Black Storm

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Il sortait de son corbillard, noir, tout comme son âme. Sous la lumière de cette matinée glaciale, les pourtours creusés de son visage se dévoilaient. Pareil à un squelette, sa démarche, son expression, le vide dans ses yeux, son teint blafard, me terrifiaient. À mesure qu'il s'approchait de moi, je sentais à nouveau cette haine indicible envahir mon être. La rancoeur qui me possédait laissa place à une hilarante terreur.

Le parfum malsain des bourrasques du sirocco, les brûlants rayons du soleil mêlés aux timbres brouillés des moteurs des fourgons du boulevard, se liguaient, bridés, telles les phalanges atrocement serrées de mon poing. Je fus remué par ces éléments, par la haine, l'angoisse, la peur, des frissons, de fréquents tremblotements, des sueurs froides, un désordre de sentiments, un méli-mélo de sensations.

Je demeurais; retiré, en dépit des événements, seul face cet être malintentionné, malveillant, mais malgré tout rongé par les papillons noirs de la tristesse.

Nez à nez face à l'horreur, j'étais petrifié.

Le carnet noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant