Chapitre 11.

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Je regarde le plafond comme j'aime tant le faire, cela m'aide à réfléchir. Jessy s'est endormi dans mes bras et ma tête est posée contre la sienne. Je n'entends rien, rien à part nos deux respirations. Ce qui est plutôt agréable je dois l'avouer, et apaisant surtout. Je ressens le besoin de réfléchir, encore plus que d'ordinaire. J'ai l'impression que tout se complique, à moi que cela soit moi qui me complique tout. Je n'ai jamais été amoureux, c'est un sentiment nouveau pour moi et je le supporte difficilement. Je suis heureux d'être amoureux mais je suis aussi très inquiet. Je ne sais pas vraiment quoi penser. Je ne sais pas ce que je dois ressentir. Pour le moment je suis heureux, je suis vraiment amoureux de Jessy mais je sais aussi que l'amour n'est pas éternel. Évidemment, rien n'est éternel nous le savons tous. Et pourtant certains sont persuadés qu'ils peuvent être amoureux d'une personne toute leur vie. En plus ce n'est pas possible, on ne naît pas amoureux de quelqu'un. Il faut d'abord la rencontrer. On peut éventuellement dire que cette personne aura été notre seul amour mais c'est tout. Et puis, ce n'est déjà pas si mal. Je secoue la tête, je ne vais pas m'attarder sur ça.
Je me tourne vers Jessy pour contempler son visage endormi. Je ne remarque que maintenant qu'il a de grosses poches sous les yeux, dormir ne lui fait donc pas de mal. Je me demande si lui il ets heureux. Je me demande ce qu'il pense, de quoi il est en train de rêver. Est-ce qu'il aimerait me parler de quelque chose ? Est-ce qu'il me cache certaines choses ? Forcément, on a tous notre jardin secret. Et c'est nécessaire. Mais je veux tout découvrir de lui, je veux enregistrer tous ces gestes, savoir lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais c'est plus difficile que ce que je pense. Comment puis-je lire en quelqu'un dont je ne vois même pas les défauts ? C'est vrai, je le trouve parfait. Même ces défauts sont parfaits justement, enfin je dis mais je ne lui en ai encore pas trouvé un seul. Je souris en voyant son visage reposé et dépose un baiser sur sa joue. Il passe ses bras autour de moi et souris. Il ne dormait pas. Il me glisse un petit "je t'aime" à l'oreille avant d'enfouir sa tête dans le creu de mon cou. Mon cœur bat à la chamade. L'amour, c'est vraiment un sentiment spécial. Comment se fait-il que même mon cœur réagisse à une autre personne ? Je trouve ça fou. Fou, mais magnifique. Je le serre un peu plus fort dans mes bras et cette envie d'être au plus près de lui me reprend. Cette envie de le serrer tellement fort contre moi, jusqu'à l'étouffer. Sans vraiment le faire évidemment. Je m'assoupis finalement dans ses bras.
Je me réveille, Jessy n'étant pas à côté de moi, je suppose qu'il est descendu. Je descend donc a mon tour, je le trouve assis devant son piano, le regard dans le vide. Je m'approche près de lui et pose ma main sur son épaule en lui demandant :
-Quelque chose ne va pas ?
Il laisse sa tête tomber lourdement sur les touches du piano ce qui provoque un son bref et insupportable. Je m'agenouille pour pouvoir voir son visage et lui écarter les mèches de cheveux qui lui tombaient devant les yeux. Je remarque alors qu'il pleure. Je sèche une de ses larmes et le serre dans les bras.
-Dis moi ce qui ne va pas Jessy, je suis là tu n'as rien à craindre...
Il éclate en sanglot et je ne tarde pas à faire de même, ses sanglots me déchirent le cœur. Je le serre un peu plus mais je n'insiste pas, je dois juste rester là pour lui. Il parlera lorsqu'il en aura envie. J'embrasse délicatement son front en lui disant des mots doux, en lui disant aussi que tout allait bien, qu'il n'était pas seul et que tant que j'étais là, il ne craignait rien. Je le sauverais de tout.

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