Chapitre 2.

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La mort...C'est un sujet qui m'intéresse énormément également. Je m'intéresse à beaucoup de sujet, même ceux qui paraissent futiles en réalité. Mais penser à tout cela me fait sourire, allez savoir pourquoi. Je ferme les yeux et me laisse tomber sur mon lit, les bras écartés. Je rouvre lentement les yeux et me mit à observer le plafond, comme je le fais souvent. Quelqu'un toque à la porte, ma mère. Je m'assois et la questionne du regard, je parle très rarement, même avec ma famille et j'ai toujours été comme cela.

"Nolan, tu n'as encore pas été en cours aujourd'hui.

Qu'est-ce que je vous avais dis, chaque soir c'est la même chose.

-J'y étais.

Je ne réponds que par de très courtes phrases et souvent avec une voix tellement faible qu'elle est presque inaudible.

-Non, Nolan ne me prends pas pour une abrutie, chaque jours le lycée appelle pour dire que tu n'es encore pas en classe, tu trouves cela normal ?

-Sachant que j'y suis, non. "

Fin de la discussion. Elle repart en claquant la porte. Comme chaque fois, elle n'essaie même pas de comprends. Je ne pense pas que j'entretiens une très bonne relation avec ma mère, je dois avouer que j'en souffre un peu, car c'est la seule personne qui peut m'offrir l'amour dont j'ai besoin. Oui, parce que j'ai beau vouloir toujours rester seul, j'ai besoin d'amour comme tout homme. Finalement je ne suis peut être pas si différent que cela. Je lève à nouveau la tête pour regarder le plafond. Oui, il n'y a rien de distrayant à regarder un plafond blanc à première vue. Et pourtant, cela m'aide à réfléchir et j'y vois beaucoup de chose, des choses que seul moi peux voir. Cela me donne l'impression d'être un peu plus...Exceptionnel. Ce qui n'est pas le cas bien sûr.

Encore une fois je me suis endormi sans même manger. Ma mère entre dans ma chambre et vint s'agenouiller devant moi.

"Cette fois, tu veux bien aller en cours je te prie ?

Je soupirai et lui dis :

-Je vais encore me répéter mais, j'y vais tous les jours, alors oui j'irai ne t'en fais pas. Et puis tu devrais savoir que je n'ai rien à faire que d'y aller."

Elle me fait un petit sourire et m'embrasse sur le front avant de se relever et quitter la chambre. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller au lycée à pieds. En effet j'ai besoin de me vider la tête et marcher m'y aide beaucoup. Je saisis mon manteau qui se trouvait sur mon lit, mon sac et je pars en direction du lycée. Le vent est chaud, l'air est lourd et semble presque irrespirable pour moi qui ne sort jamais de chez moi. Je suis toujours enfermé. Je regarde le sol le sol et avance, sans me soucier de ce qui pouvait se trouver devant moi. Jusqu'à ce que j'heurte quelqu'un, qui se retrouve par terre. Je reste d'abord figé, les mains dans mes poches en me disant que ce gamin ne va pas me voir non plus. Comme pour chaque personne que je voyais, je commence à l'examiner des pieds à la tête. Il ne devait pas dépasser les 1m65, il semble plus petit que moi en âge mais ça, je ne suis pas en mesure de le deviner. Il a un visage et un nez fin avec de grands yeux verts et des cheveux châtains qui lui encadre le visage. Je dois avouer qu'il a vraiment beaucoup de charme. Il relève ses yeux vers moi et je m'agenouille alors vers lui avant de lui demander :

"Tout va bien ? Je suis désolé je ne regardais pas devant moi.

Il me regarde insensément sans rien dire, il a l'air aussi blasé que moi. Avec une petite voix il dit :

-Ce n'est rien. Je dois retrouver mon portable.

Je me met à chercher avec lui, il paraît comme tous les autres et pourtant je sens en lui quelque chose de bien différent...Je retrouve son portable et lui rends.

-Merci beaucoup. Je dois y aller maintenant, je vais être en retard.

Il s'arrête un moment, me fait un petit sourire en coin avant de continuer :

-A très bientôt."

Je reste planté là. Je voulais vraiment interagir avec lui, je n'ai jamais envie de parler avec personne en temps normal. Mais c'est trop tard, je n'ai pas réagis assez vite. Je ne sais même pas son prénom... Je reprends alors ma route, j'aurai pu le suivre mais il aurait sans doute eu plus peur de moi qu'autre chose. Et puis si le destin en a décidé ainsi, je n'ai rien à dire. Oui, je ne veux pas forcer le destin ou quoi que ce soit, je veux laisser la vie se faire comme c'est prévu. Peu importe ce qui arrive, je pense la vivre jusqu'à la fin. Et puis, que pourrait-il arriver de si grave que je souhaite mourir ? Je n'en sais rien. Peut être la perte d'un proche. Mais je n'en ai aucun. Et puis ma mère, je sais très bien qu'elle moura avant moi,je me suis fait à cette idée. Certes cela sera sans doute dur à supporter au départ mais comme on dit : elle ne sera jamais vraiment partie, elle sera toujours dans mon cœur. Je lui serai toujours reconnaissant de m'avoir donné la vie, quoi qu'il arrive. Je me dis parfois qu'il y a sûrement peu d'âmes qui ont le droit à un corps...Peut être que j'erre au milieu de milliards d'âmes sans corps, peut être que je suis un de ces chanceux qui a réussi à en avoir un. Alors j'en profite, toujours.
J'arrive au lycée, finalement marcher ne m'a pas vraiment aidé à me vider la tête, enfin si je n'avais pas croisé ce garçon, je ne penserai plus à de telles choses. Le professeur entre dans la classe avec un grand sourire et nous dit :
"Je vous demande votre attention s'il vous plaît, je vais vous présenter votre nouveau camarade, Jessy."
À ma grande surprise, c'est le garçon que j'ai renversé qui entre dans la salle avec un grand sourire, il dit quelque mots mais je me suis perdu dans son regard et je n'écoute pas. Il passe dans les rangs, il va sans doute s'asseoir vers Vincent, celui le plus populaire, qui a l'air le plus gentil et qui pourtant au fond ne fait que se servir des gens. Je tourne la tête vers la fenêtre, je dois l'avouer je suis un peu déçu. J'entends un bruit de chaise juste à côté de moi et me retourne brusquement, Jessy vient de s'asseoir juste à côté de moi. Trop occupé, je n'avais pas entendu que le professeur avait commencé l'appel.
"Nolan ?
Jessy me regarde avant de dire :
-Ce n'est pas toi Nolan ?
Je m'empresse de lui répondre :
-Si, mais de toute façon cela ne sert à rien, ici il n'y a que toi qui me remarque.
Il m'encourage tout de même a lever la main, ce que je fait sans hésiter.
-Nolan est encore absent...
Le nouveau se lève alors et dit
-Non monsieur, il est juste ici.
Il me montre avec un coup de tête et le professeur écarquille les yeux.
-C'est exceptionnel que tu sois ici Nolan !"
Je tourne la tête, les adultes m'agacent.

Philosophical loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant