Chapitre 2

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Drago leva difficilement les paupières. Il était allongé dans son lit, encore tout habillé. Ses yeux plissés fixaient le mur.

Ne pense pas à elle. Il se mordit la lèvre jusqu'à se faire saigner. Ne pense pas à elle. À peine se réveillait-il qu'elle était déjà dans ses pensées. Ne pense pas à elle. Il finit par regarder sa chambre sans même se redresser. Il essaya de ne pas songer à la journée précédente, mais sans succès. Il ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé. Il ne pouvait pas empêcher son regard, sa voix de s'immiscer dans ses pensées.

Quand il avait dit que c'était elle, la fille qu'il aimait, elle l'avait regardé. Elle avait rougi, il l'avait trouvée terriblement craquante. Mais surtout son regard était étonné, presque choqué. Il avait de suite compris qu'elle ne voudrait pas de lui. Après tout ce qu'il lui avait fait, comment pourrait-elle l'aimer, de toute façon ?

Tout autour de lui lui rappelait son amour. De son reflet dans le miroir à sa chambre saccagée. Après avoir écrit sur ce parchemin, il était allé s'enfermer dans sa chambre. Heureusement qu'il était préfet : il avait une chambre individuelle. Il n'était pas allé manger le midi. Il n'était pas sorti non plus le soir, à l'heure du dîner. Pourtant, il savait bien qu'il allait devoir sortir un jour ou l'autre. Il avait pensé à se laisser mourir de faim ou bien de soif. Mais l'amour le détruisait déjà assez bien quand ça. Non, il continuerait de vivre et de souffrir. Après tout, il le méritait pour l'avoir insultée depuis leur première année.

Quand il était rentré dans sa chambre, il était resté figé sur le pas de la porte. Son regard avait glissé sur son lit fait, sur son bureau bien rangé, sa table de chevet où reposait une lampe et son armoire où étaient rangées ses affaires. Le visage d'Hermione était encore dans ses pensées. Soudainement, il avait eu un accès de rage. Il avait défait son lit, balancé derrière lui la couverture et les draps. Les feuilles empilées sur son bureau s'étaient retrouvées déchirées et éparpillées sur le sol. Il avait jeté sa lampe contre un mur, renversé la table de chevet puis avait ouvert son armoire pour mettre tous ses vêtements par terre.

Ensuite, il s'était effondré contre son lit en pleurant. Il avait passé la nuit à sangloter, serrant ses jambes contre lui. Puis vers cinq ou quatre heures du matin, il s'était hissé sur son lit. Il avait fermé les yeux et avait tenté de dormir. Il n'y était arrivé qu'environ deux heures après.

Je vais encore passer la journée dans la chambre, pensa-t-il. Au même moment, à travers sa porte, il entendit le préfet de Serdaigle dire :

« Hé ! Tu n'as pas le droit de rentrer.

– Je vais juste voir mon pote, fous moi la paix ! »

Drago se retourna immédiatement sur le ventre, cachant son visage. Il y eut quelques secondes de silence, puis la porte s'ouvrit à la volée sur Blaise. Son meilleur ami n'avait pas pris la peine de taper, comme d'habitude.

« Salut, Dray ! »

Un grognement lui répondit. Drago pensa vaguement qu'il ne fallait pas que Blaise le voie dans cet état, mais il se contenta d'enfoncer la tête dans son oreiller en fermant les yeux.

« Je ne t'ai pas vu hier, après le déjeuner. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Drago grimaça. Il essayait d'oublier, mais évidemment, cet imbécile le lui rappelait.

« Granger, c'est ça ? »

Il avait beau nier le fait d'être amoureux d'elle, Blaise était loin d'être aveugle. Cela faisait quelque temps qu'il avait remarqué les regards que Drago envoyait à Hermione. Il ne répondit rien, se contentant de soupirer.

Le Veritaserum - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant