Chapitre 8

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PDV de Bellamy

L'état mental de Clarke s'aggravait à chacun de ses pas. Je le voyais dans ses yeux. Mais, pour une fois, je ne pouvais rien faire de plus pour la soulager. J'avais été très surpris de sa réaction face aux attaques verbales de ma sœur. Elle avait réussit à tenir le coup,même si cela l'avait profondément affectée.

Nous avions rattrapé le reste du groupe depuis plus d'une heure déjà et, nous approchions de Ton DC. Plus que quelques minutes et nous y serions. Je savais que cela allait être une autre étape difficile pour Clarke à passer.

Je l'avais laissé seule pendant un petit laps de temps, où j'avais discuté avec Kane et le père de Miller. Nous avions décidé que contourner le village serait la meilleure chose à faire.Premièrement car s'il y avait des Grounders, nous risquions de nous faire attaqués, mais également car il se trouvait, à cet endroit,trop de mauvais souvenirs et de souffrance.

Après cela, j'allais rejoindre Clarke. Elle se trouvait maintenant au centre de notre procession, comme si, être entourée de nous tous la rassurait. Le silence qu'il y avait entre nous n'était absolument pas gênant, ni même pesant. Pourtant, Clarke choisit, après une dizaine de minutes de le briser.

-Tune m'as pas raconté ce qu'il t'étais arrivé au Mount Weather.

C'était un simple constat, pourtant il était lourd de sens.

-Non,lui répondis-je honnêtement. Tu n'étais pas prête à l'entendre.

Elle me jeta un regard que je ne sus déchiffrer avant de lâcher d'un ton catégorique.

-Et bien maintenant, je le suis.

Je n'en était absolument pas sûr. A vrai dire, j'étais même certain du contraire. Néanmoins, je me décidais à le lui avouer. Pas parce qu'elle me l'avais demandé, mais parce que j'en avais besoin.J'étais peut être égoïste, mais je savais que le fait qu'elle soit au courant pouvait m'aider à guérir psychologiquement de mes blessures. Car, il est vrai qu'elle n'était pas la seule à être brisée. Alors je dis :

-Je me suis laissé faire prisonnier par les Mountain Men comme prévu. Ils m'ont drogué pour que je sois inconscient. Et, lorsque je me suis réveillé, quelques heures ou quelques jours plus tard, je ne sais pas ; j'étais enfermé dans une cage à peine assez spacieuse pour que je puisse me mettre en position fœtale.Autour de moi, se trouvait de multiples autres cages identiques à la mienne,chacune remplie par un Grounder. Après ce qu'il me sembla être une journée,(il nous avaient amenés deux repas), on me fit sortir de la cage pour m'emmener dans une autre pièce.

Je fermait les yeux. Me remémorer tout cela était extrêmement pénible pour moi, mais je savais que j'avais besoin d'en parler. Et Clarke était la mieux placée pour m'écouter. Je continuais donc,néanmoins avec plus de difficultés pour m'exprimer :

-Je me souviens de chaque centimètre de cette pièce. Les mûrs étaient gris et une sorte de plate-forme se trouvait en son centre. Juste au dessus, des chaînes étaient suspendues. En face, il y avait des tuyaux et d'autres outils que je préfère ne pas nommer. Sur un des mûrs été écrit « Quarantaine instance ».Des hommes portant des combinaisons et des masques nous entraînèrent moi et un Grounder, de force vers cette plate-forme et nous suspendirent aux chaînes : une pour chacun de nos poignés,de nos chevilles et nos cou.

Je fis une autre pause dans mon récit, essayant de reprendre contenance. Voyant combien cela m'affectait de raconter tout ça,Clarke me dit :

-Tu n'es pas obligé de continuer, Bellamy. Je suis désolée, je n'aurais pas du te forcé à en parler...

-Net'excuse pas. Tu as tout les droits de savoir ce qu'il m'est arrivé.Et je veux que tu sois au courant de ce que j'ai enduré. Même si cela fait de moi un égoïste, j'ai besoin que tu sache,Clarke. C'est juste que... ça a été très dur pour moi de vivre ça et ça me fait encore mal d'en parler...

Clarke continua de me regarder. La situation c'était inversée : maintenant,c'était elle qui avait cet air de compassion sur le visage.

Je respirait un grand coup avant de reprendre :

-Ils...ils tiraient sur la chaîne de mon cou, m'empêchant momentanément de respirer. Puis, d'autres arrivèrent. Ils me lancèrent une sorte de poudre sur chaque centimètre carré de ma peau. Je crois que c'était de l'acide car cela me brûlais intensément. J'entendais les cris du Grounder, à qui on infligeait la même chose qui se mêlaient aux miens. Je pensais ne pouvoir pas plus souffrir de toute ma vie et pourtant... Pourtant, ensuite, ils prirent les tuyaux et les allumèrent sur nous. Une eaux bouillante en sorti et je continuais alors de m'époumoner dans la douleur était forte. Bien sûr, cela nettoyait le sang qui n'avait pas encore séché sur nos corps, mais,avec les plaies ouvertes cela nous faisait encore plus souffrir...

Je m'arrêtait là, étonné et contrarié d'en avoir trop dit. En effet, je voulais que Clarke soit au courant de mes tortures, mais je n'avais jamais compté lui donner tant d'informations sur mes ressentis et ma souffrance. Même si, au fond de moi je savais que cela m'avais fait du bien.

Quand je vis son regard se remplir de nouveau d'une infinie tristesse, je ne pus que me sentir coupable. Je lui avais infligé ce que j'avais vécu, et elle n'avait absolument pas besoin de ça pour souffrir.Elle était déjà brisée, et moi je continuais à lui apporter du malheur.

-Je suis désolé, Clarke. Je n'aurais pas du te raconter tout ça.

J'allais continuer mes excuses lorsqu'elle m'interrompit :

-Net'excuse pas. Tu avais le droit de tout me dire. Et je suis contente de savoir ce qu'il t'ait arrivé, même si c'était de la torture.

Alors,elle s'arrêta de marcher et me pris dans ses bras. Je me penchais afin de mettre ma tête dans son cou, là où je pouvais me cacher. Ressaisis toi Bellamy ! C'est toi qui est censé la protégé, et pas l'inverse !Tentais-je de me résonner. Mais je décidais de ne pas le faire.Pour cette fois, je décidais d'être égoïste et de profiter de ce moment. Je respirais un grand coup dans ses cheveux, laissant toutes les émotions négatives et mes souffrances disparaître. Les autres continuaient d'avancer, autour de nous et Clarke et moi étions le seul point fixe de ce tableau. Je sentais ses bras, dans mon dos, me serrer contre elle. A ce que je vois, je n'étais pas le seul à utiliser ce calin pour me ressourcer. Je me penchais encore plus vers son oreille pour murmurer :

-Merci.

Au fond, de moi, j'espérais qu'elle ne me lâche jamais. Qu'elle me sert comme cela dans ses bras jusqu'à la fin de l'éternité.Jusqu'à la mort.J'étais loin de me douter de ce qu'elle allait faire, une fois arrivée au Camp Jaha...



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