Six heures du matin, mon réveil n'avait pas encore sonné, le soleil ne s'était pas encore levé mais j'étais déjà éveillé toujours accompagné de cette angoisse.
Tout le long de cette fichue journée, comme un boulet, comme un fardeau je la trainais. Elle me pesait lourd sur le dos. Et je continuais à faire ce sourire, ce rictus pourri, ce fameux sourire éclatant d'hypocrisie. Comme un abruti devant ma glace, les reflets de mon visage pâle, terne, délavé au désespoir. Des tranchées au dessous de mes yeux, où s'affrontaient l'insomnie et la détresse, sous une pluie de tristesse. Les pupilles explosées par la lumière agressive des néons, l'éclat dans mes yeux avait disparu depuis des lustres.
C'était un bordel incommensurable dans ma tête, où se ferraillaient mes idées noires, mes idées de mort, mes souvenirs, mes soucis, mes à priori et mes inquiétudes. Ça me triturait l'âme, ça me bouffait de l'intérieur, comme si je dépérissais de dedans. C'était comme un mal être profond, une envie perpétuelle de me détruire. Finir six pieds sous terre, ne plus respirer cet air pollué par la cruauté humaine. Quitter l'atmosphère pour enfin rejoindre les cieux, mes ancêtres et ceux partis trop tôt. Plus penser, plus me tracasser la tête, c'était tout ce dont j'avais besoin. Oublier toute cette merde, tout laisser de côté, ça m'arrangeait.
Mais dans les tréfonds de mes pensées, je pouvais encore distinguer, ces vieilles images. Ces souvenirs, qui remontent parfois à la surface, comme l'écume, comme une bouteille à la mer. J'aurais tout donné pour revivre ces instants, tout. Mon corps, mon cœur, j'aurais même vendu mon âme au diable. Retour en arrière, flash-back, tout défile devant mes yeux, un flux incessant de terribles réminiscences. Un arrière goût d'amertume, de regret, un goût détestable, à en régurgiter tout mon intérieur. J'y arrive plus, c'est la fin, le terminus, le bout du rouleau.
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Le carnet noir
PoetryIci repose une partie de moi-même, et sûrement une partie des autres. Les mots qui suivront m'ont parfois soulagé, parfois déchiré, parfois sauvé. Mais ces mots je les aime plus que tout. C'est dans Le carnet noir que s'assemblent ici tous mes écr...