Il était une fois...Perle.

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"Un peu de nerfs, jeune fille ! Gronda le vieux Kalaris en tapotant du bout de sa canne l'épaule de la jeune fille qui s'acharnait avec ses maigres bras en frappant avec un bout de bois le mannequin de paille qui ne cillait pas.
- Je ne peux faire mieux, père ! Je frappe mais il ne tombe pas!  S'écria l'enfant en jetant à terre son arme en bois et en posant son postérieur en un râle de douleur.
- Que fais-tu, Perle ? Gronda le père, désapprouvant totalement la conduite de sa fille.
Le regard qu'il lui lançait n'avait rien d'amical, une certaine haine était même perceptible. Cependant, les yeux dans lequel il était plongé n'exprimait aucun de ses sentiments. Ils étaient innocents et insouciants. Le visage rude de l'homme contrastait parfaitement avec celui juvénile de l'enfant.
- S'il vous plaît, laissez-moi aller voir les chevaux ! Implora la pauvre enfant en se jetant aux pieds de son père, suppliante.
Le visage de l'homme devint plus doux, caressant la chevelure rebelle de sa fille, acquiesçant doucement en accord à sa demande, la voyant aussitôt partir en courant vers l'arrière du domaine.
Le domaine était en haut d'une vallée, le centre de cette dernière servait de pâture aux chevaux sauvages.
Ces derniers aimaient beaucoup la protection des collines contre les vents froid du Nord et se plaisaient à brouter l'herbe haute et bien verte qui poussait en abondance en cet instant de printemps.
La petite rousse accouru aux écuries derrière le Domaine entrant dans les bâtiments en bois où venait d'arriver plusieurs chasseurs.
- J'arrive à temps ? Demande a-t-elle en attrapant par le bras un homme aux épaules larges, vêtu d'une armure de cuir sombre.
Elle connaissait assez l'homme pour le reconnaître comme un ami à son père, ce dernier arrivant tranquillement derrière elle, allant parler à d'autres hommes.
- Pile à l'heure, nous venons de rentrer, Perle, l'homme lui sourit avant de partir vers une des stabules où se tenait un immense cheval noir à l'air farouche.
L'homme qui répondait au nom de Fabrice se laissa suivre. Il connaissait l'enfant depuis sa naissance, elle avait le même âge que son fils bien qu'ils ne s'entendent pas plus que cela et se tenaient une concurrence rude et enfantine.
Il entreprit de nourrir l'animal alors que la petite tête rousse tentait par tout les moyens de grimper sur le dos puissant de l'animal.
- Tu vas te faire mal petite tête ! L'homme rit, alors qu'elle trônait enfin sur le dos de l'étalon noir qui ne bronchait pas, trop occupé à déguster son foin.
- Mais non pas du t-... , elle s'interrompit, voyant passer la tête brune de son rival.
Ses yeux s'illuminèrent alors qu'elle se redressa fièrement, mains sur les hanches, relevant le menton. Le petit Darwing, entra, haussant des sourcils impressionnés en la voyant ainsi percher sur le cheval de son père.
- Descend de Foudre, vilaine, et viens m'affronter sur terre ferme toi qui me provoque ! S'écria t-il en venant hargneusement tirer sur le pied de la rousse qui riait aux éclats en se laissant tomber sur lui.
Après plusieurs coups échangés et quelques jurons, Darwing réussit à échapper à l'emprise de Perle et s'enfuit en dehors des écuries, suivit de près, poussant les différentes personnes sur leur chemin, récoltant plusieurs réflexion injurieuse et parfois même quelques objets lancés sur eux.
Lorsqu'ils furent enfin sortit de l'Ecurie, plusieurs chiens de chasse sortirent à leurs côtés, les poursuivant en aboyant tant dis que le pauvre garçon courrait à toute allure vers la maison devant laquelle jouait la petite tête rousse de la sœur de Perle sous l'œil attentif de sa mère et de la mère de Darwing qui taillaient les fourrures de loup.
La petite et les deux mères relevèrent la tête en entendant les chiens qui poursuivaient les deux gamins.
- J'arriverais la première à la maison ! S'écria Perle qui ne se préoccupait pas du chien au pelage clair qui claquait des dents près de sa main gauche.
- T'es trop lente ! Répliqua le brun en atteignant les abords de la maison.
Ils arrivèrent enfin devant la maison se retrouvant face à la porte close.
Épaule contre épaule, un peu bêtes. Les chiens s'entassaient à leurs pieds, glapissant et haletant.
Ils échangèrent un regard, l'un vert et l'autre ambre puis éclatèrent d'un rire franc et enfantin qui décrivait bien leur enfance paisible et sereine.

Le Goupil D'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant