Chapitre 3

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Je reste quelques minutes, les mains sur mes genoux et mes yeux rivés sur l'écran de mon téléphone. À l'instant même où Mr. Jackson s'est garé, le silence avait enveloppé la voiture. J'avais chercher en boucle une phrase à dire mais rien ne correspondait à la situation. Une petite sonnerie retentit. Mon téléphone. Je le deverouille, voyant du coin de mon oeil que mon professeur d'histoire suit mes mouvements. C'est ma mère et surprise, elle ne peut pas venir me chercher ! Une urgence à l'hôpital.
Je peste et fourre mon téléphone dans mon sac.
- Je me suis permet de lire derrière ton épaule. Tu veux que je te ramène chez toi ? Me demande gentiment Mr. Jackson.
Je ne suis pas surprise de sa requête. Je n'ai pas le choix de toute façon.
- Oui, s'il vous plaît.
Je me tasse dans le fauteuil et laisse mon regard se posé sur la fenêtre. Ma mère a le don de me mettre dans de beaux draps ! J'indique mon adresse au professeur et me tais pour la seconde fois.
Le trajet est très rapide et heureusement. Je regarde défilé les arbres et quelques bâtiments qui apparaissent devant mes yeux. En à peine dix minutes, nous sommes déjà garés devant le parking de mon appartement. Alors que je m'apprête à sortir de la voiture, Mr. Jackson me retient en posant une main sur ma cuisse. Ce geste me donne comme une décharge électrique et je manque de m'etouffer.
- Je peux faire un tour chez vous ?
Il passe du vouvoiement au tutoiement comme il le désire.
- Oui, bien sûr, je répond un  peu perdue.
Je refuse de le regarder quand il me suit derriere mes talons. Je me précipite à l'intérieur de l'immeuble pour recevoir le moins d'eau possible. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur et pris pour que celui-ci arrive au plus vite. Mr. Jackson se tient derrière moi. Je sens son souffle régulier contre ma peau et son odeur naturelle qui sent le romarin. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, il me pousse doucement à l'intérieur. Je me dirige rapidement vers le fond le cabine. J'appuie sur le bouton qui mène à mon étage. Je me balance d'avant en arrière lorsque soudainement mon professeur me prend la main.
- Je n'apprécie pas beaucoup les ascenseurs, me confit-il en riant nerveusement.
Je ne retire pas ma main. Je me sens comme obligé de le protéger.
- Deux étages seulement.
Je ne cherche pas son regard. Je n'ose même pas le regarder. Sa main dans la mienne me fait énormément d'effets. J'aimerais lui sauter au cou mais c'est impossible, malheureusement. Lorsque le son qui indique que nous arriver à l'étage, Mr. Jackson garde ma main dans la mienne mais passe devant moi. Deuxième porte à gauche. C'est là que je vis. Munis de ma clé, je me hâte d'ouvrir la porte et m'engouffre à l'intérieur. Je lie soudainement mes doigts à ceux de mon professeur d'histoire tandis que je jette mon sac sur le canapé et me débarrasse de mes baskets.
- Donc, c'est ici que tu vis ?
Je hoche la tête. Certes, ce n'est pas très grand mais nous sommes très bien ici, ma mère et moi.
- Fais moi montrer ta chambre, me souffle-t-il en passant ses deux bras autour de ma taille.
Je sens que ce n'est pas une bonne idée. J'ai peur de la façon dont ca va se finir. Je décide quand même de l'emmener dans le couloir et donc, dans ma chambre.
Cette dernière n'est pas très grande. Les murs sont crèmes, du parquet est posé au sol. J'ai un lit double avec des couvertures grises. Mon bureau est à ma gauche, mon armoire en face. C'est très rangé et très simple.
- J'aime beaucoup, dit Mr. Jackson.
Je repousse les coussins qui sont empilés sur mon lit et m'assois sur le matelas. Mon professeur fait de même.
- D'ailleurs, quel est votre prénom ? Lui demande-je.
C'est vrai que j'aimerais mettre un nom sur son visage.
- Andrew.
Andrew. Andrew. C'est un très joli prénom !
- Qui est-ce ? Se demande-t-il en prenant une photo posée sur ma table de chevet. Je saute presque sur Andrew pour reposée la photo.
- Personne, lui repondis-je.
Je me rend compte que je suis assise à califourchon sur lui et que sa main s'est presque naturellement posée sur ma hanche. J'essaye de me dégager mais Mr. Jackson repose la photo et me rapproche davantage de lui.
- J'ai qu'une envie, c'est de t'embrasser mais c'est mal.
Mes yeux sont rivés dans les siens et je me rapproche de ses lèvres.
- Je m'en fiche de ce qui est bien ou non. J'en ai envie aussi.
Sans plus attendre, je pose mes lèvres sur les siennes. J'ai l'impression que c'est faux, que je suis dans un rêve. Il me bascule lentement afin de se retrouver au dessus de moi. Ses mains n'ont pas quittées mes hanches tandis que les miennes sont remontées autour de sa nuque. Le baiser devient plus langoureux, plus fort. La main de Andrew se faufile lentement sous le pull que je porte. Il ne va plus haut que mon ventre et je le remercie mentalement. Ma jambe se croise sur son dos. Nos langues se caressent et je sais que mes lèvres vont être gonflées. Mais ca ne doit pas marché ainsi. Il a dix ans de plus que moi, à tout casser. Et c'est mon professeur.
- Andrew..
Celui-ci se recule alors, son front barré de ses sourcils.
- Désolé. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Vous m'avez emmené dans cette chambre. Vous m'avez limite sauter dessus. Je n'ai pas su vous repoussez. Pourquoi avez-vous fait ça?
Je rêve ! Il est énervé contre moi ! C'est lui qui a prit ma main.. Mr. Jackson se lève de mon lit en reajustant ses vêtements.
-Partez ! Crie-je. Vous n'aviez qu'à le dire si vous ne vouliez pas.
Je me sens plus honteuse que tout. Je me lève moi aussi du lit et pousse le professeur vers la sortie.
- Vous n'êtes qu'un enfoiré!
Une fois la porte d'entrée ouverte, Andrew soupire légèrement puis caresse ma joue du revers de sa main.
- Oublie tout, c'est mieux.
Il me deconcentre. Il me perturbe. Sur ses yeux perdus, je ferme lentement la porte et me laisse tombée au sol contre celle-là. Je me trouve alors idiote. Que m'est-il arrivé?
J'entend ses pas qui s'éloignent et je me hais. Je me hais plus que tout. C'est la plus grosse erreur de toute ma vie mais je n'ai pas le droit de pleuré car demain, je devrais l'affronter, l'ignorer et faire comme ci ce baiser, comme ci cette scène, cet instant n'avait jamais existé. Pour lui, ca sera facile mais pas pour moi.

Mr Jackson.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant