Rends Moi Vivante.

Chapitre 1

3 Mois Plus Tôt

« Sortez vos livres et commencez à étudier le texte page 164. » annonça la voix froide de Madame Suibos.

Les élèves de la Terminale B3 obéirent dans le silence. Parler dans le cours de la vieille femme ingrate révélait une envie prononcée pour les heures de colle en masse et même les élèves turbulents préféraient se taire que de passer des heures supplémentaires dans une salle surveillée par un bouledogue grincheux, communément appelé Monsieur Bratain.

La classe B3, majoritairement composée de sportifs se distinguait par son habituelle capacité à dégager une atmosphère bruyante dans chaque cours auxquels elle participait.Il était surprenant de savoir que cette classe où rugbymans,footballeurs et basketteurs se coutoyaient, était aussi une classe littéraire. Brillante idée du proviseur de rassembler ce qu'il appelait « les élèves opposés » dans une seule même classe, voulant prouver à ses supérieurs qu'il était capable de grands exploits. Seulement, son seul mérite fut que que la moyenne générale de cette classe, toutes matières confondues, ne s'élevait pas plus haut que 9. Un neuf soutenue par une petite poignée d'élèves qui travaillait nuit et jour , tournant autour de 17 de moyenne générale. Mais leur minorité ne pouvait augmenter le résultat que donnait tous ces sportifs obsédés par une seule chose : le championnat inter-lycée où ils pourraient décrocher une bourse pour l'université.

Ceci-dit, ce n'est pas cet ensemble de possesseur de testostérones qui nous intéresse, mais une jeune fille aux cheveux ébènes, ses lunettes plongées dans son livre de littérature anglaise, cherchant les informations aux questions posées par Madame Suibos.

Agathe n'était pas comme toutes les autres filles. La brune préférait passer son temps à s'enrichir de connaissances que de battre des cils devant les joueurs de sa classe.C'était sûrement à cause de cette priorité qu'elle apportait aux études, que les autres étudiants la nommaient « l'Encyclopédie ».Malgré tout, Agathe ne se faisait pas intimider, on l'ignorait juste. Elle ne possédait qu'une amie dans son école, et celle ci au plus grand étonnement était la fille la plus populaire. Beaucoup de gens ont été surpris au premier abord de voir leur « Reine »traîner avec la première étudiante de l'établissement, mais ils avaient compris bien assez vite que le lien qui les liait était indestructible. Agathe et Marine étaient aussi soudées que les doigts d'une main. Elles se connaissaient depuis leur naissance et ne s'étaient jamais quittées malgré les caractères opposées.

Aussi impossible que cela pouvait l'être, Agathe était le feu et Marine la glace. La brune était semblable au feu de bois que l'on observe de loin mais qui, lorsqu'on l'approche de trop près nous brûle violemment. Ce trait de personnalité était une chose que jalousait Marine au plus au point.Une multitude de gens lui avaient souvent dit que sa chevelure rousse était un signe de son tempérament explosif mais le contraire était plus juste. La jeune rousse était certes sociale et souriante, mais quand on l'a connaissait un peu plus, on pouvait se rendre alors compte qu'elle était tel un iceberg : Froide et Dangereuse .

Elles étaient littéralement l'inverse l'une de l'autre, mais pas comme tout le monde pouvait le penser.Un grand nombre de filles avaient d'ailleurs tenté de briser cette amitié qu'elles considéraient comme « contre nature »,croyant que le lycée était comparable à la savane, Marine étant la lionne et Agathe la gazelle au bord de son ruisseau. Mais à leur plus grand péril, elles se retrouvèrent toutes à la fin de la chaîne animale, résultat dû à une colère glaciale de leur Reine. Comme le dit le diction : « Qui s'y frotte, se pique ».