Chapitre 3

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Le début de leur journée commençait toujours de la même manière ; Hannibal se levait le premier pour préparer le déjeuner et attendait que Will daigne descendre de bonne heure. En attendant il nettoyait le plan de travail sur lequel il avait coupé des fruits pour faire une petite salade, les miettes du pain grillé et les quelques gouttes de jus d'orange fraîchement pressé. C'était un homme maniaque qui aimait la propreté par dessus tout et il ne pouvait prendre ses repas en sachant qu'il avait sa cuisine sale.

Will fini par descendre dans un pyjama en soie verre émeraude bien trop grand pour lui mais il refusait qu'Hannibal ne lui en achète d'autres qui serait à sa taille. Il ne voulait pas être entretenu plus qu'il ne l'était déjà par ce psychopathe qui malmenait toujours autant son esprit pour le transformer en monstre. Monstre qu'il disait sommeiller en lui, ce que Will doutait fort. Même s'il n'avait pas toujours été de nature pacifiste, il n'était pas un tueur, assassiner quelqu'un de sang froid ne faisait pas parti de lui. Malheureusement Hannibal s'acharnait à le faire changer et ça commençait à marcher, il devenait plus agressif envers lui et Hannibal le poussait à contrôler cette rage pour qu'il puisse l'utiliser à des fins plus intéressants.

Son esprit vagabonda des années en arrière...

Will se trouvait dans les couloirs de son lycée, seul comme à son habitude alors qu'autour de lui chaque élève se trouvait en compagnie d'un autre de ses congénères. Il savait qu'il était là pour quelques mois avant de déménager c'est pourquoi il parlait à peu d'élève pour ne pas se lié "d'amitié-provisoire". Enfin, ce n'était pas comme s'il avait le choix étant donné qu'il ne savait pas se faire d'amis, les gens le trouvaient trop bizarre pour traîner avec lui.

Malheureusement pour lui le fait que les élèves ne lui parlaient pas ne les empêchait pas de le malmener physiquement et verbalement. Ce n'était pas un grand bagarreur et ça l'équipe de foot l'avait bien comprit. Depuis qu'il était ici Will ne comptait plus le nombre de fois où il avait fini la tête la première dans la benne à ordure derrière le lycée. C'était le plus vieux cliché au monde auquel il n'y échappait pas.

Se pensant tranquille, il osa tourner le dos aux élèves pour ranger ses affaires dans son casier. Mauvaise idée.

- Eh loser ! le héla un gars.

- Bande d'attardés..., marmonna Will alors qu'ils s'éloignaient mais l'un d'eux l'entendit pour son plus grand malheur.

Il ne prit pas la peine de se retourner et continua de mettre ses affaires de chimie dans son casier pour les remplacer par son bouquin d'espagnol ainsi que sa farde. L'élève en question ne comptait pas en rester là et vint le pousser brutalement contre les parois métallisés, lui arrachant une grimace au passage car son visage cogna contre le rebord de son casier. À coup sur il allait avoir un bleu.

- Fait attention à ne pas te mettre sur notre chemin le mongole, dit-il en ricanant, rejoint par ses amis.

- Enfoiré, grogna Will.

- Eh les gars, il vient de me traiter d'enfoiré !

Will referma son casier d'un coup sec, lança son sac sur son épaule et marcha dans la direction opposé pour s'éloigner d'eux. En l'insultant il savait qu'il allait avoir des ennuis donc il voulait partir au plus vite. Mais bien entendu Will ne pouvait avoir ce qu'il voulait, les quatre joueurs de foot ne comptait pas en rester là alors ils l'attrapèrent pour s'engouffrer dans les toilettes.

- Dégagez ! beugla l'un des colosses à l'encontre de deux élèves bien plus jeune qu'eux.

Will leur jeta un coup d'œil, il ne pensait même pas à demander de l'aide de leur part du regard car il savait qu'ils ne lèveraient pas le petit doigt pour lui. Cela faisait longtemps qu'il avait arrêté de compter sur les autres, il n'avait apprit bien assez tôt à se débrouiller seul. Les gens ne sont pas comme dans les films de super-héro, ils ne viennent pas à votre aide dés qu'un méchant vous attaque. Au contraire, ils s'en vont en espérant que le bourreau ne vienne pas s'en prendre à eux. S'il y avait plus de courageux dans le monde et moins de lâche il n'y aurait pas autant de tristesse dans les vies des gens.

Emprise (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant