Une colo de ski

Chapitre 3 ~ Une fille

J'etais assise sur le lit et "il" était là, planté devant moi. Je dis :
-Bon, on fait quoi ?
- ...
-Je n'ai qu'à dormir en bas et toi en haut d'accord ?
- Ok, ça marche.
J'étais terriblement gêné de dormir dans une chambre de garçon, j'avais aussi un peu peur qu'il m'arrive quelque chose avec eux ... Mais bon, c'est une chambre, c'est juste pour dormir ! Pas plus. Je n'aurais qu'à me changer dans les toilettes.
Des anim vinrent frapper a notre porte :
- Descendez, regroupement dans la salle chamois !
- On arrive.
Quand je sorti de la chambre, les garçons se retournaient sur mon passage. Pourquoi cette fille est-elle à l'étage des garçons ? Je suis terriblement mal à l'aise.
J'ignore leur chuchotements pas très discret, et descend à toute vitesse. Je me demande bien comment je vais me faire des amies fille si je vis avec des garçons ... De toute façon la question ne se pose pas, je ne veux pas d'amis.
C'est donc le tête haute que je suis les autres, l'air hautain. Une fille s'approche de moi, elle est métis, les cheveux bouclés. Malgré moi, je la trouve belle. Elle s'assoit par terre a côté de moi et me dit, pas très sûre d'elle :
- Bonjour, heu ... Comment tu t'appelle ?
- Hum, Juliette et toi ?
- Marine
La conversation ne se poursuit pas, car une anim demande le silence.
- Bonjour à tous, je suis Mélissa, et voici Ambre, ma collègue, mais elle est aussi l'infirmière. Et ici présent, c'est Benji, et là c'est Manu ....
Après, je m'arrête d'écouter, ce n'est que le blabla habituelle; ranger sa chambre être respectueux des autres le réveil a 7h la veillée a 21h être ponctuel etc.
Les anim disent qu'on fera des petits jeux ce soir pour mieux se connaître et tout mais je m'en fiche de mieux connaître les autres ou pas ! Ça me mets de mauvaise humeur.
Quand le "discours" est terminé, nous regagnons nos chambres pour déballer nos affaires.
Marine tente une approche :
- Ils ont l'air sympa les anim non ?
- Si tu le dit.
- Heu... c'est quelle numéro ta chambre ?
- (gros malaise) Hum, c'est un peu plus compliqué que ça ... J'ai pas vraiment de chambre. Du coup je dors chez les garçons. C'est la numéro 9.
- Sérieux ? C'est pas possible !
- Si.
Et je la plante là, monte les escaliers 2 par 2 sous ses yeux hébétés.
Mais arrivée dans le couloir, je fait moins la fière. On parle tout bas en me dévisageant, m'observant.
Je pense à Marine, sûrement encore en train de fixer les escaliers. Cette pensée me fait sourire.
Arrivée dans la chambre, je regarde en douce mes compagnons de chambre. Il y'a un grand brun un peu barbu, je dirais 16ans. Un autre plus petit, châtain rasé sur les cotés aux yeux bleu, 14ans. Et un métis aux yeux verts, 15ans. Et le dernier, que je n'ose pas regarder dans les yeux. "Lui". Il me demande si j'ai besoin de lui pour ouvrir ma valise parce qu'il voit bien que je galère mais je lui répond sèchement que non. Je n'ose pas vraiment déballer mes affaires, je n'ai pas envie que les garçons voit mes sous vêtements ou d'autre choses personnelles. Je sors ma combinaison, mon pyjama gris à pois noirs (quelle honte ce pyjama !) et quelques pulls et pantalons que je range dans le tiroir sous le lit. Des anim passent dans les chambres pour relever les prénoms et j'apprends ainsi que le grand s'appelle Théo, le châtain clair Benoît, le métis Rayan et lui : Paul. Ça lui va plutôt bien, comme prénom, à ce prétentieux. Quand je dis mon prénom, Paul relève la tête de sa valise et me fait un grand sourire.
Un quart d'heure, plus tard on nous appelle pour aller manger. Je m'attarde un peu, je prétexte que je dois prendre des affaires. Enfaite c'est faux. Je me sens mal. Je vais discrètement m'enfermer dans les toilettes. Je suis triste. Comme ça, d'un coup, pour rien. Coup de blues de merde ! Je sors mes écouteurs, le son se propage dans ma tête, je fait le vide. Quand soudain des coups sourds me sortent de ma rêverie. Combien de temps je suis restée la ?!

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