Avant-goût

41 2 2
                                    

Vous savez, il y a un moment dans la vie où l'ignorance nous manque. Un moment où nous voudrions redevenir enfant ou bien simplement disparaitre. Je ne sais pas si l'on peut décrire ce sentiment. On ne peut comprend que si on le vie. Je ne le souhaite à personne.
Mais le pire dans tout ça c'est de se retrouver face à sois même, de se demander si c'est vraiment nous, de se poser des questions que jamais l'on aurais cru se poser, de croire des choses que l'on aurais jamais cru. D'être seule, de mourir en se consumant petit à petit.
Mais ça c'est seulement le début car après il y a la vengeance, la rancune, la honte, le mal être, le cri intérieur, la faim, la soif, la mort, le vol ...
La vie quoi !

Il y a environ deux semaines j'étais une fille ordinaire (oublions le fait que je m'appelle : Moa), simple. Le genre de fille qui se fout bien du regard des autres, le genre de fille bien dans sa peau. Mais pas trop, juste assez pour pouvoir vivre normalement. J'avais un vrai petit groupe d'amies (de vraies filles), une famille assez cool et surtout j'étais heureuse. J'adorais faire du shopping le samedi avec ma mère, aller au ciné, glander près du parc et critiquer les vêtements des passants avec Tania ma meilleure amie. Maintenant c'est moi que l'on critique. Je me demande comment ma vie a-t-elle pu changer aussi vite et devenir aussi sombre. Vous savez ce n'est pas facile tout les jours de sentir le regard plein de pitié des passants.
Depuis la mort de mes parents et de mon frère c'est vrais que tout ça est encore plus difficile. De plus que je suis recherché par la police. Car je suis mineur je devrais aller dans un orphelinat !? plutôt mourir !
Je n'arrive pas à me persuader que je n'ai plus de famille. Je ne connais que mes parents car, ils étais tout deux orphelins. Il faut croire que c'est devenu héréditaire d'être orphelin.
Devant ma tristesse les gens se sentent touchés, mais ils ne savent pas ou ne connaisse pas cette souffrance que j'éprouve. Ils n'ont pas vu ce que j'ai vu, ils n'ont pas ressenti ce que j'ai ressenti. J'ai quand-même assisté à leurs morts, putain, nous avons quand-même du nous serrer les coudes pour survivre au froid de l'hiver. Je crois qu'aucun mot n'existe pour décrire tout ça ...

Joyeux NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant