Chapitre 6

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PDV de Octavia

Après que nous ayons parcouru presque la moitié du chemin, le soleil commença à se lever. Nous pouvions enfin entrevoir l'horizon et j'apercevais une petite tache noire au loin,au pied d'une colline. Ton DC. La ville que Lexa et Clarke avaient détruite, soit disant parce que c'était la seule façon de sauver mon frère. J'avais des sentiments mitigés à cet égard. Il est vrai que Clarke avait fait ça pour que Bellamy puisse rester en vie, pour qu'il sauve tout notre peuple enfermé au Mount Weather. Mais, en même temps, elle avait tué tant de personnes que je me demandais si la vie de mon frère en valait le coup. Bien sûr, j'aimais Bell. C'était l'une des deux personnes qui comptaient le plus pour moi, l'autre étant Lincoln. Il avait toujours eu une place importante dans ma vie que ce soit sur l'Arche ou sur Terre. Mais malgré tout cela, la vie d'une seule personne en valait-elle des centaines ? Qu'en était-il si cette vie permettait d'en sauver des dizaines d'autres ? Et ces mêmes questions se posaient après le massacre au Mount Weather. Et cette fois, mon frère y avait participé. Pourtant, c'était toujours à Clarke que j'en voulait, comme si elle avait forcé Bellamy à s'associer à elle dans cette tuerie. Je ne comprenais pas. Avant elle était mon amie, elle faisait tout ce qu'il fallait pour sauver notre peuple, sans jamais faire de mal à personne. Mais depuis qu'elle avait dû tuer Finn, elle avait changé. J'avais essayé de la faire revenir à la raison, plus tôt dans la soirée, bien que cela me semblais une éternité auparavant. Je lui avais crié dessus afin qu'elle comprenne qu'elle avait tort. Que, dans cette bataille,elle faisait tout de travers. Mais ça n'avait eu aucun effet. Et maintenant, elle avait fait tant de mal, que je ne la reconnaissais plus. Je n'étais pas sûre de pouvoir un jour le lui pardonner.

Je la regardais soigner les blessés depuis plusieurs dizaines de minutes avec un air indéchiffrable sur le visage. Elle n'étais même pas capable de ressentir quoi que ce soit après tout ce qu'elle avait fait ! Je ressenti un vif sentiment de haine à son égard monter en moi lorsqu'elle quitta la route et se dirigea vers la forêt. Quelques secondes plus tard, mon frère la suivie. Je ne comprenais pas comment il pouvait toujours la regarder en face après tout ce qu'elle avait fait. Mais sûrement qu'il n'était pas au courant de tout... Je sentie une pression sur ma main qui me fit sortir de mes pensée. C'était Lincoln qui me dit en fixant du regard la direction qu'ils avaient pris dans la forêt :

-Laisses-la tranquille, Octavia. Elle n'en a peut être pas l'air, mais elle souffre.

-Je ne crois pas non, répondis-je entre mes dents.

Il me regarda longuement avant d'ajouter :

-Tu ne peux pas imaginer combien il est difficile d'être un leader en temps de guerre. Moi non plus d'ailleurs.

-Mais enfin Lincoln ! C'est Clarke ! M'exclamais-je. Elle est pleine de ressources. Elle aurait pu trouver un autre moyen de sauver les Sky people. Une solution qui n'aurait blessé personne, dis-je d'une voix qui laissait transparaître plus de désespoir que je ne l'aurais voulu.

-Je crois que tu l'idéalise O. Clarke est humaine, au même titre que toi et moi. Et, comme nous, elle peut faire des erreurs. Mais il ne tient qu'à toi de décider si tu vas la pardonner ou non.

-Et bien, je ne lui pardonnerais pas, répondis-je catégoriquement. Même si je comprends son point de vue, je ne peux pas accepter ce qu'elle a fait.

En disant ces mots, je me retournais pour voir si elle et mon frère étaient sortis des bois. C'était le cas, ils étaient à une cinquantaine de mètres de nous et semblaient en grande conversation.Et, même à cette distance, j'aperçus un immense désespoir sur le visage de Clarke. Peut-être n'était-elle pas aussi insensible que je l'imaginais, me demandais-je. Lincoln suivit mon regard et dit:

-Je dois aller leur expliquer quelque chose qui m'est arrivé dans la forêt, avant de tous vous retrouver. Veux-tu venir avec moi ?

Comme je lui répondais par un hochement de tête positif, il se retourna et commença a s'avancer vers eux. Je le suivis et m'apprêtais à faire face à Clarke et mon frère. C'est fou comme cette simple entre-vue semblait être une confrontation.

Comme nous arrivions à leur hauteur, nous nous arrêtâmes. Nous nous regardâmes tous pendant une dizaines de secondes, essayant d'analyser les sentiments des autres. C'est Lincoln qui brisa le silence :

-J'ai drogué Cage, dit-il d'entrée.

Nous le regardâmes tous avec des yeux ronds.

-Quand cela ?demanda Bellamy.

Il se tenais en face de moi, un peu devant Clarke. J'avais l'impression qu'il essayait de la tenir un peu à l'écart de la conversation. Je ne savais pas ce qu'ils venaient de se dire, mais une chose était sûre, mon frère tenait à elle. Et il la protégeait.

-Après qu'Indra m'ait laissé le choix pour me libérer, je suis parti et j'ai couru le plus vite possible vers le Mount Weather, pour voir si vous aviez besoin d'aide. C'est là que j'ai croisé Cage. J'allais le tuer, lorsqu'il sorti un générateur de son.Je m'écroulais sur le sol. Il sorti une seringue pleine de drogue et allait me l'administrer lorsque je trouvais enfin la force de me relever. Je lui tranchais alors la main et je lui fis ce qu'il comptait me faire. Je lui injectais la drogue et l'abandonnais là à sa misère.

J'étais fière de Lincoln et lui lançais un sourire d'encouragement. Je savais qu'il n'aimait pas trop raconter ses prouesses, qu'il était humble, mais ce n'étais pas vraiment mon cas.

A notre grand étonnement, c'est Clarke qui prit la parole en premier en se redressant d'un coup :

-J'espère qu'ainsi il ne nous posera plus de problèmes, dit-elle avec une autorité froide digne d'une leader telle que Lexa.

J'attendis qu'elle ajoute quelque chose. Qu'elle félicite Lincoln, ou au moins qu'elle le remercie. Mais rien. Je me tournais vers mon frère. Bellamy la regardai et je voyais dans ses yeux l'intérêt qu'il lui portait. D'ailleurs, le changement d'attitude soudain de Clarke ne semblait pas l'étonner plus que ça. Peut être que, finalement, Clarke lui avait- elle raconté ses erreurs. Et, peut être la comprenait-il mieux que je ne le faisais. Une chose était sûre. Je n'acceptais toujours pas le mal qu'elle avait fait. C'est alors que je commençais une dispute que je regrettais énormément après coup car elle allait,tous, nous affecter beaucoup.



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