Chapitre 2

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Même avec un plan bien tracé, le meilleur dirais-je, il serait difficile pour moi de réaliser un cambriolage sans être happé. Il faudrait trouver des personnes de confiance pour le faire avec succès. Et parlant de personnes de confiance, celles que je connais, on ne peut les compter. Elles n'existent nulle part. Selon moi on ne peut faire confiance à une personne seulement quand on est sûr qu'elle tient à ses intérêts, autant sentimentaux que matériels. Mes expériences m'ont appris que parmi elles, les femmes sont les tenantes des rênes. Depuis ma première petite amie à l'âge de treize ans jusqu'à Rolande, j'ai eu le malheur et la chance de tomber sur cinq qui ont changé ma vision des choses. Elles me couraient après (sur plus de vingt compagnonnes que j'ai eu, je n'ai fait la cour qu'a deux.), très souvent en larmes, et quand je décidais de leur donner leurs chances, c'est dans l'âme que je regrettais.
Le seul ami en qui j'ai à quatre-vingt-dix pourcent confiance, Zac, est trop saint et maintenant trop sage pour accepter m'aider.
Je dois contacter Marc. Un ami qui depuis la classe de terminal était rentré dans les affaires, qu'on disait douteuses mais lui procuraient beaucoup d'argent. Lui et moi avons gardé de bons rapports, peut-être parce que j'avais été avec sa sœur et jusqu'à l'heure d'aujourd'hui, elle me veut. C'est le seul qui pourrait me prêter de l'argent sans demander de garantie.

Vu le nombre de messages et d'appels manqués je dois manquer à des gens ! Appels manqués : Zac, Papa, Madame maman, Papa, Zac, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Madame maman...
Messages reçus : Rolande, Zac, Madame maman, Annick, Annick, Laure, Madame maman, Madame maman, Madame maman, Rolande, Rolande.

Mes sœurs m'ont écrit ?! C'est une première ça ! A part la dernière, Prunelle, elles n'ont jamais donné de réponse à mes messages. Elles disent ne pas trouver intéressante la communication avec moi au téléphone. J'appelle maman quand je finis avec Marc. Il ne faudrait pas qu'elle s'inquiète trop.

- Comment tu vas toi ?
- Très bien mon beau-frère et toi ?
- Pas mal. Je t'ai dit que tu n'as encore épousé aucune de mes sœurs donc techniquement je ne suis en rien ton beau-frère Marc. Dis-je suivi d'un rire moqueur qui le contamine aussitôt.
- Alors que me vaut l'honneur d'une telle attention soudaine de mon prince ? (C'est ainsi que sa sœur m'appelle.) Il dit, d'une manière taquine.
- Salop ! J'ai besoin d'une aide ce soir. Et tu es le seul sur lequel je peux compter.
- Tu as besoin d'argent c'est ça ?
- Oui, beaucoup d'argent. Je te rembourserai avec l'intérêt que tu voudras.
- Tu sais qu'il n'y a pas de prêt entre les membres de ma famille et moi. Tu n'auras même pas besoin de rembourser si tu veux. Mais quand tu dis beaucoup d'argent, de combien parle-t-on ?
- Je n'aurai pas besoin de rembourser si je veux ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ne fais pas l'idiot mon prince. Tu sais, Janette t'attend toujours. Elle est très patiente.
- Je m'en doutais.
- Alors, tu mentionnes ton chiffre ? Tu sais que je ferai tout pour elle.
- Deux millions.
- Deux millions de francs Dael !!! Qu'est-ce que tu veux faire avec tout cet argent ? Dit-il totalement surpris.
- Je suis sur une affaire que je préfère garder dans le silence pour l'instant. Alors tu m'aides ?
- Je n'ai pas de cash ce soir mais si tu veux attendre jusqu'à demain, dès sept heures du matin tu auras ton argent avec cinq cents mille francs de bonus.
- Non je ne peux pas attendre. C'est ce soir ou jamais.
Apres quelques instants de réflexions, j'entends Marc à l'autre bout du téléphone.
- Ok retrouve-moi chez moi, je t'emmène voir quelqu'un qui pourra t'aider.
- Ok ! Je suis devant chez toi. Viens m'ouvrir.
- Déjà ?! Donne-moi une minute.

J'espère que je ne verrai pas Janette. Il ne faudrait pas que Marc soit brusquement animé de l'une de ses idées tordues et désobligeantes. Je n'ose même pas imaginer la posture dans laquelle il me mettrait.

- On y va.
- Tu as été très rapide aujourd'hui. C'est nouveau ça !
- On peut rentrer s'asseoir si tu veux.
- Non merci. Le temps n'est pas à mon avantage.

Marc et moi, à bord de sa voiture prenons la route pour l'inconnu mais je n'ose pas poser de question. Je sais déjà que c'est chez un gars louche. Alors pas besoin de me donner encore plus d'inquiétude.
Il est vingt-deux heures trente-cinq à ma montre quand Marc gare finalement devant un night-club. Il me donne les dernières consignes avant qu'on entre :

- Ce monsieur n'a rien à voir avec ceux de ton monde. Alors quand on entre tu t'assoies dans un coin et tu me laisses faire. S'il te demande quand tu rembourses tu lui dis le mois prochain.
- Mais je n'ai pas dit que je rembourserai le mois prochain !
- Si tu veux ton argent pour ce soir c'est ce que tu dois dire mon prince. Et moi je me chargerai de rembourser. Compris ?!
- Ok ça marche.

Je n'étais jamais venu par ici. C'est un lieu ... disons ... classe. Peut-être un peu trop à mon appréciation. Il y a des cristaux un peu partout au-dessus de ma tête. Ce qui m'émerveille c'est le château de bouteilles de vin au milieu. En plus il n'y a que de belles filles qui font le service ici. A part les gardes du corps, je n'ai vu aucun autre homme.
Parlant de garde, à voir la façon dont ils ont laissé Marc approcher leur boss, il doit leur être très familier. Je l'observe depuis espérant lire sur ses lèvres ce qu'il dit à ce monsieur étrange mais sans succès. Peut-être parlent-ils une langue qui m'est inconnue.
Mais d'où Marc connait-il ce monsieur ?
Pour un homme qui a de l'argent, sa beauté est trop repoussante. Sa tête ressemble à une forêt danse. Comme s'il ne s'était jamais coupé les cheveux. Les voici qui s'approchent de moi. Et plus il approche, moins il est charmant.

- Alors c'est toi Dael le nouveau business man ? Me demande-t-il avec un sourire loin d'être beau.
- Oui monsieur. En quelque sorte. Je réponds, essayant toujours de comprendre à quoi lui sert son argent.
- Et quand promets-tu me rendre mon argent ?
- Le mois prochain sans retard.
- Tu l'as dit ; sans retard. Si jamais le retard venait à exister, je te tuerai de mes propres mains. Mon argent est ce que j'ai de plus cher. Il me dit avec un air sérieux qui donne l'impression qu'il fait des grimaces. Sincèrement il peut s'en passer s'il veut faire peur. C'est naturel chez lui.
- ... Euh ! Sans... sans...sans... aucun retard monsieur. Me suis-je mis à bégayer.
- Quoi ?! Tu as peur de mourir ? Marc a ton argent. Allez bye.


Un jour sur terre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant