Chapitre 4: Un peu de lumière

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Mon année de quatrième concurrence sévèrement mon année de CM2. Je n'ai jamais participé autant en classe, je n'ai jamais eu autant d'amis fidèles, et jamais si peu de larmes. La vue était tout à coup plus facile, je ne me préoccupais presque plus de mon corps, je vivais ma vie comme celle d'une adolescente de 13 ans normale, avec des rires et des délires, et un sourire vrai. Durant cette année, j'ai aussi éveillé un vieux rêve d'enfant que je croyais oublié, devenir professeur.

Commençons par deux personnes qui a changé complètement mon cauchemar en un doux rêve. Elles s'appelaient Camillya et Azèle. Nous étions inséparable, elles étaient tout pour moi. À l'époque, j'aurais donné ma vie pour elles. Elles ont rendu la mienne meilleure, on rigolait ensemble tout le temps, elles étaient mes meilleures amies. Camillya était blonde vénitien, un peu rousse sur les bords, aux yeux noisettes, et d'une gentillesse infinie (qui d'ailleurs n'en est pas crédible lorsqu'elle s'énerve). Quant à Azèle, une pile électrique blonde aux yeux bleus-verts ! Elle parlait et rigolait tout le temps, elle nous mettait toujours de bonne humeur. Cette année à leur cotés, avec tous ces délires et ces souvenirs, fut de loin la meilleure !

Passons maintenant à une personne qui a changé ma vie. Une prof d'anglais, qui était aussi ma prof principale, et ma prof d'euro. C'était une grande brune, d'une cinquantaine d'année, un peu excentrique aux premiers abords, mais tellement gentille ! Elle est mon exemple, c'est elle qui m'a donné envie d'enseigner. J'ai adoré l'anglais pendant toute cette année, j'y ai consacré tous mes efforts, et je passerai 1 an dans les pays anglophones pour lui faire honneur. Elle compte encore énormément à mes yeux, j'ai beaucoup d'estime pour elle. Jamais je ne pourrais oublier ce qu'elle a fait pour moi.

Je me rappelle de la première vie de classe de Novembre, on parlait des différents profils des élèves, leurs histoires et leurs problèmes, et on en était venus à parler du harcèlement, et je me rappellerai toute ma vie du moment où elle s'est levée et a dit : "Une élève ici a subi les critiques de beaucoup de ses camarades de classes pendant 2 ans, et son seul souhait cette année, c'est que ça change. C'est horrible de vivre ce genre de choses, alors qu'elle n'avait rien demandé à personne !". À ce moment précis, le silence régnait dans la classe, et 12 paires d'yeux se sont tournés vers moi. Les 12 élèves de mon ancienne classe. Je suis passée du blanc de peur (qu'elle dévoile mon prénom) au rouge de honte ! Quand j'y repense, ça me fais sourire.

Puis il y avait lui. Alexander. 1 an et 3 mois d'amour. Un an et 3 mois qui aurait pu durer toute une vie, si mes parents ne s'étaient pas mêlés de ce qui ne les regarde pas. Bien sur, il habitait à Bordeaux, à 650 bons kilomètres de chez moi. Mais, il a convaincu ses parents de démenager à 30km de chez moi, il m'écrivais des poèmes, on établissait des plans sur la comète pour se voir, rien qu'un instant. On a tout imaginé, tout sauf ça.

À huit mois d'une relation fusionnelle et innocente, mes parents ont découvert une consommation un peu excessive de mon forfait. Je leur est dit que c'était parce que je jouais dans le bus, ce qui était vrai, mais ils ne m'ont pas cru, et ont cru essentiel de fouiller dans l'historique de mes messages, et pour protéger Alex des griffes d'un père jaloux, et d'une mère un peu trop protectrice, j'ai dit que je ne le connaissais pas. Sauf que, manque de chance, ils avaient le contenu des messages sous les yeux. J'ai été privée de téléphone pendant 1 mois, ils m'ont demandé de le quitter devant eux, ce que je n'ai pas fait, donc ils m'ont envoyé dans ma chambre. J'y ai pleuré tout le week-end sans qu'ils lèvent les yeux sur moi, soi-disant que j'avais mérité ma punition. À partir de ce moment, une partie de moi s'est brisée, une partie du lien avec mes parents est parti en morceaux. Un lien que j'ai acquis durant 13 longues années.

Après cela, la vie n'avais plus aucun sens, j'étais plus distante avec Alexander, pour moi, j'étais la fille de personne, qui n'avais pas besoin d'amis. C'était le début de la fin, je le savais bien. Je reste convaincu que c'est de la faute de mes parents si nous ne sommes plus ensembles,  et aujourd'hui encore, je ne comprends pas pourquoi ils ont tant tenu à mettre fin à notre amour: pourtant, il n'y avait rien de choquant, ou pervers, non rien ! Ça se limitait à notre routine et des "je t'aime" c'est tout ! Je leur en veut beaucoup.

Une courte période de joie, en effet, car mon année de troisième réservera encore bien des surprises...

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 26, 2015 ⏰

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