Partie 3

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En arrivant à son travail le lendemain, Thomas s'assit devant son ordinateur mais ne l'alluma pas tout de suite. Il était encore perdu dans ses pensées concernant le message de la veille. Il venait d'appeler deux de ses amis qui lui avaient jurés n'être pour rien dans cette histoire et lui avaient conseillé d'aller voir la police.

Il avait décidé de ne pas y aller. Cette histoire n'était pas sérieuse et on lui dirait sûrement ce qu'il savait déjà : on essayait de lui faire peur.

Ses pensées furent interrompues lorsque quelqu'un frappa à la porte. Il enleva son sac du bureau et se tint convenablement avant de lancer un «entrez » plein d'assurance. À la vue de son collègue William, il se détendit et l'invita à s'asseoir sur le fauteuil en face de lui.

- Salut mon pote ! Je t'ai dis bonjour tout à l'heure mais tu ne m'as pas répondu, lui apprit-il en souriant.

Les deux hommes se connaissaient depuis l'arrivée de Thomas dans la boîte il y a deux ans. Ils avaient tout de suite sympathisé même si William avait dix ans de plus que lui.

- Ah oui ? répondit Thomas. Je ne t'avais pas vu désolé. Je devais être perdu dans mes pensées.

- Oui c'est ce que j'ai vu. Tu vas bien ? On dirait que quelque chose te tracasse.

Thomas se redressa un peu plus dans son siège. William était un ami mais il hésitait à lui parler de toute cette histoire. Il ne voulait pas qu'on le prenne pour un fou, parano à cause de sa phobie. Mais quand même...des menaces de mort c'était pas rien. Et puis si ça se trouve, son ami lui dirait que c'était lui l'auteur de cette blague, même s'il en doutait fortement. Ce n'était pas son genre de faire ça.

Alors il se lança et lui raconta tout. William haussait les sourcils, semblant réfléchir à tout ce que son collègue était en train de lui dire.

- Tu n'as aucune idée de qui aurait pu te jouer un tour pareil ? lui demanda William lorsqu'il eut terminé.

Il fit non de la tête.

- Écoute, je suis sur que c'est rien. Juste une personne qui veut te faire peur pour vendredi. Tu sais c'est facile maintenant de savoir tout ce qui se passe dans le monde. La personne a juste eu à trouver des morts dans la région et à te les envoyer. Pourquoi faire en plus ? Pour que tu crois que c'est elle qui les avait tués ? Dans les journaux ils ont bien dit que c'était des suicides non ? Alors tu n'as pas à t'en faire crois moi.

- Oui, tu as peut-être raison, répondit Thomas en trouvant cette explication logique.

- Peut-être ? Non, j'ai raison mon pote ! Et tu sais quoi ? Pour te changer les idées je t'invite à boire un verre ce soir après le boulot !

Sans attendre de réponse, il se leva en souriant et quitta le bureau de Thomas après lui avoir fait un signe de la main.

La journée passa vite car ils avaient eu beaucoup de clients à conseiller. Les deux amis s'étaient rejoint comme prévu dans un café et Thomas avait réussi à oublier les menaces qu'il avait reçues.

Vers vingt-et-une heure il arriva devant sa maison et s'immobilisa devant sa boîte aux lettres. Il avait peur de ce qu'il pourrait y trouver mais la curiosité l'emporta et il l'ouvrit.

Rien.

Il lâcha un long soupir de soulagement et remonta chez lui. William avait raison. C'était un canular et tant mieux.

Après avoir dîné, il s'assit sur le canapé et prit son ordinateur. Il l'alluma et entreprit de travailler sur un dossier de son entreprise. Alors qu'il le relisait, l'écran devint noir et un message s'afficha lentement.

4.Jonathan Giron

5.Nicolas Roussel

6.Leo Roussel

L'écran resta bloqué sur ces trois prénoms tandis que Thomas tentait de calmer les battements de son cœur en respirant profondément. Ça recommençait.

Plus tôt en ne voyant pas d'enveloppe rouge, il avait cru que c'était fini, que le plaisantin avait décidé de le laisser tranquille. Mais non. Il lui avait de nouveau donné trois noms.

Il les nota et alla sur internet. Il avait peur, ses mains ne cessaient de trembler et il transpirait à grosses gouttes.

Comme la veille, il ne mit pas longtemps à trouver des informations sur ces trois personnes. Il découvrit avec effrois qu'elles étaient mortes le matin même, au même endroit et au même moment.

En effet, une bombe avait explosé dans un bureau de tabac dans la région, faisant trois victimes : Nicolas Roussel, commerçant de quarante-deux ans, son fils de sept ans, Leo, et Jonathan Giron, un client de trente-trois ans.

Ça ne pouvait plus être une coïncidence. Tout ça n'était pas une plaisanterie, il en était sûr à présent.

Quelqu'un lui en voulait.

Il allait mourir.

Un vendredi 13.

Mourir un vendredi 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant