La fureur

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Les deux années qui suivirent le mariage furent riches en émotion pour le couple. Avec le temps qui passa, Jim, le fils de Darwing grandit commençant a explorer le Bivouac à quatre pattes et tentant par moment de se mettre debout avec l'aide de sa grand-mère biologique qui s'émerveillait à chaque fois qu'elle voyait la petite tête blonde aux grands yeux bleus qui faisait penser fortement à sa mère. Sa mère, Darwing réussi à l'oublier du moins assez pour tenter avec sa jeune épouse de faire un frère ou une sœur au petit Jim. Après de multiples essaies qui s'avérèrent tous être des échecs, le couple en déduisit avec une infini tristesse que la jeune mariée était incapable de donner la vie. Cette nouvelle l'infligea d'ailleurs un long moment durant lequel elle se consacra uniquement à sa petite sœur. Cette dernière fut victime de l'humeur devenue exécrable et violente de son père. Le Bivouac, qui avait à l'origine quatre familles en son sein, ne pu en compter que deux : Les Kalaris et les Synirés. Les autres avaient fuit le caractère virulent de Mr.Kalaris, ne supportant plus le voir battre à longueur de journée sa jeune fille. La pauvre Douce, qui déjà avait une santé mentale fragile, se vit attirer toutes les foudres de l'homme qui se mettait dans des colères folles et sans raisons lorsqu'il l'a voyait dans la même pièce que lui.
- Monstre ! Hurla-t-il un soir sur la pauvre enfant alors qu'elle franchissait à peine le seuil du salon pour espérer pouvoir dîner.
- Monstrueuse folle que tu es ! Tu sali mon nom avec ta folie qui t'empêche de rester la même ne serait-ce que le temps d'une journée ! Tu me fais honte, Sixtine ! Ajouta-t-il en lançant sur elle une cruche d'eau qui se brisa devant ses pieds nus.
Lentement, elle releva un visage inexpressif à son père, sa voix calme et grave laissa s'échapper un "Pardon" isolé de sentiment. Elle rétracta ses doigts de pieds puis se teint en retrait écoutant patiemment les remarques péjoratives de son père.
- Regardez-la ! Habillée comme un sac, pouilleuse, sale. Et elle se dit être ma fille ? Injuria-t-il en se levant et se moquant.
Sa grande fille le toisa, se relevant avant de partir aux côtés de sa sœur, s'assurant qu'elle allait bien. Cette dernière acquiesça brièvement évitant le regard de son aînée.
- Défendrais-tu cette chose, Perle ? S'enquit le père à l'adresse de sa fille, venant s'approcher non loin d'elle.
Cette dernière se retourna pour lui faire face, lui souriant sournoisement alors que le regard qu'elle lui adressa reflétait parfaitement les sentiments qu'il éprouvait. Il frappa à plusieurs reprises sa fille qui ne bronchait pas. Son mari se releva, emmenant la jeune sœur à l'étage avant de revenir plusieurs minutes plus tard. Le spectacle qui régnait dans la salle fit s'échapper de la gorge de Darwing un cri d'effroi en voyant sa femme couverte de sang alors que son père continuait de frapper sans lui arracher un seul cri.
- Mr.Kalaris ! Je ne vous permet pas de lever la main sur ma femme ! S'écria-t-il en s'interposant alors que sa pauvre femme s'effondra au sol, complètement sonnée.
Elle ne se réveilla que deux jours après être restée un moment entre le rêve et l'éveil. Les deux jours réussirent à nourrir une haine contre son père contre lequel elle décida de faire la guerre. Son mari et sa mère la soutinrent alors qu'ils décidèrent d'user de quelques stratagèmes pour éviter aux deux sœurs tout contact avec leur père. Ce dernier sombrait dans l'alcool, s'enfermant à longueur de journée dans sa chambre en facilitant grandement l'évitement.
- Ma pauvre Cassandre, murmura Darwing en caressant les cheveux de sa femme alors que son visage tuméfié saignait encore de temps à autre.
Elle releva les yeux vers lui, une infinie haine semblable à celle qui se trouvait dans les yeux de sa sœur s'exprimait silencieusement.

Le Goupil D'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant