Chapitre 3

14 1 0
                                    

J'avais passé plusieurs jours a déprimé, je commençais à me demander si j'avais bien fais de suivre papa et maman jusqu'ici, peut-être que j'aurai pu aller vivre chez Laura, ses parents m'auraient acceptée avec grand plaisir.

J'avais essayé de sortir un peu mais l'angoisse de croiser cet enfoiré de Dylan me hantait, comment un mec que je ne connaissais pas pouvait-il me faire aussi peur ? Il m'avait humiliée et blessée, et maintenant tous ses amis me terrifiaient aussi. Je priais jour et nuit pour ne pas être dans le même lycée que lui et ses groupies haineuses mais habitant dans le même quartier je me forçais à admettre que je croiserais sa tête tous les jours, en plus il vivait juste à côté alors rien ne serait facile. J'avais réussi à chaque fois à l'éviter quand je sortais, j'écoutais attentivement à la porte pour vérifier qu'il n'y ait personne mais il ne donnait visiblement aucun signe de vie. Les seules choses qui me rappelaient qu'il était tout proche étaient les messages que je recevais sur facebook de certains de ses « amis », m'insultant et me disant qu'ici rien n'était aussi facile qu'à Paris. Un message m'avait marqué, il venait d'une certaine Jenna Haming, elle devait être une des plus gentilles du coin, ou en tout cas une des moins méchantes.

« Alyssa, bienvenue à New York. Tu vas devoir prouver que tu as ta place, ça ne sera pas facile mais je sais que tu peux y arriver. En tout cas, il semble que tu es marquée Dylan, tout le monde a entendu parler de la française ! Si tu as des questions, n'hésite pas. »

Elle m'avait envoyé ça comme si la vie ici était un jeu, et j'étais apparemment un des nouveaux pions de la partie. Il ne me restait qu'une soirée avant d'aller en cours et je redoutais énormément le moment, je me posais beaucoup trop de questions, j'allais être la petite nouvelle qui a déjà une réputation de fille facile. Je le méritais peut-être mais Dylan avait profité de ma vulnérabilité et je ne pourrais pas le pardonner, je ne comprenais pas son comportement, il devait avoir un égo surdimensionné pour vouloir utiliser les femmes comme des objets.

Il était vingt heures et j'étais affamée mais mes parents n'étaient pas rentrés du travail et il n'y avait pas grand-chose à manger, je décidai donc d'aller manger à la pizzeria du coin de la rue. J'étais habillée d'un gros sweat à capuche pour ne pas que l'on me reconnaisse, j'avais l'air ridicule dans cette tenue et c'était tant mieux, on ne pouvait clairement pas voir mon visage.

La pizzeria était pleine à craquer et je me dis que je n'aurai peut-être pas dû venir ici, il y avait forcément des amis ou connaissances de Dylan qui pourraient me reconnaitre. Je pris mon courage à deux mains et poussaient la porte d'entrée, l'odeur du fromage me détendit aussitôt, en plus personne ne semblaient remarquer ma présence. Je commandai une quatre fromages et m'assis dans un coin, il ne faisait malheureusement pas à emporter, j'avais très chaud mais enlever mon sweat serait trop risqué. Après quelques minutes, quelqu'un vint s'asseoir en face de moi, je n'osais pas relever la tête mais je sentais un regard pesant sur moi. Je pouvais reconnaitre la chevalière d'un ami de Dylan, Lukas je crois. Il n'avait pas l'air de vouloir parler alors je continuai mon repas comme si de rien était, et il ne bougea pas non plus. Il resta jusqu'à la fin de ma pizza et me suivit jusqu'à la poubelle quand j'eus terminé de manger, je l'ignorais dans l'espoir qu'il abandonne, ce qu'il ne fit pas. Il me suivit même dans la rue et m'attrapa le bras juste devant la porte de l'immeuble. En essayant de m'échapper de son emprise ma capuche retomba et il rit en voyant mon visage apeuré.

- Relax, Aly. Je ne vais pas te manger, je voulais seulement m'excuser du comportement de mon pote, me dit-il sincèrement

- Ok.

J'entrai rapidement dans le hall de l'immeuble et refermai la porte pour ne pas qu'il me suive mais son pied la bloqua et il s'engouffra à l'intérieur avec moi.

- Pourquoi tu réagis comme ça ? Je m'en fiche moi de ce que tu fais ou ce que tu as fait, tu as l'air sympa comme fille et je voudrais juste te prouver qu'on n'est pas tous des cons.

Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance mais son ton serein me faisais pencher pour le oui, je lui souris simplement et parti vers l'ascenseur, heureusement il ne me suivit pas, enfin quelqu'un d'intelligent !

En enlevant mon manteau un papier tomba au sol, je le lu et pu y lire un numéro de téléphone, je savais déjà à qui il appartenait et l'enregistrai juste au cas où j'en ai besoin. Je refusais de lui envoyer un texto, sachant d'avance que ce serait peut-être encore un piège.

Ma nuit avait été courte mais je me sentais prête à affronter cette journée, je devais, comme me l'avait dit Jenna, prouver que j'avais ma place dans ce monde. Je m'étais habillée d'un jean et d'un chemisier, je voulais passer inaperçue et une tenue sobre me paraissait être le meilleur moyen de ne pas attirer les regards. J'avais appelé un taxi, je voulais arriver en avance pour pouvoir me rendre à l'administration et surtout pour arriver avant les autres élèves. Le lycée était immense, les infrastructures étaient modernes, ça ressemblait vaguement au lycée où j'allais en France, excepté le fait qu'ici la taille des bâtiments était deux fois plus importante. Je ne mis pas longtemps à trouver le bureau du principal, il devait me donner tous les détails nécessaires à mon intégration ainsi que mon emploi du temps, comme en stipulait le courrier que j'avais reçu avant-hier.

Monsieur Aaron était un homme d'une quarantaine d'années, il avait l'air très gentil et m'accueillit avec le sourire, cela me rassurait beaucoup. Mon emploi du temps était peu chargé à l'inverse de celui que j'avais en France, j'avais quatre heures de dessin et deux heures d'arts plastiques par semaine ce qui était peu mais déjà suffisant pour que je progresse.

Evidemment, j'étais en retard en cours à cause de ce rendez-vous, il était donc évident que tous les regards seraient braqués sur moi. En toquant à la porte je me mis à me répéter intérieurement que tout allait bien se passer, je serais fort les poings et essayais de respirer calmement. La porte s'ouvrit sur une petite femme, plutôt âgée, et qui m'avais l'air désagréable. Elle me fit signe d'entrer et à peine j'eus posé le pied dans la salle que je pus entendre des chuchotements et des ricanements. Pour montrer que rien ne m'atteignait je souris et me présentai.

- Je suis Alyssa Griffin, j'arrive de France et j'ai hâte de tous vous rencontrer. Certains me connaissent déjà, ou plutôt croient qu'ils me connaissent déjà, mais vous n'êtes pas au bout de vos surprises, dis-je en souriant

La professeur me remercia et me fit m'asseoir à côté d'une fille qui me disait vaguement quelque chose, c'était sûrement une des groupies de Dylan. Il n'était d'ailleurs pas dans la salle donc nous n'étions pas dans la même classe, je me rendis compte à quel point j'étais angoissée par sa présence quand je lâchai un soupire bruyant, ce qui me valut quelques regards accusateurs de la part des élèves présents autour de moi, seul Lukas me souriait de l'autre bout de la classe.

Le cours passait lentement et j'étais plongée dans mes pensées, puis la fille assise à côté daigna enfin me parler.

- Salut Alyssa, c'est moi, Jenna. Ton entrée était géniale, tu as bien fais de passer au-dessus des moqueries et des rumeurs, je peux t'affirmer que tu es déjà une star ici, le site de l'école a mis en ligne une vidéo de ta présentation ! dit-elle en chuchotant

Elle me sourit mais je n'arrivais pas à savoir si c'était un sourire amical ou un sourire hypocrite. Je ne dis donc rien et me mis à dessiner pour faire passer le temps. Les gens étaient vraiment bizarre ici.


Ready or notOù les histoires vivent. Découvrez maintenant