Partie 2

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Thomas avait monté les marches de son perron, une enveloppe à la main. C'était la seule chose qu'il avait reçue aujourd'hui. Elle était rouge et ne contenait aucune information à part son nom écrit en majuscules. Il savait donc que cette lettre était pour lui mais n'en connaissait pas l'expéditeur.

Posant ses clés sur la table, il l'ouvrit, impatient de découvrir son contenu.

Il le regretta.

Jamais il n'aurait dû ouvrir cette enveloppe. C'était une blague, ça ne pouvait être que ça, mais quand même, ça faisait froid dans le dos. Il relit plusieurs fois le message pour être sur de ce qui y était écrit.

12 morts.

3 par jour.

Vendredi tu seras le treizième.

Ce message était accompagné de trois petits bouts de papier. Il les lut un par un.

1. Anthony Delporte

2. Sophie Moreau

3. Mireille Bernard

Il lâcha tout. Que signifiaient ces noms ? Qui lui avait envoyé ce message ? Pourquoi ? La personne devait connaître sa phobie et voulait lui faire peur voilà tout. C'était une blague de mauvais goût. On n'envoie pas des menaces de mort pour plaisanter.

En soupirant il jeta tous les papiers à la poubelle et se servit une bière. Toute la soirée, il ne cessa de penser à ce message. Qui pouvait bien lui avoir envoyé cette enveloppe ? Ses amis et collègues de bureau étaient au courant de sa paraskevidékatriaphobie mais il n'en voyait aucun qui serait capable de plaisanter là-dessus. Et ces noms... Qui étaient ces personnes ?

Ayant soudain une idée, il se leva précipitamment et récupéra les bouts de papier et le message dans la poubelle. Il prit ensuite son ordinateur portable qu'il posa sur ses genoux et entreprit de taper les noms dans la barre de recherche. Il commença par le premier : Anthony Delporte. Les résultats s'affichèrent et il cliqua sur le premier lien qui le dirigea sur le journal local. Choqué par ce qu'il voyait en gros titre, il parcourut l'article pour avoir plus d'informations.

Il retint le plus important à savoir qu'Anthony Delporte, un homme de trente-quatre ans, avait été retrouvé pendu chez lui en fin de matinée. Selon les enquêteurs sur place, il se serait donné la mort mais ils n'avaient pour l'instant aucuns détails concernant ce qui avait pu pousser cet homme à vouloir mettre fin à ses jours.

Thomas prit le deuxième papier et entra le nom. Le résultat fut pratiquement le même. Sur le même journal, il découvrit que Sophie Moreau, vingt-huit ans, s'était apparemment suicidé en début d'après-midi en se noyant dans sa baignoire. Aucune explication à ce geste n'avait été renseigné.

La troisième, Mireille Bernard, cinquante-cinq ans, avait elle aussi été retrouvé chez elle, une balle dans la tête. Les enquêteurs avaient conclu à un suicide mais encore une fois, la victime n'avait apparemment aucune raison d'avoir voulu en finir.

- Oh mon Dieu, chuchota Thomas sous le choc de ce qu'il venait de découvrir.

Il ferma son ordinateur et but le reste de sa bière.

Tous ces morts aujourd'hui. Tous des suicides inexpliqués. Trois morts comme c'était écrit sur le message.

Il secoua la tête. Non, quelqu'un avait entendu parler de ces gens et s'était amusé à lui envoyer ce message pour lui faire peur. Ça avait marché. Maintenant il ne pouvait s'empêcher de penser à ces morts survenus dans sa région et à la menace qui le prévenait de la sienne ce vendredi.

Le fait que ça soit un vendredi 13, le conforta dans l'idée que c'était une blague. Une personne s'amusait de sa phobie et voulait lui filer les chocottes.

Il se promit d'interroger ses amis le lendemain et se coucha en imaginant qui pouvait être derrière tout ça.

Mourir un vendredi 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant