La porte de la cellule glisse vers la droite avec un grand fracas. Tristan ouvre un œil. Il n'a pratiquement pas dormi de la nuit. Recroquevillé dans un petit lit suspendu, il a faim, il a soif et son hygiène est quelque peu déplorable.
- Levez-vous Monsieur Bell, annonce une voix.
Tristan jette un coup d'œil à l'entrée de sa cellule. Un prium se tient devant lui.
- Qu'est ce que vous me voulez ? demande Tristan.
- Levez-vous, répète le prium.
Se forçant, Tristan pose ses pieds sur le sol froid et s'assoit du mieux qu'il peut. Passant sa main au visage, il est encore sous l'effet du mauvais sommeil.
- Quelle heure est-il ? demande Tristan.
Le prium entre dans la cellule et lui attrape le bras. C'est la première fois qu'une de ses machines le touche avec une telle conviction. Sa poigne est froide et violente. Tristan se regarde sur le torse miroitant de la créature métallique. Sa situation n'est point présentable.
-Vous devez me suivre Monsieur Bell, annonce le prium.
Hésitant, Tristan quitte son lit et passe le pas de sa cellule.
- Où m'emmenez-vous ? questionne Tristan.
La machine ne répond pas. Ils traversent le couloir des cellules temporaires. Elles sont toute vides sauf la première située juste avant la sortie. Tristan distingue un homme barbu qui ronfle profondément sur le ventre. Probablement quelqu'un de soul qui traînait dans les rues hier soir. Le trajet du retour au rez-de chaussé paraît plus rapide que l'aller et le niveau de sécurité est beaucoup plus faible. Le prium a juste dû scanner son code barre gravé sur son bras droit deux fois pour ouvrir les quelques portes manquantes.
De retour à l'accueil du commissariat. Le changement de décors est foudroyant, c'est un renouveau.
Déposé brutalement contre le comptoir, Tristan est de nouveau contrains de signer des papiers. Il arrive à peine à prendre le stylo proposé par la réceptionniste qui en profite aussi pour lui rendre sa montre, emballé dans un sac plastique prévu à cet effet. Tristan y jette un coup d'œil, il est 10:38.
- Dieu du ciel, je suis en retard pour mon patient, annonce Tristan en signant les papiers. Et pourquoi vous me faites signer ça au fait ? Pourquoi m'a t-on sorti de ma cellule ?
- Quelqu'un à payer votre caution, déclare la réceptionniste en mâchant un chewing-gum.
- Pardon, qui ? interroge Tristan.
- Elle, montre la jeune mastiqueuse avec un signe de tête.
Tristan se retourne. Une jeune femme se tient devant la porte d'entrée. Fine, au visage lisse, elle réunie à elle toute seule la beauté humaine. Habillée dans une combinaison en cuir noir, la jeune femme dévisage Tristan en quelques secondes, ses yeux bleus sont profonds et son visage est inexpressif, le tout est entouré d'une chevelure noire étincelante. Elle s'approche avec une démarche régulière et féminine. Ses talons claquent sur la moquette noire. En remerciant la réceptionniste, elle attrape le bras de Tristan et le traîne vers la sortie.
-Vous, je vous ai jamais vu, mais je vous dois beaucoup, annonce Tristan à voix basse.
- Contentez vous de vous taire, annonce la jeune femme. Trop dégâts ont été faits à cause de quelques larmes, vous ne croyez pas ? dit-elle.
Tristan se tait et marche avec difficulté à côté de la jeune femme qui lui tient fermement le bras. Il est de nouveau perplexe sur ce qu'il vient d'entendre. Ces fichus larmes sont vraiment le milieu du problème.
VOUS LISEZ
LEGACY
Science FictionNew-York 2070, Tristan Bell, jeune chirurgien au Milstein Building Hospital, voit sa petite vie quotidienne chamboulée suite à un incident dans son immeuble, la veille de Noël. Ce qu'il va y découvrir va changer sa destinée à jamais.