Chapitre 2

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Avec cinq minutes d'avance, saluez l'exploit !, je pénètre dans la demeure familiale. Celle dont je me suis échappée il y a peu et qui ne me manque pas du tout. Maman a, comme il se doit, décoré les lieux de façon très... chargée. Mes parents adorent Noël et en font toujours des tonnes. D'ailleurs, le jour J, ils réunissent tous les membres de la famille qui vivent à proximité. Une journée trop bruyante et fatigante à mon gout. Chaque année, je dois perpétuellement me justifier auprès de ma grand-mère paternelle sur le fait que je n'ai pas encore de petit-ami. Bordel, si elle savait... Elle en perdrait son dentier.

J'essuie avec soin mes bottes enneigées sur le tapis en criant bien fort que je suis là. J'entends des voix en provenance de la cuisine et du salon mais personne ne semble avoir remarqué ma présence. Bon sang, n'importe qui pourrait entrer ici, voler toutes les merdes de mes parents et s'en aller sans que personne ne s'en soit aperçu.

J'ôte ma doudoune que j'accroche sur le porte-manteau quand je vois ma sœur apparaitre devant moi. Ça doit faire un peu moins de quatre mois que je ne l'ai vue. Elle s'est embellie. Est-ce possible ? Ses cheveux noirs ont poussé et lui tombent sur les épaules en un joli dégradé bien lisse. Elle est légèrement maquillée et ses joues sont roses de bonheur. Elle rayonne, littéralement. Je ne l'ai jamais vue comme ça. Elle s'approche de moi et vient m'étreindre brièvement. Ouh la, c'est la fête ou quoi ? Ne voulant pas la vexer, je réponds maladroitement à son accolade et lui claque une bise sur la joue.

— Tu as fait bon voyage ?, lui demandé-je, un peu embarrassée par cette effusion dont je n'ai pas l'habitude.

— Oui mais qu'est-ce qu'on se les gèle ici !

Je souris, pensant au magnifique pull qui l'attend sous le sapin. Elle porte des leggings noirs et une robe-pull écru assez ample qui lui dévoile une épaule. Une ceinture resserre sa taille et des Uggs finissent de compléter l'ensemble. J'ai l'impression qu'elle a maigri ou alors c'est la robe qui donne cet effet.

— Bah, t'aurais dû rester en Californie si tu ne voulais pas frôler les – 19 degrés.

— Merci Lauren. Moi aussi, je suis ravie de te voir.

Merde, je l'ai froissée. Je n'ai pas de tact en règle générale et encore moins quand il s'agit d'Amanda.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire.

— Te fatigue pas. Allez viens, je vais te présenter Bastian.

Je la suis dans le salon et m'arrête net en voyant un grand mec baraqué, des cheveux noirs attachés en une queue de cheval à l'arrière de la tête, en pleine discussion avec mon père. Il est de dos et se retourne lorsque ma sœur vient lui passer un bras autour de la taille.

— Bastian, je voudrais te présenter ma sœur, Lauren.

Lui, avec ma sœur ? Non, impossible. Il me sourit avec chaleur tandis qu'il se dirige vers moi d'une démarche virile et féline. Mon Dieu. Une mèche s'échappe de sa coiffure alors qu'il se penche pour me faire la bise. J'en reste sans voix. Bon, ce n'est pas le premier mec super canon que je vois, hein. Ce qui m'étonne en revanche, c'est qu'il soit amoureux de ma sœur. Ce n'est pas le genre de gars qui s'intéresse à Amanda, d'habitude. Elle est jolie, là n'est pas la question. C'est juste qu'elle est trop... sérieuse, coincée... Enfin, vous voyez quoi !

— Ça va Lauren, remets-toi, me lance soudain ma sœur.

— Laisse-moi deux secondes, tu veux ? C'est du sérieux entre vous ou c'est juste une histoire de sexe ?

— Enfin Lauren !, me sermonne mon père.

Je remarque que Bastian sourit malicieusement tout en entourant les épaules de ma sœur d'un bras protecteur et possessif. Celle-ci lève la tête en quête d'un baiser qu'il ne tarde pas à lui donner. Berk. Je vais vomir. Me soustrayant à cette vue de cœur et de paillettes rose fluo, je me rends dans la cuisine pour avertir ma mère de mon arrivée. Elle s'affère à cuire des lasagnes.

Désire-moi... Si tu peux (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant