Identifier, accepter et avancer: A chaque problème sa solution.

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Lundi 27 juillet 2015:

Notre environnement est généralement la source de nos problèmes. La difficulté c'est d'identifier quel est ce problème. Pour ma part, ce fut un travail long et difficile, que j'ai fait extrêmement lentement pour ne pas trouver la solution trop vite. J'ai commencé à avoir des indices lors d'une psychothérapie familiale avec mon père. La psychologue m'avait dit qu'il fallait que je renonce à ma place de mère pour reprendre ma place de fille. Mais c'était difficile étant donné que ma famille comptait sur moi comme si j'étais leur mère. D'autant plus que je n'avais pas compris à l'époque qu'il s'agissait de confusion identitaire et non de tâche ménagère. Résultat, j'ai cherché à en faire le moins possible à la maison espérant que ma mère reprendrait sa place et que part conséquence je retrouverais la mienne. Mais moins j'en faisais plus ma relation avec ma mère devenait conflictuelle et haineuse (fusionnelle au moment de la psychothérapie). Mon arrivée en Fac de psychologie a été difficile également puisqu'on demande un travail sur soi très important. Sujette à la mélancolie, je suis tombée dans la dépression, persuadé que je n'arriverais jamais à me débarrasser de cette place qui n'est pas la mienne et que mon fort besoin de réparation ne serait jamais satisfait. J'ai quand même cherché de l'aide, mais financièrement, pas d'autre choix que de voir un psychiatre (remboursé par la sécurité sociale). Le premier que j'ai consulté m'a diagnostiqué dépressive et boulimique en 15 minutes de consultation en comptant les formalités pour mon dossier médical (nom, prénom, âge, profession, parents, etc.) Il m'a prescrit des antidépresseurs alors que j'avais pris la peine d'exposer ma réticence envers les traitements médicamenteux. Je suis sortie du cabinet très contrarié, avec l'impression de ne pas avoir été comprise, ni même écouter. Je me considérais triste et fatiguée, mais pas dépressive, gourmande et non pas boulimique. Il aura fallu attendre un mois de traitement pour revoir ce psychiatre très contrariant pour arriver à comprendre que je ne supportais pas la solitude et que mon seul moyen de réconfort était alimentaire. Enfin, j'acceptais le diagnostic. J'étais dépressive et boulimique. Après ça, j'ai voulu consulter un psychologue en CMP (centre médicaux psychologique) lui aussi pris en charge par la sécurité sociale, mais le psychiatre du centre à estimer que je n'avais pas besoin d'aide et que par conséquent je ne pourrais pas consulter le psychologue. Je vous laisse imaginer à quel point je suis perplexe. Voilà que j'accepte mon diagnostic et maintenant on me dit que je vais bien... Bref autant vous dire que j'ai fait le reste du chemin vers la guérison seule.

Il m'aura fallu huit ans depuis la première thérapie pour comprendre que lors de la séparation de mes parents, je me suis appropriée les émotions, sentiments et pensées de ma mère. A tel point que j'ai fait taire les miens. Je n'étais pas une petite fille que son père à abandonner, mais une femme trompée, trahie par son mari. Je n'ai pas ressenti cette sensation d'abandon avant ces huit années passées. Aujourd'hui, je ne suis plus dans un sentiment de haine vis-à-vis de mon père, mais plutôt dans un sentiment de culpabilité par rapport au mal que j'ai pu lui faire durant tant d'année. Il faut savoir que j'ai haïs mon père au point de souhaiter sa mort, voir même de le tuer par mes propres mains. C'est un sentiment que je ne souhaite à personne, parce qu'il est d'une violence inqualifiable aussi bien, sur le moment où on le ressent qu'une fois qu'on l'a dépassé. J'ai pardonné à mon père d'avoir été humain et je souhaite aujourd'hui lui demander pardon pour l'avoir été moi aussi. Concernant ma mère, nous venons d'accepter enfin le diagnostic et d'identifier ensemble le problème. Malheureusement, je suis la seule à chercher une solution pour avancer enfin seule. Je n'ai trouvé qu'une seule option qui pourrait enfin me permettre d'être moi-même, quitter le domicile familiale. De plus, ce serait un grand soulagement pour moi de ne plus entendre de remarque incessante et injuste, de n'être que là pour assurer les tâches ménagères (je ne suis pas une boniche !) et d'enfin pouvoir faire ma vie comme je l'entends. Ma mère est quelqu'un de très pessimiste qui, je le crois, se plait dans son malheur. Elle se morfond et se plaint a longueur de journée, à tel point que je me demande si elle ne passe pas un seul bon moment dans la journée. L'article précédent renvoie à cette mentalité. J'aimerais la secouer et lui dire "arrête de te plaindre et fait quelque chose pour aller mieux ! Regarde autour de toi ! N'y a-t-il que de mauvais souvenir en toi, n'es-tu que malheur et tristesse ? N'envisages-tu aucune perspective d'avenir heureuse ?". Mais je n'ai pas le courage de le faire tant que je vivrais sous son toit. Je ne serai pas capable d'encaisser une réaction négative et vengeresse de sa part. Ce sera bien plus simple quand j'aurais un endroit à moi pour me cacher en attendant que l'orage passe et qu'elle se remette en question.

C'est pourquoi je crois qu'il faut absolument quitter ou changer un endroit malsain (dans mon cas, pessimiste) pour pouvoir envisager une guérison complète et un épanouissement personnel. Dans mon cas il s'agit de quitter le nid et de m'envoler, mais d'autre doivent quitter le domicile conjugale après avoir envisagé diverses solutions avérées inefficaces, d'autres encore doivent apprendre à laisser entrer quelqu'un dans leur vie, etc.

En résumer, pour commencer à aller mieux, il faut dans un premier temps remonter à la source du problème et l'identifié. Ensuite, il faut accepter et éventuellement pardonner (s'il y a de quoi), et enfin trouver une solution pour avancer.  



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