Liberté

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Au bout d'une petite semaine, Douce et Perle furent en état de sortir dehors. Leur sortie fut largement récompensée par un soleil radieux et un temps printanier. C'est avec une grande joie qu'elles partirent toute deux vers les écuries où attendaient Darwing, son père et quatre chevaux magnifiques. Avec un peu d'aide, Perle réussit à se mettre en selle et ils sortirent enfin du domaine en direction de la vallée. L'herbe bien verte était ponctuée par moment de points violets et jaunes aux doux parfums qui parurent ravir Perle. Cette dernière partit un peu aux devants du groupe, laissant sa monture galoper à son aise en s'offrant un bol d'air qui raviva son âme bien plus fort que si elle était tombée amoureuse. Elle sentait le vent s'infiltrer dans ses poumons, son cœur qui battait plus fort, l'adrénaline qui pulsait dans son corps et la sensation d'invulnérabilité qui gonflait, gonflait, gonflait; menaçant de la faire exploser. Le bonheur qu'elle ressentait était indescriptible et lorsqu'elle fut forcée de s'arrêter en arrivant aux abords du troupeau, elle fut heureuse d'entendre sa sœur arriver en riant aux éclats, amusée par la course folle qu'elles avaient entamé.
- Wouah, Perle ! S'écria-y-elle alors qu'arrivait le père et son fils dans une allure beaucoup moins soutenus que celle des deux sœurs.
- Ça fait du bien pas vrai ? Demanda Darwing en arrivant à leur côté avec un sourire alors qu'il observait sa femme.
Cette dernière haletait, observant avec deux yeux émerveillés le spectacle qui s'offrait à ses yeux. Ses cheveux libres étaient emmêlés par la galopade furieuse qu'elle avait entrepris et sa jument était en sueur. Son visage avait reprit des couleurs depuis qu'elle était sortie de Bivouac et les légères cernes qu'elle avait sous les yeux avaient pratiquement disparues comme-ci la liberté et le grand-air avait effacé ses marques de fatigue.
- Oh putain de merde, si tu savais comme c'est bon... Murmura-t-elle en fermant les yeux un instant pour humer l'air  avant de sourire sournoisement et de presser ses talons contre les flancs de sa jument qui bondit formidablement en avant.
- C'est partit ! Cria-t-elle en laissant s'échapper de ses lèvres un cri de joie qui fit rire les trois autres en la poussant à la suivre.
Une fois arrivée dans la plaine, elle savait ce qu'elle devait faire. Fabrice avait passé plusieurs nuits a expliquer la manœuvre qu'ils devaient utilisés pour isoler le petit poulain que Perle désirait tant.
Elle fonça vers le troupeau, dans un galop guerrier alors que les trois autres partirent chacun d'un côté pour encercler les chevaux qui s'agitait à l'approche des inconnus.
La rousse fit ralentir sa jument en tentant de repérer le poulain en plissant les yeux. Ce dernier, par chance, fut largement remarquable parmi les autres car c'était le seul à arborer une si jolie robe et de si beaux crins. Perle réussit à l'isoler du groupe alors que les trois autres meneurs vinrent l'encadrer en se pressant contre les flancs du cheval. Perle se tint en arrière, s'assurant que son nouveau compagnon ne serait pas tenter de fuir à reculons.
Ils le ramenèrent tranquillement vers le Bivouac sans qu'il montre aucun signe de rébellions de sa part. Une fois arrivé, ils l'installèrent dans un des enclos qui était conçu à cet effet, laissant avec lui les chevaux qui avaient servis à le soustraire au troupeau.
- Et voilà, p'tit gars, ton nouveau troupeau, murmura Perle en l'observant, émerveillée.
- Il est magnifique ! S'exclama Douce en rejoignant sa sœur aux abords de l'enclos, buvant des yeux le jeune cheval qui semblait déjà être apprécié par la vielle jument du groupe.
Perle lui répondit avec un sourire radieux alors qu'elles dégustèrent des caramels en l'observant pendant plusieurs heures jusqu'à ce que Darwing vienne les retrouver pour les prévenir de l'absence de Mr.Kalaris. Les deux sœurs rentrèrent, satisfaites et souriantes. Ce soir là, elles mangèrent de bon appétit avant que Perle décide de dormir dehors, profitant du temps particulièrement doux, pour s'assurer que le jeune cheval ne tenterait pas de partir à la nuit tombée. Les étoiles remplissaient le ciel alors que le jeune posa sa grosse tête sur la barrière en fixant la rousse. Cette dernière s'approcha furtivement, silencieuse, tendant une main fébrile à l'idée d'effleurer la bête qui souffla doucement avant de bondir en arrière lorsque la pulpe de l'index de la rousse toucha le bout de son nez. Il resta éloigné un moment avant de s'approcher de nouveau, intriguée par la présence silencieuse et immobile à proximité de lui. Trois jours et trois nuits furent utiles à la rousse pour que le jeune cheval accepte enfin sa présence sans broncher.
Il était impossible que ces deux là n'arrive pas, un jour, a s'apprivoiser.

Le Goupil D'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant