Chapitre 16

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Le jour de la naissance s'est déroulé le 1er Janvier 2015, pile pour nos 1 an, à moi et à Karim. Il n'y a pas mieux comme cadeau pour un couple, un bébé.

C'était un après-midi vers 14h, nous étions chez moi avec des membres de ma famille, bien évidemment sans mon père, avec Karim.
On était à table quand soudain j'ai senti une légère douleur en bas du ventre, mais je n'ai voulu alerter personne, donc je suis allée sur le canapé du salon, disant que je me sentais fatiguée.
Karim, qui était un peu intrigué par mon comportement, est venu me rejoindre dans le salon, voulant s'assurer si tout allait bien. Au moment où j'allais lui dire oui j'ai senti cette fois-ci une douleur tellement intense que j'ai crié. Je sentais bien que le travail était sur le point de commencer alors on m'a emmenée en voiture direction la maternité.

Heureusement nous n'étions pas très loin. J'avais déjà perdu les eaux, il fallait faire vite. J'étais terrorisée en plus d'agoniser. Quand on est arrivé à la maternité ils m'ont emmenée en salle de travail, seul Karim avait le droit d'entrer.
Je n'arrivais pas à contrôler ma respiration. Hors, bien respirer pendant un accouchement est très important. On m'a donc aidée en me montrant le rythme que je devais adopter, puis j'ai fini par y arriver toute seule. J'avais tellement mal que j'en oublié presque où j'étais et qu'est-ce que je faisais, je voulais juste que ce supplice s'arrête. Je vous rappelle que j'avais presque 15 ans quand c'est arrivé, mon corps n'était pas préparé à cela, ce qui rendait donc le travail encore plus difficile.
Soudain j'ai ressenti quelque chose de bizarre, j'avais un besoin de pousser de toute mes forces. Je crois qu'il n'y a rien de plus horrible que ça comme douleur.
Je criais tellement que je suis sûre que même les médecins en avaient marre.

J'ai commencé à voir de plus en plus flou d'un seul coup, ce que j'entendais autour de moi était flou aussi, je commençais à me calmer, je respirais très fort, j'ai vu mon bébé dans les bras des médecins quelques secondes puis j'ai perdu connaissance. Mes yeux se fermaient seuls, j'avais épuisé toutes mes forces en mettant mon enfant au monde, et j'étais en train de faire une hémorragie.

Si les médecins ne s'étaient pas occupés de moi à temps, j'aurai pu mourir.
J'ai commencé à reprendre tout doucement mes esprits 4h après l'accouchement. J'étais seule dans la chambre, il n'y avait ni ma fille, ni Karim, ni personne. J'étais épuisée, je me suis mise à pleurer parce que j'étais inquiète pour mon bébé. J'ai donc décidé d'appeler un médecin pour qu'on m'explique ce qui était en train de se passer. À la fin de l'accouchement ils se sont rendu compte que mon bébé ne respirait pas. Son coeur ne battait pas.

Des médecins m'ont prise en charge moi, et d'autres se sont occupés de ma fille.
"Nous l'avons sauvée"
Lorsque j'ai entendu cette phrase je me suis sentie revivre, ils me l'ont enfin emmenée mais j'avais tellement peur de lui faire mal, elle était toute petite. Ils l'ont posée doucement sur ma poitrine, elle avait ses yeux grands ouverts, elle respirait bien contre moi.

Le médecin a alors ouvert la porte pour faire entrer Karim qui avait passé ces 4h à se faire un sang d'encre pour nous deux.
Quand il est entré il m'a embrassée, puis il a pris Leïla à son tour contre lui, en l'embrassant elle aussi.
On est resté seuls un moment tous les trois, puis sa soeur, sa mère, ma mère, mon frère et le meilleur ami à Karim sont venus à leur tour faire connaissance avec notre petite Leïla. C'était le plus beau jour de ma vie ♥

Ce bébé est désormais ma raison de vivre

Jeune Maman, Et Alors ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant