Tome 1 : Le Théohumain

Prologue

J'étais.

J'existais, et le seul fait de savoir que j'existais, d'avoir la conscience d'être, était pour moi quelque chose de nouveau. Je ne savais pas qui j'étais. A vrai dire je ne savais pas grand-chose. De quoi avais-je conscience mis à part de mon existence ?

Autour de moi, il n'y avait rien. Le néant, le vide. Pouvais-je bouger ? Avais-je seulement un corps ? Rien n'était moins sûr.

J'avais conscience du langage, enfin, il était certain que mes pensées s'exprimaient dans un langage précis. Les informations m'arrivaient avec le temps, et je n'avais même pas la liberté de choisir à quoi j'allais penser. C'était comme si on me remplissait la tête. La tête ? Disons l'esprit.

Soudain, une nouvelle information arriva. Celle-ci était moins vague celle-ci était marquante. Elle n'avait rien de concret pourtant, ce n'était qu'un mot, de quatre petite lettres. "VOIS"

Et la vision fut.

Mon premier réflexe fut de regarder autour de moi. J'étais dans une salle. Enfin il ni avait ni sol ni plafond. Ses murs roses luisants étaient arrondis. Elle était parfaitement sphérique.

Mon second réflexe fut de m'observer moi. Mon corps était doré et lumineux. Même très brillant. J'avais deux jambes et deux bras comme la plupart des humains. Étais-je un humain ? Savais-je au moins ce qu'était un humain ? Probablement pas.

Je décidais de me mouvoir, et de m'approcher des parois de ma "prison". Lorsque je me déplaçais, je laissais derrière moi une traînée de lumière dorée. Ce qui me fit me demander si mon corps n'était pas fluide. J'y apposai la main, et observai une résistance. Il ne l'était pas.

Je m'approchai de plus en plus du mur courbé. Jusqu'à le toucher. Il était humide, visqueux et collant. Lorsque je retirai ma main, une onde se forma et se propagea sur toute la longueur du mur.

Je décidai de faire le tour de ma cage. A certains endroits, il y avait d'immenses failles dans le mur. Cela donnait l'impression d'une plaie qui avait cicatrisé. Il y en avait quatre.

Ayant fini ma promenade et ne sachant plus quoi faire, je me replaçais au centre de la salle. Cette ignorance devenait insupportable.

Puis soudain, un deuxième "message" arriva. Encore une fois, il ne s'agissait que d'un mot, à nouveau de quatre lettres : "SAIS"

Et le savoir fut.

Cette fois une tonne d'information submergea mon esprit. En moins d'une seconde, mon statut avait changé. Je n'étais plus un être vivant, j'étais un être penseur. J'avais acquis la liberté de penser.

Je n'eus pas beaucoup de temps pour me réjouir du don qui m'avait était fait. Une des plaies se dilata rapidement et une lumière blanche envahit la salle. Une porte venait de s'ouvrir.

Je m'en approchai, une voix s'en échappait.

- Gabriel ? Est-ce que tu m'entends ?

Gabriel, était-ce mon nom ? Je décidai que oui.

- Je t'entends, qui es-tu ? répondis-je.

- Je m'appelle Assoumir, je suis le dieu des naissances.

- Enchanté de faire ta connaissance, maintenant dis-moi, qui suis-je ?

- Je sais que c'est une étape difficile pour toi, tout ce que tu as à faire est de m'écouter. Tu es un dieu, et tu es dans le corps d'un humain. Ne t'inquiète pas, cela fait partie de la procédure de naissance. Maintenant ne pose plus de question et fais ce que je vais te demander, nous n'avons pas beaucoup de temps.