James Potter

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1981

La première pensée qui traversa son esprit, était un mot, un prénom, en boucle. Qui sonnait, résonnait, lui tambourinait dans les oreilles. James se recroquevilla sur lui-même, incapable de respirer. Il ouvrit grand la bouche, essayant en vain de prendre une grande inspiration, mais ce fut un hurlement déchirant qui s'échappa de sa gorge.

"- Harry !"

James avait parfaitement conscience d'être mort. Et il s'en fichait. Il s'en fichait, puisque tout ce qu'il voulait, c'était protéger son fils et sa femme. Et il en avait été incapable. Il était mort, comme un incapable. Son meilleur ami était surement mort par sa faute, et bientôt, ce serait le tour de sa famille.

Sans même s'en rendre compte, il griffai sa peau, laissant les larmes couler sur son visage et les gémissement de détresse lui échapper. Il entendait son cœur battre dans toute sa tête, pulsant dans ses oreilles, alors qu'il agrippait désespérément ce sur quoi il était allongé. Avec un hoquet de surprise, ses larmes s'arrêtèrent automatiquement alors qu'il regardait autour de lui.

Que diable était cet endroit... ?

Au-dessus de lui régnait un soleil si éclatant qu'il en devenait aveuglant. Il ne voyait presque rien, distinguait à peine les murs qui avaient l'air inexistants. Il se redressa difficilement pour constater qu'il portait la même tenue que lorsqu'il était mort en beaucoup mieux. Le pantalon de toile blanc qu'il portait était si léger qu'il avait l'impression d'être nu. Il se redressa, et regarda autour de lui, essuyant pathétiquement les larmes qui coulaient le long de ses joues. Il sentit soudain une présence, entendit une respiration près de lui. Deux en fait, mais elles étaient si synchronisées, qu'elles montraient à quel point les deux personnes étaient proches. James se calma lentement, s'attendant à voir ses parents, sa mère et son père, qu'il n'avait pas vus depuis sa sixième année à Poudlard, puisqu'ils avaient succombés à une dragoncelle fulgurante.

Poudlard... Il repensa à cette époque où ils étaient en sécurité, où la seule menace qui planait était de se faire stupéfixer par un ou deux Serpentards au détour d'un couloir. James ne put retenir un sourire, très vite suivi d'un soupire. Il avait compris que pleurer ne servirait à rien et il ne voulait pas que ses parents voient les larmes qui couleraient inévitablement sur son visage s'il lâchait prise sur sa tristesse, mais il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. S'il était mort, son secret avait été révélé. Ce qui signifiait que Peter avait été torturé par les Mangemorts, peut-être même pas le mage noir lui-même. L'idée qu'ils aient fait du mal à ce pauvre Peter qu'il aimait tant lui brisait le cœur et lui donnait envie de hurler à nouveau.

"- Te bile pas, vieux frère. Il ne lui ont pas fait de mal. C'est à cause de lui que tant d'entre nous sont morts."

James se retourna vivement et sursauta. Ce n'était pas ses parents, qui lui faisaient face, mais deux amis décédés quelques mois plus tôt. Les frères Prewett, Gideon et Fabian. Ce qu'ils venaient de lui annoncer si facilement, comme si ça ne leur coûtait rien de parler de leur propre mort.

"- Vous mentez. Peter ne m'aurait jamais trahi."

Gideon et Fabian se lancèrent un regard, comme s'ils avaient prévus la réaction de de James.

"- C'était lui l'espion, James. Depuis plusieurs mois. Depuis plusieurs années.

- Il a été marqué pendant les vacances de noël de votre dernière année à Poudlard." continua Gideon.

C'était comme une deuxième mort. Il avait confié sa vie à une personne pour qui il aurait donné la sienne et... Il avait été trahi.

"- James ? Je suis désolé, mais tu n'as pas le temps de te morfondre... Ta femme ne va pas tarder à se réveiller. Et elle a besoin de toi.

Seuls les morts virent la fin de la guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant