Little Vixen

∞ Chapitre 3 ∞

La vie de Gavino est entre mes mains.
Avec une seule phrase, une seule déclaration, une seule vérité; il ne fera plus partie de ce monde. Mon père décidera quel sort il lui sera choisi.

Alors pourquoi je décide de lui épargner sa vie ? Je prend sur moi.

– "C'est moi." Je répond à mon père.

– "Tu faisais quoi avec un de mes hommes ?" me demande froidement mon père.

Mon agresseur me regarde étonné, puis met un voile à toutes ses émotions; puisqu'il paraît soulagé, apaisé. Retour à la case départ de je-suis-un-connard.

– "Je devais absolument acheter quelque chose. Il m'a volontiers emmené acheter cette chose."

– "Et c'est quoi cette chose ?"

– "Des serviettes ... hygiénique." Oh j'ai vraiment honte, je ne dis jamais de telles choses à mon père à propos de mon intimité. Et encore moins devant un homme qui travaille pour mon père. J'ai les joues qui brûlent, je dois sûrement rougir comme une tomate farcie.

Mon père hausse les sourcils et ne dit rien; puis il donne toute son attention à Gavino; qui est assez tendu.

– "Pourquoi je n'ai pas été prévenu ?!
Tu sais que je veux tout savoir sur le moindre pas !" Lui gueule dessus mon paternel.

– "Ma batterie a lâchée en cours de route."

Quel con il va se faire griller ...
Mais il sort son téléphone et le montre à mon père, comme pour lui prouver que c'est la vérité.
Mon père acquiesce et clôture ce sujet tout en avertissant de garder un œil sur moi et ma sœur.

Je sors avant lui de la pièce pour me rendre dans ma chambre. Quelle soirée de merde. Je veux tout oublier en prenant un bon bain moussant.

Mais mon agresseur m'appelle; il va me remercier c'est sûr.
Je me retourne et l'écoute.

– "Je voulais te remercier. Je ne suis pas un homme qui dit souvent merci, ni qui s'excuse. Mais toi, tu mérites que je te remercie, et que je m'excuse.
Je suis désolé de m'être comporté comme ça. Je croyais que tu bossais pour nous."

– "Tu t'es fié aux apparences; et t'as vu ? Tu a risqué ta vie. La prochaine fois tu feras plus attention." je lui répond ennuyé.

– "Je n'ai jamais vu les filles de leone. Je travaille pour lui depuis trois ans, je ne vous ai jamais vu ta sœur et toi. Juste entendu quelques rumeurs." il m'explique en faisant attention si quelqu'un arrive ou pas.

– "Quelles rumeurs ?"

– "Oh je ne préfère pas te le dire." Il dit avec un sourire en coin.

– "Huh. De toutes façons je m'en fiche."

Et je pars dans ma chambre.

Matilde est assise sur mon lit; quand elle me voit elle se lève.

– "Alors ?" elle me demande inquiète.

– "Rien ... Par contre, on sera encore plus surveillés. Merci beaucoup."

– "Eh c'est de ta faute. Moi j'avais réussi à ne pas me faire surprendre."

– "Figures toi que ce con qui était avec moi, croyait que j'étais une pute !"

Elle met sa main devant la bouche, choquée; puis répond :

– "Il ne t'as rien fait j'espère ..."

– "J'étais à deux doigts seulement. Mais le coup de fil qu'il a reçu m'a sauvé; il a eu l'information enfin que je suis la fille de leone."

– "Wow ben ça alors ...
Il n'est plutôt pas mal n'empêche."

– "Par pitié, arrêtons de parler de lui.
Je vais aller prendre un bain." Je lui répond et pars dans la salle de bain.

Dans la baignoire, je repense à ce qu'il s'est passé.
La prochaine fois j'écouterai ce que ce mon instinct me dicte; c'était un vrai cauchemar.

Gavino ... Il doit être un homme très important pour mon père, puisqu'il ne l'a rien fait à part sermonner.
Mon agresseur est grand de taille, a le gabarit musclé; tout ce qu'il faut pour ce milieu de mafieux.
Il a les cheveux marrons foncés, un dégradé avec le dessus plus long que les côtés. Il est bien coiffé, des yeux marrons, mais qui deviennent presque dorés quand la lumière l'éblouie.

Il est beau et séduisant dans son costume Armani, ou je ne sais quelle autre marque.

Beau mais un vrai salaud. Il ne fait que baiser avec les putes c'est sûr; il l'a carrément confirmé.
Hah. Comme si j'allais me mettre en couple avec un type pareil !

Je déprime parce que je me sens tellement seule.
La seule amie que j'ai c'est ma sœur. Et celle que je vois comme une mère, est notre domestique Marta; elle a presque la cinquantaine. Marta travaille pour mon père bien avant ma naissance; à part mon père; elle est la seule à pouvoir parler de ma mère.

Ma mère qui est décédée dans un accident de voiture quand j'avais sept ans; le jour où ma classe donnait un spectacle. J'allais chanter devant ma mère, elle aurait été fière de moi.
Comme tout les autres parents quand ils viennent regarder leurs enfants faire un spectacle.

Je m'en suis toujours voulu; c'est de ma faute si elle est morte.
Mon père était toujours énervé, et est devenu encore plus cruel après son décès; mais jamais je ne l'ai vu pleurer. Il devait sûrement se retenir. Il fallait qu'il préserve l'image de l'homme stoïque.

Je sors de ma chambre en pyjama polaire rouge, sans maquillage, et un chignon désordonné; je m'en fiche si on me traite mentalement de moche.
J'allais partir dans la chambre de Matilde; mais je vois mon agresseur collé à une rouquine.
Ou plutôt : c'est elle collée à lui comme une ventouse.

– "Allez viens Gavino ... Laisses moi te faire plaisir" elle lui dit sensuellement, en lui touchant son membre à travers le pantalon avec une main; et avec l'autre main elle lui caresse sa joue.

Je suis dégoûté ! Ils ne vont pas baiser chez moi tout de même !

Je fais semblant de tousser et ils s'éloignent l'un de l'autre et me regardent.
Je les regarde aussi, puis dis :

– "Allez faire des trucs cochons où vous vous voulez, mais pas chez moi."

Gavino me regarde intensément, je remarque que à chaque fois que je le regarde, à chaque fois je le trouve beau. C'est contre mon gré, c'est incontrôlable. Je ne veux pas le trouver beau !

– "Viens Jenny; allons chez moi." Dit Gavino à cette rouquine, avec sa mini jupe qui lui vient à peine en dessous des fesses.

Et ils s'en vont en me saluant avec leur mains.

Quel salopard arrogant !
Ça m'énerve.
Il doit sûrement choper des maladies à force de baiser avec ces femmes.