Chapitre 1 - L'agresseur

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New-York, 2070. Nous sommes le 24 décembre au soir. Tristan quitte son service au Milstein Building Hospital et rentre chez lui afin d'entamer son repos quotidien. La nuit de Noël est noire et pas un seul nuage ne plane au dessus des buildings new-yorkais. La température frôle les moins quatre degrés Celsius.

Tristan roule avec le chauffage enclenché au maximum. Il passe devant deux priums effectuant leurs rondes. Depuis 2056, le gouvernement a mit en place ces robots métalliques de formes humaines afin de lutter plus efficacement contre les délits citadins.

Au bout de quelques minutes de trajet, il regagne mélancoliquement son logis de célibataire. Tristan habite un banal bâtiment en brique planté dans le centre. Dés son arrivée, il vérifie sa boîte aux lettres située dans un hall d'entrée déplorablement sale. Il monte ensuite les escaliers pour la bonne cause, en évitant l'ascenseur souvent aéré à l'odeur de pisse laissée par certains habitants. Arrivé au troisième étage, il rentre enfin chez lui. Tristan savoure la période des fêtes de fin d'année car beaucoup d'appartements sont vides. Généralement, les gens quittent New-York pour rejoindre leurs familles ailleurs. En même temps, qui voudrait passer Noël ici.

Le temps de se déchausser, Tristan écoute son répondeur.

- Oui Tristan, c'est papa. Je t'appelle pour te dire que ta sœur est bien arrivée à la maison pour le réveillon. Il ne manque malheureusement plus que toi mon grand. J'aurai aimé que tu sois avec nous pour les fêtes mais, oui, je sais, tu as beaucoup de travail à l'hôpital et personne ne t'en voudra pour quoi que ce soit. Je t'embrasse très fort et je te souhaite un très bon réveillon. Je te repasserai un coup de fil demain. On t'embrasse très fort.

Tristan avait déjà pris conscience que sa vie se résumait au travail. Fraîchement diplômé en chirurgie, il a démarré au Misltein il y a deux ans et ne vit aujourd'hui que pour les diagnostics, les opérations et autres travaux médicaux. Il aurait aimé être avec sa famille en ce soir de Noël, mais le travail c'est le travail. Le métier de chirurgien demande du temps mais aussi des sacrifices hors-norme comme ce soir par exemple.

Tristan prépare un morceau de dinde précuit qu'il avait acheté à l'occasion. Cinq minutes au micro-onde et le repas est prêt. La télé ne passant rien de bien passionnant, il décide de se plonger dans un livre sur la chirurgie plastique. Tenant d'une main son ouvrage, il essaye de manger sa viande. Abandonnant sa fourchette au bout de quelques vas et viens, il passe sa main dans ses cheveux marron foncé mi-longs et repense à son repos bien mérité. Il s'esclaffe sur son canapé vert en face de la télé en posant ses pieds sur l'accoudoir gauche et sa tête sur l'accoudoir droit. Il finit au bout de quelques instants par s'endormir avec son livre posé sur sa poitrine.

Un rêve sordide et peu persuasif attaque son subconscient quand tout à coup il est réveillé par un bruit sourd. Tristan lève brusquement la tête. Un fracas de verre raisonne dans ses oreilles. La télé, seule source de lumière, grésille et reflète une luminosité bleutée. A peine conscient, Tristan balaye du regard son obscur appartement en tendant l'oreille. Aucun bruit ne persiste, tout semble normal. Prit au dépourvu, il referme ses yeux afin de replonger dans son sommeil.

Un gémissement retenti.

Tristan se lève in extremis de son canapé en sursautant, la télé est désormais éteinte. Il regarde autour de lui, son poult s'accélère. Il est plongé dans le noir. Seul l'éclairage extérieur illumine faiblement son appartement à cause d'une brume nocturne.

- Qui est là ? dit-il en trébuchant sur son livre tombé par terre.

Le gémissement persiste. Par déduction, Tristan conclue que le bruit ne vient pas d'ici mais de l'appartement voisin. Un autre fracas plus brusque percute de nouveau l'ouïe de Tristan. Son questionnement est sans limite. Il décide de sortir.

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