Chapitre 5 - La fuite

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Samuel est installé dans sa chambre. Tristan ne lui a pas encore parlé. Il n'arrive pas à réaliser ce qu'il vient de constater durant la séance radio. Il a déjà fait le lien entre le duo Vicky, William et Samuel. Ils ont dû aller lui prendre ses larmes avant de venir chercher Tristan au commissariat. Il imagine ce qui se passerait si ça lui arrivait à lui aussi. Il se frotte les yeux.

Ses suivis prévus viennent altérer sa journée. Pas le temps de grignoter, ni même de faire une pause. Vers 18:00, sa tablette lui annonce que son opération d'appendicite est dans trente minutes. Prenant un café au distributeur, il s'accorde un instant de répit. Le liquide chaud circule dans son œsophage, il apprécie. Le cas des larmes reste encore présent dans sa pensée. Regardant sa montre, il décide d'aller voir Samuel.

Il croise une infirmière à l'entrée de la chambre.

- On a appelé la conjointe du patient. Elle est partie en Italie avec ses enfants pour les fêtes. Ils devraient rentrer à New-York dés demain matin, le docteur Strigell vient de prendre la suite du dossier, annonce une infirmière.

- Quelle drôle de circonstance pour un jour de fête, constate Tristan en regardant Samuel de loin. Encore merci Ashley, dit-il.

Tristan s'installe à côté du lit. Le pauvre homme a un bandage blanc au niveau des yeux.

- Bonsoir Samuel, déclare Tristan.

Samuel tourna la tête vers lui en reconnaissant sa voix.

- Qu'est ce que vous me voulez ? demande t-il.

- Vous n'êtes même pas surpris de m'entendre on dirait, constate Tristan. Pourtant vous n'avez eu aucun scrupule en quittant le commissariat hier soir. Pourquoi vous n'étiez pas en Italie avec votre famille ?

- J'avais des obligations, répond Samuel froidement.

- En rapport avec ce qu'il s'est passé hier soir ?

Samuel tourna alors la tête de l'autre côté.

- Vous connaissiez cette personne ? questionne Tristan en regardant sa montre.

- Quand est-ce que vous m'enlevez ce bandage ? coupe Samuel.

- Quand le moment sera venu. Nous devons être sûrs que vos glandes lacrymales, même percées, continueront à produire sans difficultés. En attendant, vous allez rester tel quel. Nous n'avons jamais été exposés à un tel cas, explique Tristan.

- Si ça se trouve je ne pourrais plus jamais voir, déclare Samuel.

- Si vos yeux ne sont plus imbibés de liquide lacrymal cela risque d'être contraignant en effet, répond Tristan. En attendant, vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Connaissez-vous cette personne Samuel ?

Il se tortille dans son lit en signe d'inconfort.

- Oui et même la fille, dit-il.

- Dites moi en en plus, s'acharne Tristan.

- J'ai juré de ne pas parler, déclare Samuel.

- Moi aussi, j'ai juré de ne pas parler ! Mais on a été en relation avec les mêmes personnes, explique Tristan.

Hésitant, Samuel se met tant bien que mal à raconter ce qu'il a vécu avec Vicky et William.

- Ils sont venus me voir il y a un peu plus d'un an déjà. Nous étions dans l'immeuble depuis six ans avec ma femme et mes trois enfants. Au moment de leurs visites, vous veniez d'acheter votre appartement. Ils nous ont demandé si je vous connaissais, explique t-il. Ma femme et moi avons répondu que non. De ce fait ils nous ont demandés de vous surveiller dés votre arrivée et d'observer vos habitudes.

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