Pensées

Non au harcèlement

Vous le savez surement, cette année une journée pour lutter contre le harcèlement à l'école: le 5 novembre. J'éspère que le texte vous plaira.

On dit que l'adolescence est unepériode difficile, parce que l'on se construit. Et bien monadolescence a été merdique. J'ai été victime de harcèlement.J'ai pleuré tous les jours pendant 5 ans. Tous les matins j'arrivaisen retard, pour ne croiser personne dans les couloirs, et tous lessoirs je partais plus tot. Et même comme ça, on m'insultait dansles couloirs, j'ai eu le droit à des "salope", "pute","conne", et j'en passe. On me bousculait, on me frappaitjusqu'au bleus, jusqu'à ne plus sentir mon corps, jusqu'à ne pluspouvoir me relever... On me disait que c'était de ma faute, quej'étais coupable d'avoir un corps plus développé que les autres,d'être plus mature que les autres, de ne pas trouver de plaisir àmatyriser quelqu'un d'autre. J'étais fautive, quoi que je fasse,quoi que je dise.

Je me suis alors demandée si çan'était pas de ma faute. Après tout, si tout le monde était contremoi, peut être que j'avais effectivement fait une erreur. Mais où ?Je n'avais jamais changé de comportement, j'avais toujours été lamême, alors ou était cette erreur fatale ? Pourquoi étais-jedifférente ? Cette différence me consumait, pourquoi je ne pouvaispas avoir une adolescence normale, avec des amies et des rires ?Pourquoi je devais pleurer tout les soirs, pourquoi j'étais obligéede me blesser physiquement pour évacuer la pression, pour oublier ladouleur mentale ? Pourquoi j'étais obligée d'en arriver la putain ?Je n'ai jamais essayé d'en parler, je voulais prouver que je pouvaism'en sortir seule, sans l'aide d'un adulte. Quelle idiote j'ai été...

Je me suis donc résignée en espérantque ça passe, qu'un jour je trouverais quelqu'un à qui me confier.Et, un jour, je suis tombée amoureuse, éperduement et totalementamoureuse. Les insultes et les coups ne m'atteignaient plus, je nepensais qu'à cette personne, au bonheur que j'avais à passer dutemps avec elle. Et ça à été la plus grosse erreur de ma vie. Jeme suis mise à nu devant cette personne et elle m'a abandonnée, jelui ai racontée ce qu'on me faisait et elle n'a pas réagi, elle aété le témoin de mon harcèlement. Comme tant d'autres, elle aregardé sans réagir, sans m'aider, sans rien dénoncer. Avez-vousidée de ce que c'est de se faire maltraiter devant un publicimmobile ? On a envie de leur crier de réagir, ou de partir, mais onse tait, pour ne rien empirer à notre malheur. J'ai aimé cettepersonne sans condition et elle m'a tourné le dos alors que je luiavais donné mon coeur, elle m'a prit la seule chose qui me restait,mon amour propre. Déjà mal, elle n'a fait que m'enfoncer un peuplus.

Seule face à tous j'ai décidé departir, pas dans un autre établissment non, je pensais que c'étaitune fuite inacceptable. J'ai préféré partir, tout simplement. Etaujourd'hui je le regrette, parce que même si j'ai été malmenée,insultée, trahie, exclue et ignorée, j'aurais du me battre.J'aurais du en parler, pas forcément à mes parents, pas forcémentà mes professeurs. Mais j'aurais pu appeler le 3020 par exemple,pour parler à quelqu'un à l'écoute de mon problème. Au lieu de çaje me suis isolée et aujourd'hui je le regrette amèrement.

Donc, si vous êtes vous-même victimede harcèlement ou que vous en êtes témoin, aidez-vous et aidez lesautres. Parlez-en à quelqu'un. À vos parents, à vos professeurs, àun ami, à un membre de votre famille ou appellez le 3020. Mais nerestez pas seul. Il y a forcément une autre solution. Parce qu'ilexiste quelqu'un qui pourra vous aider, il faut juste le trouver.