Blanche neige

138 3 2
                                    

Une reine se désolait de ne pas avoir d'enfant. Un jour d'hiver, alors qu'elle était assise près d'une fenêtre au cadre d'ébène, elle se piqua le doigt en cousant et quelques gouttes de sang tombèrent sur la neige. « Ah ! » se dit la reine, « Si j'avais un enfant, au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme le bois d'ébène ! ».

Peu de temps après, elle mourut en accouchant d'une petite fille. Le roi prit une nouvelle épouse, belle mais méchante, orgueilleuse et jalouse de Blanche-Neige. Son lui répétait qu'elle était la plus belle femme du royaume, jusqu'au jour où il dut reconnaître que Blanche-Neige était devenue plus belle que sa . La reine demanda alors à un chasseur d'aller tuer l'enfant, mais l'homme se contenta de l'abandonner dans les bois.

Errant dans la forêt, Blanche-Neige découvrit une petite maison où elle entra se reposer. C'était la demeure des sept nains qui, apitoyés par son histoire, acceptèrent de la cacher et de la loger comme servante.

La méchante reine, apprenant grâce au miroir que Blanche-Neige était toujours vivante, essaya par trois fois de la faire mourir. La troisième fois, déguisée en paysanne, elle trompa la vigilance de la jeune fille et réussit à lui faire croquer une pomme empoisonnée. Blanche-neige tomba inanimée. Affligés, les nains lui firent un cercueil de verre qu'ils déposèrent sur une colline afin que toutes les créatures puissent venir l'admirer.

Un prince qui chevauchait par là en tomba amoureux. Il obtint des nains la permission d'emporter le cercueil. Mais en route un porteur trébucha, délogeant le morceau de pomme coincé dans la gorge de la jeune fille qui se réveilla. Le prince lui demanda sa main.

Invitée au mariage, la méchante reine fut condamnée à danser avec des chaussures de métal chauffées au rouge jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Autre version

Blanche Neige en en fait un garçon :

Un jour d'hiver, une jeune femme rêvant d'avoir un enfant se coupa le doigt en épluchant une pomme sous le genévrier de son jardin, et un peu de sang tomba sur la neige. Neuf mois plus tard, elle donnait naissance à un garçon à la peau blanche comme neige et aux lèvres rouges comme sang. Elle mourut hélas à sa naissance et, le temps passant, son mari finit par prendre une nouvelle femme, qui lui donna une fille.

Cette belle-mère haïssait le garçon. Un jour, elle l'invita à choisir une pomme dans un coffre ; au moment où il se penchait pour la saisir, elle claqua si fort le couvercle que l'enfant eut la tête arrachée. Elle replaça la tête sur le cou et assit le garçonnet sur une chaise.

Quand la petite fille rentra à la maison, sa mère lui dit de réclamer à son frère la pomme qu'il tenait à la main: «Et s'il ne te répond pas, frappe le.»

Évidemment, il resta muet et en le giflant, sa sœur fit voler sa tète..

«Ne t'inquiète pas, je sais comment dissimuler ton crime», déclara la mère, toujours prête à aider.

Et de découper le garçonnet en menus morceaux pour le faire cuire en ragoût. Le soir venu, elle servit ce mets à son mari qui, ignorant tout du drame, l'apprécia tant qu'il en mangea jusqu'à la dernière bouchée, jetant les petits os sous la table.

Éperdue de chagrin, la fillette entreprit alors de recueillir les os de son frère pour les déposer au pied du genévrier. Bientôt, un oiseau splendide surgit des branches en chantant merveilleusement une chanson qui disait ceci :

Ma mère m'a tué
Mon père m'a mangé
Ma sœur a enterré mes os,
Sous le genévrier.
Bel oiseau que je suis !»

Ainsi commence le «Conte du genévrier», l'un des contes recueillis par les frères Grimm et publiés initialement dans les «Contes de l'enfance et du foyer», en 1812. Dans la suite de l'histoire, justice est rendue quand l'oiseau utilise son chant pour détruire sa belle-mère et recouvrer forme humaine

La véritable histoire des contes de fées"attachez vos boyaux"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant