordel."

"Louis, ce n'est pas le temps. Amène tes soeurs ailleurs. Ta mère et moi avons des choses à régler." Dit mon père d'un ton extrêmement froid.

"Je ne partirai pas d'ici sans que vous ne m'ayez expliquer pourquoi tu as lancé une lampe sur maman et tout le reste."

"Louis, je te préviens, si tu-"

"TON CONNARD DE PÈRE M'A TROMPÉ AVEC SA SALOPE  DE SECRÉTAIRE. Et... Et il-"

"Tu as quoi?"

Mon regard se posa vers mon père. Mes points se serrent à nouveau et je sentais que j'allais exploser bientôt.

"Ça ne te regarde pas et-"

"Ça ne me regarde pas? Ouais, t'as raison. Ça ne me regarde pas puisque tu n'es pas important pour moi, t'es personne, sauf une vraie merde. Dégage connard."

"Comment m'as-tu appelé jeune homme? Répète ça pour voir."

"Oh parce que tu crois que j'ai peur de toi? T'as jamais été là pour moi, donc j'ai dû apprendre moi-même à me battre, chose que tu n'as jamais essayé. Alors on se demande qui est le plus fort ici."

Ses points se serrèrent à son tour et il partit vers la porte en lançant un cadre au mur. Il s'approcha vers moi, étant dans l'entrée, et me lança un regard haineux et sombre. Il prit finalement la porte. Les filles descendirent par la suite. Je me dirigeai vers ma mère, qui elle pleurait comme jamais je ne l'avais vu pleurer.

Je passai donc la soirée ainsi que la nuit avec les filles et ma mère. J'avais fait livrer de la pizza ainsi que des frittes, puisqu'elles n'avaient toujours pas mangé. J'avais tenté du mieux que je peux de réconforter ma mère, malgré ma grande rage contre cet enculé d'homme qui me servait de père. On avait écouté trois films avec mes soeurs, ma mère, elle, s'était couchée plus tôt.

Ce vendredi soir, qui était prévu d'être normal, s'était plutôt finit en cauchemar. Et très vite il le payera.

"What if I wanted to die, but was too scared to lose you?"