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Chapitre 3

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« La famille, c'est comme les branches d'un arbre; nous grandissons tous dans des directions différentes, mais nos racines sont les mêmes. » - Auteur Inconnu.

Précédemment :

Le lendemain, Hizya, qui n'avait pas bu une goutte d'alcool, eut l'impression d'avoir la gueule de bois. Elle se leva doucement de son lit et, comme un réflexe de ses habitudes à la maison, elle commença à faire à manger. La journée était si avancée qu'elle fit simplement le repas du soir.

Elle n'avait pas vu son mari de la journée, il ne montra le bout de son nez que quelques heures après, lorsque quelqu'un sonna à la porte. C'est elle qui alla ouvrir et qui fut désagréablement surprise en voyant la sœur de son mari lui lancer un regard froid et rempli de dégoût. Génial. Elle sentit qu'elle allait s'éclater.

— Tu me fais rentrer ou je dois te pousser ? fit la voix aiguë de Soumia.

Hizya la regarda froidement. Elle se demanda pendant quelques secondes ce qui se passerait si elle lui fermait la porte au nez. Ce serait amusant, non ? Enfin, elle n'était pas sûre de la réaction de l'homme qui portait désormais le rôle de son mari. Hizya soupira puis lui tourna simplement le dos, la laissant faire comme chez elle. De toute façon, même elle n'était pas réellement chez elle, alors cela lui importait peu.

Hizya entendit Soumia et Samir parler. Pendant le mariage civil, on lui avait un peu parlé d'elle. Soumia, la petite sœur qui faisait la fille bien devant ses frères. Elle avait connu plusieurs hommes dans l'intimité d'un lit, là n'était pas le souci, elle faisait ce qu'elle voulait, mais lorsqu'un mec le disait à son frère, elle niait tout en bloc. Finalement, le frère s'en prenait physiquement à celui qui était venu lui raconter ces histoires. Donc plus personne ne disait rien sur ses fréquentations ou autre. Pourtant, Hizya l'avait déjà vue rentrer dans l'immeuble voisin avec un homme. Elle supposait qu'ils n'avaient pas joué aux cartes mais ce n'était aucunement en lien avec elle, de près ou de loin, alors elle n'avait pas fait attention.

— Je ne comprends pas comment papa a pu te faire ça ? gronda la voix de Soumia. À ce genre de femme en prime.

Samir resta assis, trouvant cela bien trop gamin pour s'en mêler. Il alluma de nouveau sa cigarette et grinça des dents en sentant le goût si particulier du joint. Bordel, ce n'était pas son paquet de cigarettes. Avec quel crétin de ses hommes mafieux avait-il pu confondre son paquet ? Il ferma les yeux en continuant de fumer malgré tout. C'était toujours mieux que rien. Enfin, c'était avant que Hizya ne l'ouvre.

— Tu vas en vouloir à ton père d'avoir voulu une « fille » saine et pure pour ton frère ? Ce serait tellement ironique.

— Samir, tu vas la laisser me parler comme ça ? s'offusqua Soumia en regardant son frère.

— La ferme, intima-t-il avant de se lever.

Samir se leva et attrapa sa femme par le bras, puis monta avec elle dans la chambre. Oui, à ce stade, c'était lui qui la poussait à monter. Si Hizya décidait de ne pas marcher, cela ne changerait absolument rien. Il utilisait tellement de force pour l'obliger à le suivre qu'il la traînait. Il ferma la porte à clé.

— Tu peux fermer à clé. S'il le faut, je saute par la fenêtre.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « Sois une femme sage » ?

Hizya n'était pas dupe, elle sut dès ce moment quel genre d'homme était son mari.

— Éduque ta sœur, alors. À part si c'est dans vos gênes d'être si...

Hizya écarquilla les yeux en sentant la douleur et la chaleur caractéristique d'une gifle. Elle passa sa langue sur ses dents pour calmer son énervement. Fut une époque où elle aurait pleuré, fondu en larmes sans doute, et incendié le monde de divers noms d'oiseaux. Aujourd'hui, sa colère était froide, menaçante et grondante.

Une dette, un mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant