The silence of past (DRAMIONE)

Chapitre quatre

Drago s'était replongé dans son journal de l'époque. Ou tout au moins, il faisait semblant d'être passionné. Granger avait tenté une discussion avec lui. Il l'écoutait mais elle s'était arrêtée en plein milieu de son discours et s'était énervée, ne voulant plus discuter avec lui. Il n'avait pas tellement compris ce revirement de situation, d'autant plus qu'il n'avait rien dit. Peut-être était-ce simplement qu'elle ne voulait pas lui révéler, à lui, l'information qu'elle était sur le point de divulguer.

Se prenant la tête depuis quelques minutes là-dessus, il décida de faire comme si de rien n'était et d'oublier cet épisode. Après tout, c'était de Hermione qu'il s'agissait, il n'avait pas de raison de se préoccuper de cela. Le blond regarda l'heure sur la grande horloge. La journée passait doucement, mais il était l'heure de déjeuner, alors il quitta la salle sans plus de cérémonie. Les deux Gryffondors n'étaient pas revenus.

- Où vas-tu ? clama Hermione depuis son fauteuil.

- En quoi ça te regarde ?

- Je te signale que nous sommes quatre à être coincés ici donc le mieux serait qu'on sache tous on se trouve les autres, au cas où.

Il haussa les épaules et sortit sans lui répondre. Chacun son tour, après tout. Drago descendit les escaliers principaux, capuchon sur la tête jusqu'à la grande salle. Des places s'étaient libérées et il dut s'asseoir à côté d'une jeune femme qui chahutait avec sa voisine. Le blond mangea en silence, écoutant la cacophonie des deux pipelettes.

- Hé Olive, regarde qui arrive ! disait la copine de celle assise à côté de Drago.

- Oh mon dieu ! s'écria ladite Olive.

Elles émirent quelques bruits typiquement féminins que le blond croyait possible uniquement dans la bouche de Pansy Parkinson. A ce moment précis, il avait bel et bien l'impression d'être de retour à son époque, doublé de deux insupportables Pansy. Il chercha toutefois du regard l'objet de toute leur attention et tomba une fois de plus sur Jedusor, qui marchait d'un bon pas vers la table des Serpentards. Il était accompagné de quelques élèves que Drago ne reconnut pas.

- J'adore quand il met cette tenue, minauda la blonde face à Olive.

- Malheureusement il est le comble de nos rêves Lux. Tu sais qu'il ne s'intéresse qu'aux filles de son années.

- Ça se dit, au moins, comble de nos rêves ?

- J'en sais rien. On s'en moque.

Un faible sourire s'étira sur les lèves du sorcier. Il aimait voir les rêves des autres ne restaient que des rêves. Puis il se leva sans en écouter d'avantage. Les deux sorcières piaillaient encore et ne firent guère attention à lui. Il prit la liberté de faire un tour. Il n'avait pas vraiment envie de retrouver la Sang de Bourbe et ses deux compères immédiatement. Il avait déjà du les supporter une matinée entière, il avait bien le droit à du repos.

Drago sortit. Il était suffisamment couvert pour ne pas attraper froid. Il fit un tour dans les jardins centraux, les allées couvertes aussi. Il observait les élèves de l'époque. Rien n'avait réellement changé, quand on y prêtait attention. Les petits groupes, les mêmes uniformes. Peu de professeurs passaient par là, sans doute car il était bientôt une heure de l'après midi et que c'était la pause avant de reprendre les cours une demi-heure après.

En remontant les escaliers, résignés à affronter le trio pour la énième fois de la journée, il rencontra un professeur qui discutait avec le Préfet de Serpentard. La barbe en moins, le blond n'eut cependant aucune difficulté à le reconnaitre. Il s'agissait d'Albus Dumbledore. Le voir ici, même plus jeune, lui causa comme un petit choc. Il se sentit soudainement nauséeux et continua son chemin à plus vives enjambées jusqu'aux prochaines toilettes de l'étage. Drago se passa un peu d'eau sur le visage, fit une pause de plusieurs minutes, et se dépêcha de rejoindre la salle sur demande. Tout lui rappelait sa mission, son échec cuisant jusqu'à présent, les enjeux, Voldemort, la guerre, 1997. Il devait décompresser, attendre. D'ici, il ne pouvait rien faire.