Partie 1

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La paraskevidékatriaphobie, est, comme vous pourriez le trouver sur Wikipédia, la phobie du vendredi 13.

Thomas avait vingt-trois ans et cela en faisait maintenant onze qu'il vivait avec cette peur, depuis que ses parents et son grand frère avaient trouvé la mort dans un accident de voiture survenu un vendredi 13. Le psychologue que sa grand-mère l'avait envoyé voir après l'accident avait parlé d'un « stress post-traumatique », l'assurant que ça disparaîtrait avec le temps. Mais c'était toujours là et tous les vendredis 13, il restait enfermé chez lui, passant sa journée à regarder des films, portes et fenêtres précautionneusement fermées par peur qu'il lui arrive quelque chose.

Il y a beaucoup de superstitions autour de ce jour et de ce chiffre -« maléfique » pour certains. Au cours de ses recherches, Thomas avait d'ailleurs appris que Stephen King était lui-même triskaidékaphobe, mot utilisé pour qualifier la phobie du chiffre 13. En effet, cette peur l'empêchait apparemment de lire les pages 13 des livres. Ça pouvait paraître drôle comme ça, mais comme toute autre phobie, ça ne l'était pas pour ceux qui la vivait.

Aujourd'hui c'était lundi. Comme tous les matins, Thomas se leva à 6h00 après que son réveil ait sonné et qu'il ait eu le temps d'émerger. Il était conseiller financier dans une entreprise à dix minutes de marche de chez lui mais préférait toujours être en avance même s'il ne commençait le travail qu'à 8h00.

Thomas appréhendait cette semaine car vendredi ce serait le 13 novembre. Il savait qu'il n'irait pas travailler ce jour-là. Son patron était au courant de sa phobie et lui permettait de prendre son jour de congé.

Il avait déjà tout prévu. Une pile de films, de livres et il ne sortirait sous aucun prétexte. C'était un jour angoissant pour lui car il avait beau être dans son lit devant un bon film, il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui pourrait lui arriver. Une fois que minuit était passé, il pouvait enfin trouver le sommeil et sa vie redevenait normale jusqu'au prochain vendredi 13.

Aimant son job, il partit de bonne humeur pour cette journée chargée qui l'attendait. Malheureusement ce bonheur fut brisé net le soir même lorsqu'il ouvrit son courrier.

C'est à ce moment-là que son cauchemar débuta.

Mourir un vendredi 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant