Le Papillon Noir

Chapitre 1: Le bon vieux temps

Je suis née un froid jour de novembre, le 23 pour être précise. 3kg950 pour 54cm. J'étais plutôt bien proportionnée, et on disait que j'étais un beau bébé. Je n'ai jamais compris le sens de cette phrase, car tous les bébés se ressemblent, à la naissance. Je m'appelle Blue. Oui, étrange nom pour la brune aux yeux verts que je suis, mais le destin a décidé que je m'appellerai ainsi... Je ne vous le cache pas, je déteste mon prénom.

J'étais une petite fille souriante, joueuse, et qui aimait la vie. J'allais à l'école, comme tout les enfants de mon âge, et à 4 ans et demi, je savais déjà déchiffrer les mots, au grand bonheur de ma grand-mère, qui passait ses soirées à me lire des histoires, toutes plus passionnantes les unes que les autres. Je savais mon alphabet avant même de connaitre mes chiffres ou mes couleurs, apparemment même avant d'aller à l'école, d'après ce que me disaient mes parents. J'ai toujours été plus douée avec les mots qu'avec les nombres !

À 4 ans, ma mère a fait une fausse couche, et j'ai perdu celle qui aurait dû être ma soeur. J'étais jeune, et je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je me souviens que ma mère était très triste.

L'année d'après, par un merveilleux jour de juillet, mon frère Nathan est venu au monde, de justesse. Un petit garçon un brin hyperactif, sans cheveux ni sourcils, souriant et adorablement mignon. J'avais 5 ans. Il faisait le bonheur de toute la famille.

Je ne me rapelle pas très bien de mon année de CP. Je me souviens seulement de la maitresse, qui était gentille, quoique quelquefois, elle criait, voir beaucoup, mais je l'aimais bien.

J'ai grandi dans l'amour et le bonheur de ma famille, mais dans les critiques de mes camarades de classe. Je n'étais déjà pas très appréciée à l'époque. Ce qu'on peut être cruels à 7 ou 8 ans ! Heureusement, June, ma meilleure amie, était là ! On a grandi, et fait les 400 coups ensemble, si il y en a bien deux qui se sont fait golés à bouffer des chocolats, le jour de pâques, et qui ont regardé leur mères, l'air de dire "c'est pas moi" mais avec du chocolat jusqu'aux cheveux, c'est bien nous ! Et aujourd'hui encore, même si nous ne sommes plus aussi proches, je suis incapable de lui faire la gueule plus de 10 minutes.

Mon année de CM2 a été la meilleure ! Le fait d'être les plus grands (et les interminables matches de foot) nous avaient soudés, et on faisait un peu notre loi, on défendait les plus faibles. On était comme une bande, dès que l'un d'entre nous était en difficulté, les autres allaient l'aider. Je ne vous cache pas, on en a fait, des conneries, pendant les jours de neige, où on balançait des boules de neige sur les profs ! Plusieurs ont fait des courses-poursuites avec la directrice pour ça, dont moi ! J'en suis plutôt fière, d'ailleurs !

Ah, le bon vieux temps... Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et les miennes se terminent lorsque j'entre avec hâte, dans ce collège de merde, où j'ai passé les 4 pires années de ma vie...