Un jour sur terre.

Prélude

 Que feriez-vous si vous n'aviez plus qu'un jour à vivre. Que feriez-vous en 24 heures ? Iriez-vous voir vos amis ? Passeriez-vous du temps avec votre famille ? Que feriez-vous ? 

Ce soir, j'ai posé cette question à plusieurs personnes et j'ai eu droit à tout genre de réponses. Un inconnu que j'ai stoppé dans la rue m'a dit qu'il dévaliserait sa banque pour ensuite s'offrir les plats les plus coûteux d'un restaurant près de chez lui.
Mon meilleur ami Zac, me dit que ce serait une journée triste. Mais moi j'ai décidé de m'amuser et de faire tout ce qui m'est inconnu jusqu'à présent. Je veux faire de ces 24 heures les plus excitantes de ma vie.

Moi c'est Dael, j'ai 21 ans bientôt 22 et je vis à Abidjan avec ma famille ; papa, maman et mes 3 sœurs. Nous vivons dans une maison assez grande pour mes parents mais pas suffisamment pour moi. J'ai toujours rêvé de vivre dans une maison tellement grande que moi-même je m'y perdrais très souvent. Mais madame maman, comme mes sœurs et moi aimons bien l'appeler, dit que c'est un rêve démesuré qui m'inciterait à courir après l'argent plutôt que Dieu. Oui oui ! Vous l'avez remarqué, c'est une grande croyante tout comme notre père. Si ces deux-là ne sont pas au paradis, les anges même feront une grève.
Jusqu'à ce que mes parents changent ces dernières semaines, la vie chez nous a toujours été normale. Mon père était toujours absent pendant nos discutions et madame maman, elle, se préoccupait exagérément pour moi. Et parfois on la trouvait dans sa chambre seule en train de pleurer. Mes sœurs et moi n'avaient aucune idée de ce qui pouvait leur causer ce tracas jusqu'à ce matin. J'étais dans ma chambre quand ma mère m'a appelé dans la sienne. J'y suis entré trouvant mes sœurs et ma mère en larme. Je me suis tout de suite dit « Papa est mort me laissant seul avec ces femmes, me voici forcé de devenir responsable avant l'âge » ; quand mon père est rentré après moi vêtu de tout blanc. En une seconde j'ai cru que c'était un fantôme, j'ai couru me cacher derrière madame maman. Mes sœurs se sont mises à sourire en me disant qu'il revenait des funérailles d'un ami. Il s'est assis puis m'a lancé au visage :
- Fiston demain est le dernier jour de ton existence, tu mourras après.
En éclatant de rire je lui répondis :
- Tu as perdu ton sens de l'humour papa. Ce n'est pas parce que j'ai fui tout à l'heure que tu vas me prendre pour un froussard. Allez ! Dites-moi pourquoi maman et les filles ont l'air chagrinées.
Mon papa prenant un air plus sérieux, avec la même figure qu'il avait quand il a appris le décès de notre grand père :
- À ta naissance tu étais atteint de la maladie qui a tué ton grand père. Lui, a eu la chance de vivre longtemps mais toi, les médecins t'ont donné plus ou moins 22 ans. Et puisse que demain tu fêtes ta vingt-deuxième année, nous avons voulu que tu le saches.
- Mais Jean, les médecins ont dit qu'il pourrait vivre au-delà, ne lui dit pas qu'il va mourir. A dit maman qui se morfondait comme si elle ressentait une douleur atroce.
- Ok, tu ne mourras pas. Mais tu risques de mourir. Dit mon père en prenant sa femme dans ses bras.

Les larmes de ma mère m'ont prouvé que c'était vraiment sérieux. Mes sœurs se tenaient debout près de moi pleurant comme si j'étais déjà dans la tombe. Tout était subitement étrange pour moi. La seule chose que j'avais en tête était : « Fiston demain est le dernier jour de ton existence, tu mourras après ». J'avais perdu ma langue et tout ce que j'ai pu faire à ce moment était de sortir de cette chambre. Je devais aller quelque part où je pourrais retrouver mes esprits. Alors je suis passé chez Zac pour passer la nuit.