Chapitre 2

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Un frisson la parcourut. Encore ce même frisson, identique à celui qu'elle avait ressentit quand elle s'était retourné, croisant ce regard froid, comme un ciel ennuagé. Agathe savait, sentait qu'il était là, derrière elle, la fixant, ses yeux détaillant son corps de dos.


« ... Euros s'il vous plaît »répéta une voix agacée.


La jeune femme se retourna vers la caissière qui lui tendait une main, quémandant l'argent, tandis que son autre main tenant le moka commandé. La serveuse haussait un sourcil, sa main tendue se refermait sur elle même comme un automate. Agathe se pressa pour donner ce qu'elle devait et se hâta vers la sortie pour croiser le jeune homme aux yeux gris, et enfin lui demander pourquoi l'observait-il ainsi. Mais lorsqu'elle se trouva au milieu de l'allée , il n'était plus là.


***


« Allez s'il te plaît , fais pas ta rabat-joie ! » supplia Marine, assise au bord du lit d'Agathe.


La chambre de celle-ci était dans les tons gris et parme. C'était un mélange de froideur et de douceur mais qui dégageait malgré tout une certaine chaleur, comme un cocon. La pièce comportait un lit deux places dont les côtés étaient occupés par deux petites tables de chevets blanches et de tapis moelleux noirs. Perpendiculairement au lit se dressait une grande fenêtre possédant un espace aménagé pour flâner, s'évader. Ce lieu était le préféré d'Agathe, là où elle pouvait dévorer ses romans et écrire les milliers de scénarios qui lui passaient par la tête. La vue donnait sur la rue propre et calme du lotissement, vue qu'Agathe appréciait particulièrement les soirs d'automne où les feuilles tombaient lentement devant ses yeux.

Parallèlement à sa fenêtre se trouvait un vaste bureau où de nombreux travaux s'empilaient soigneusement. Malgré l'ordre, on pouvait voir des feuilles griffonnées, déchirés comme si les mots contenus au coin de la feuille n'avaient pas plût à leur propriétaire. Au contraire, ses fameux morceaux de papiers n'avaient disparu dans une quelconque corbeille, ils étaient affichés au mur devant le bureau. Des centaines de papiers colorés où phrases philosophiques, tirades théâtrales, expressions célèbres et inconnus, et pensées tragiques cohabitaient ensemble.


Ses yeux scannaient ses mots accrochés,où l'écriture semblait naturellement familière. Agathe était assise sur son fauteuil de travail, les jambes repliés sur sa poitrine alors qu'elle écoutait sa meilleure amie d'une oreille distraite.


« Hé oh ! Tu m'écoutes un peu quand je te parle ? » demanda Marine les bras croisés, une moue boudeuse sur le visage.


Agathe tourna sa chaise en direction de son interlocutrice, son corps trahissant le comportement d'un enfant pris en plein délit.


« Désolé Marine, tu disais ? »s'excusa timidement Agathe en posant son menton sur ses genoux.


« Donc je te disais, qu'il était impératif que tu viennes à ma soirée ! » s'enthousiasma la belle rousse en sautillant légèrement sur le lit.


Agathe ouvrit la bouche pour rétorquer mais seul un soupir glissa entre ses lèvres. Elle se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise.


« Marine, s'il te plaît, on en a déjà parlé ! souffla désespérément Agathe. Je ne veux pas y aller, je ne serais pas à ma place et tu le sais très bien. »


« Oh mais arrête de dire ça» désapprouva Marine en levant les yeux au ciel.« Je sais que tu t'y amuseras. Et puis tu vas quand même pas passer toute ton adolescence dans ta chambre non? »


La brune voulut dire oui. Elle ne voulait que ça, passer ses nuits et ses jours dans son cocon à rêvasser, lire et regarder des films. Elle n'avait besoin de rien d'autre. Pas besoin de fêtes, d'alcool, de tabac ou de toutes ces autres choses que les gens de son lycée prenaient abusivement.Agathe n'était pas comme les autres filles qui sortaient pour s'amuser ou pour se chercher un nouveau copain. Non, Agathe était bien meilleure que ça. Certes elle était asociale et solitaire, mais elle ne dépendait de personne pour vivre, elle n'avait besoin de personne.

Mais dans un coin de sa tête, elle se demandait si plus tard elle ne regretterait pas de n'avoir pas accepté aux moments propices les opportunités qui s'offraient à elle.


°°Après tout ce n'est qu'une petite fête non ? Il ne peut m'arriver rien de bien méchant. Et puis si ça me plaît pas, ce sera la dernière. Alors pourquoi pas ?°° pensa Agathe.


Incertaine, la jeune fille obtempéra,emportant sa meilleure amie dans une joie soudaine.

Quant aux parents d'Agathe, étonnamment ils acceptèrent que leur fille aille à une soirée. Cela choqua les deux jeunes filles qui s'attendaient à un refus catégorique car voyez-vous, Paul et Maryse sont des parents surprotecteurs. Ils font très attention à leur fille et sont assez stricts avec elle. On pourrait même qualifier leur éducation d'extrême par rapport au comportement mature et sage d'Agathe. Mais cela fait bien des années que les gens ne se posaient plus de questions quant à leurs méthodes si particulières.


Ainsi, Agathe se retrouva engagée dans une soirée qui s'annonçait époustouflante, Agathe le pressentait au fond de son être.


Que la fête commence !


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Voici le deuxième chapitre de Rends-Moi Vivante. Je suis toute excitée de rentrer petit à petit dans l'histoire qui , je vous le promets, sera hors du commun.


Donc si vous avez des questions, si vous voulez plus d'informations sur un personnage ou sur quoique ce soit, n'hésitez surtout pas je vous répondrais avec joie par commentaire ou par message privée.


N'oubliez pas de voter, ça fait toujours plaisir et ça me pousse à écrire encore plus !


Je vous embrasse et à la prochaine fois !


xxx Preciosa  

Rends Moi Vivante.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant